50 ou le clochard

agneaubleu

La rame de métro est quasi vide et à l'arrivée les gens se précipitent pour avoir une place assise, et moi, je pousse, je me démène comme au temps de ma jeunesse, une place assise me semble à cet instant l'objectif ultime.

 Je l'ai ma place !

 Et voilà le seul passager qui n'a pas l'air clair qui s'assoit à coté de moi. J'étais bien contente pourtant d'avoir gagné ma place, je me sens comme une reine sur son trône et voilà que ce moitié saoul, moitié cassé de la vie vient me gâcher ce doux moment où je comptais examiner les gens d'un peu plus près sans en avoir l'air.

 C'est dur les autres !

 J'essaie bien de faire coller mes théories à mes pratiques, mais là vraiment cet homme qui sent le vin bon marché (enfin pas sûre que le bon vin sente meilleur !) et me parle sous le nez, me dégoûte. Mon fond de politesse m'empêche de le pousser pour qu'il tombe de la banquette et me laisse tranquille.

 - Vous êtes pas de Paris, vous, ça's voit, personne à Paris porte un manteau blanc, c'est trop salissant, non ? 

 Il cherche à capter mon regard. Et moi, je fuis, je sais qu'un regard d'être humain à la dérive et pour moi comme un hameçon bien garni pour un poisson, si je le croise, je vais être obligée d'être gentille, de compatir à ses élucubrations, après je vais le plaindre, lui donner de l'argent et surtout y penser toute la journée.

 Et oui, je le crie haut et fort, il va me pourrir la journée ou au mieux la mâtinée. Il ne le sait pas le pauvre, mais son visage, son miroir de l'âme comme disent les poètes, va être là dans ma tête, je vais imaginer sa journée, ses errances, sa vie d'avant. Je ne sais pas faire autrement, mon cerveau s'emballe contre ma volonté, c'est ainsi.

 Alors là misérable, je fais semblant d'être plongée dans un minuscule plan de métro. Je sais bien que je suis pathétique. J'ai honte, j'ai honte et trois fois honte et il me semble être la seule à ressentir à cet instant cette honte de n'être pas toujours  humaine  au sens catholique du terme.

 Voilà qu'il me pousse du coude maintenant. Je n'entends pas et je ne veux pas entendre ce qu'il dit, pourtant des bribes passent dans les interstices de mes oreilles murées  lumière,Paris,bijoux,soleil  . De quoi veut-il bien me parler ? Quel est le sens de sa communication ? Veut-il réellement communiquer ou juste avoir un auditoire ? Il n'arrête pas de tourner sa grosse tête vers moi, sa bouche ouverte sur un néant, pas une dent. Et cette odeur, mon Dieu, cette odeur ! Relents d'une vie de misère, odeurs humaines à leur paroxysme, vieille viande en putréfaction, eau saumâtre, poubelle grouillante de vers. Son odeur me raconte malgré moi son histoire et je dois lutter pour ne pas le regarder tant je sens venir en moi ces émotions qui progressivement, je le sais, vont me submerger. Je dois lutter pour ne pas tomber dans son affect. Stop. Stop, je veux pouvoir en cet instant être égoïste et heureuse, de ne pas m'associer aux malheurs de mon prochain. Je veux me libérer de la sœur Emmanuel qui est en moi, je veux pouvoir être égoïste, c'est mon choix du moment.

 Rien de plus terrible qu'une odeur qui vous déplait, la laideur est supportable voire neutre et même le porteur de laideur devient l'objet de compassion ; la méchanceté on peut s'en éloigner, mais comment dire, qui plus est à quelqu'un de proche, que son odeur vous révulse ou au mieux vous indispose ? Peut-on aimer quelqu'un qui a une odeur qui vous incommode ? N'est ce pas pas notre coté animal, homme préhistorique qui se met en branle dès que notre nez n'est pas content ? Ce pauvre homme ne sait pas et ne saura jamais comment ses effluves le recouvrent d'une cape diabolique qui le rend laid, repoussant, répugnant ?

 Je sors de mon sac le sachet de lavande qui me protège souvent de ce genre d'ennui, j'essaie de le porter discrètement à mon nez pour humer une odeur, qui tant elle me plait, prend le nom de parfum. Je renifle mon sachet de Provence comme un animal en mal de reconnaissance. Le parfum du midi m'apaise et me propulse à mille lieux de cet endroit, de ce mendiant. Chez moi la lavande pullule et envahit mes tiroirs, ma lingerie embaume ce parfum d'enfance qui parait-il a des vertus apaisantes et relaxantes. Il était fait pour moi ce petit sachet de lavande, moi qui suis toujours à chercher de l'apaisement, quelques minutes de méninges en sourdine.

 Mon pauvre voisin de banquette s'agite et farfouille dans un sac en plastique calé entre se jambes, il tourne et retourne des chiffons et des boîtes, consciencieusement comme s'il procédait à l'état des lieux de ses avoirs. Soudain il en sort une petite boîte rouge, du style des coffrets d'un grand bijoutier parisien, à l'intérieur un anneau qu'il tient à tout prix à me monter, il me le passe sous le nez en jubilant et je suis au martyre tant chacun de ses gestes provoque une envolée d'effluves variées certes, mais immondes tout de même.

 -  Voilà ce qu'il me reste de 30 ans de vie, M'dame, c'est mon seul état civil, mon seul repère, mon seul trésor. Vous voyez mon nom est gravé « à Roger, l'Amour d'Irène »  , je bluffe pas, Irène c'était ma femme et j'vous jure que si elle était encore là à mes cotés, la Irène, je ne trainerai pas là comme une pauvre hère  

 Et voilà,c'est le mot de trop ! La compassion, l'intérêt pour lui m'envahit, la faible armure que je m'étais construite tombe morceau par morceau sur le sol de cette rame de métro. Je sens monter en moi des bouffées d'amour universel, je vais lui parler c'est certain, il doit le savoir, il doit être perspicace dans la compréhension de son prochain cet homme. Il m'a percé à nu, il voit au travers moi comme dans du cristal, il a vu mes doutes, il a vu l'armure se construire, il a vu les failles dans lesquelles il pourrait se faufiler. Mon Dieu que je me déteste ! Je vais faire quoi avec ce malheureux ?

 - Vous êtes parisien ? 

 Cette phrase sort de moi sans que mon cerveau l'ai initiée, ni réfléchie à l'avance, ma voix est rauque comme sortie d'outre-tombe, je suis sûre que par dessus le marché ma bouche esquisse un sourire et que mon regard se fait gentil, compatissant, ouvert à l'autre, je dois pencher ma tête sur le coté droit comme lorsque je parle aux enfants.

 Son œil, auparavant torve, se métamorphose en un éclair, je crois bien qu'une étoile luit désormais en plein milieu de son front. Sa calculette à êtres humains se met en route, je devrais plutôt dire son boulier chinois car ses mains s'agitent sur la petit boîte rouge au liséré doré.

 Fatalitas ! Une larme pointe au coin de son œil gauche (juste de mon coté évidemment, si cela avait été l'œil droit je n'aurai rien vu ) et elle se met à glisser lentement sur les sinueuses rides portées par son visage couperosé.

 Sa bouche esquisse elle aussi quelque chose qui veut être un sourire et deux mots sortent de sa bouche.

 - Non M'dame 

 Que faire, que dire, entamer une conversation ? Me lever pour sortir comme si de rien n'était ? Comme la lâche Sainte que je me sens devenir ?

 - Allez ne pleurez pas, vous voulez boire un petit café ? Manger un sandwich ? 

 A cet instant, il est presque mon ami. Un lointain ami retrouvé de frais. Les gens autour de nous me regardent comme un Saint François d'Assise en puissance ou comme une pauvre fille qui ne sait pas où elle met son nez ? Rien ne transparait en tout cas. Ils ont plutôt le regard dans le vide, ailleurs. C'est moi comme d'habitude me fait mon cinéma. Eux, ils savent s'en foutre de la misère, eux ils savent se protéger du malheur d'autrui, eux ils savent mettre leurs habit de béton dès qu'ils quittent les êtres aimés de leur sweet home.

 Et bien voilà les mots ont été lâchés, je ne peux plus revenir en arrière, ma matinée est foutue !

 Je me lève et lui comme mon frère ou mon père, il me suit, sa boîte rouge bien serrée dans sa grosse main. Il ne dit pas un mot, il me suit comme un brave chien, le regard larmoyant et le souffle court.

 Il monte les escaliers, lentement, difficilement, marche après marche. Je l'attend patiemment à chaque palier. Son souffle est derrière moi, je fais des pauses pour ne pas le perdre. J'essaie d'établir le programme de sortie, un petit bar, un sandwich et bye bye. Je m'en veux malgré moi de cette distance que je mets entre cet éclopé de la vie et moi. C'est comme si on ne faisait pas partie de la même espèce animale, comme un lion et un chacal qui se croiseraient au milieu de la savane. On vit sur le même territoire, on se croise, on se voit mais jamais on échange quoi que ce soit, à part des restes de malheureuses proies.

 La lumière apparaît enfin. Le métro c'est un peu comme la mine, on est tellement content quand on voit la lumière du jour, c'est comme si la vie entrait dans nos artères.

 Arrivés en haut de cet interminable escalier (j'ai compté quarante marches), il pose son sac plastique, met sa satanée boîte rouge dans sa poche et sort un chiffon-mouchoir pour s'essuyer la figure. Il a l'air au bout du rouleau, épuisé d'une telle ascension. Sort-il du métro parfois ?

 Je ne me sens pas à l'aise. Que lui dire ? C'est comme si il parlait une langue étrangère, un dialecte dont je ne connais que quelques mots, mais rien pour faire une conversation. En vacances à l'étranger,on est content de dire Bonjour, merci dans la langue du pays visité, avec un sourire et un geste sympathique, cela crée un échange, une ouverture sur le monde, mais ici en haut d'une bouche (la bien nommée ) de métro, il me faudrait les codes pour pouvoir aller vers lui.

 Il bredouille je ne sais quoi alors je lui désigne un bar-tabac en face.

 - Venez, nous allons là, cela vous convient ?  et en moi même je me félicite qu'un troquet se trouve juste à la sortie.

 Je lui dit cela mais de toutes les façons, comme on dit aux cartes, j'ai la main. Pourrait-il me rétorquer à cet instant que l'endroit ne lui convient pas ?

 Heureusement le hasard a bien fait les choses, nous sommes tombés dans un quartier dit  populaire  , Monsieur à la boîte rouge passera inaperçu ou quasi car notre couple étrange fait se retourner toutes les têtes dès que nous entrons. Je le fais asseoir à l'entrée, il a l'air résigné, et moi, et bien j'ai pitié. Je ne voulais pas qu'il perde cette espèce de superbe, qu'il avait lorsqu'il s'est assis à coté de moi dans le métro. Jouait-il au conquérant que rien ne dérange, à celui qui s'en fout des affres de la vie. Jouait-il à l'insupportable qui se sait détesté et en rajoute ? Jouait-il au roi du carnaval moyenâgeux suffisant et maître d'un jour pas comme les autres ? Maintenant, il me semble avoir tout perdu, je ne vois plus en lui qu'un petit vieux désespéré de l'étiolement de sa vie.

 Je lui commande une assiette de charcuteries, il ne dit absolument rien et mange méthodiquement chaque tranche de saucisson. Que pense-il ? Me voit-il ? Veut-il autre chose ? Il opine de la tête et me dit doucement, imperceptiblement qu'il aimerait bien du vin.

 Je lui souris, au point où j'en suis je ne vais pas jouer à l'addictologue, je ne suis pas là pour le transformer. Dans ma tête je chantonne  juste quelqu'un de bien . C'est cela je suis quelqu'un de bien même si c'est tortueux là haut dans ma tête. Je suis là parce que cela m'énerve de voir un être humain en dessous du seuil.

 Un instant Roger (puisqu'il a un nom après tout), s'arrête de mâcher, je pense tout d'un coup que sans dents une assiette de saucissons ne doit pas être bien facile à ingurgiter. Sa glotte reste comme en suspens et à nouveau des larmes coulent sans en avoir l'air. Je ne sais que dire, je n'ai pas de baguette magique, je ne peux pas faire de sa vie un conte de fées. Le seul petit pouvoir que j'ai, c'est de lui faire manger une assiette de charcuterie, cela rend humble tout de même.

 Il boit un verre de vin en reniflant et me dit

-  Irène, elle buvait trop d'vin, c'est ça qui l'a tué, on a beau dire la valeur de l'exemple et bien moi, j'lai vu faire des crises de délirium, jl'ai vu maigre comme un coucou avec que la peau sur les os, jl'ai vu vomir,vomir et ben,j'bois quand même, j'y peux rien, j'arrive pas ….. 

 Je pourrais lui répondre que moi aussi dans ma jeunesse j'ai eu de bonnes cuites où j'étais franchement pas belle à regarder, qu'un jour où j'avais trop bu je ne me suis pas reconnue en passant devant une glace et que je l'ai trouvé tellement moche la soularde qui vivait en moi, que plus jamais je ne me suis laissée aller à trop boire. Pour garder l'échelle de ma dignité, pour ne pas sortir de mon corps par vin (ou autre substance) interposé.

 Mais en quoi les cuites de mes 20 ans pourraient l'intéresser ? Qu'est-ce qui fait que quelques heures de vins mal digérés m'en ont dégoutée à jamais et que lui,malgré tous les malheurs qui s'y sont collés il continue à espérer le millénaire breuvage ?

 Une heure est passée et il mastique toujours avec obstination, j'en suis à mon troisième café, je vais être énervée. Les client du café font un détour pour sortir et nous regardent en coin. Ils est vrai que l'odeur ne s'est pas améliorée mais maintenant je m'en fous, même si de temps en temps je sniffe mon sachet de lavande.

 Je croyais que la bouteille allait passer dans son estomac à la vitesse de l'éclair et bien non, il est là devant moi à laper son verre comme un chat, goulument,avec délectation. Veut-il faire durer le plaisir d'être avec une inconnue qui ne le juge pas, ne fait pas la dame patronnesse.

 Au fond de moi, quitte à le décevoir, j'ai une admiration sans borne pour les dames patronnesses de mon enfance, les vraies, les pures, pas les grenouilles de bénitier hypocrites et fausses. Cela me ramène à mon école Saint joseph avec les sœurs, et surtout la mère supérieure qui me caressait la tête dans un geste digne de la vierge Marie. Elles nous donnaient tout, ces sœurs, avec une infinie patience,jamais un geste brusque,jamais un cri désagréable à nos oreilles. Elles étaient là, douces,aimables et je les assimilais alors, du haut de mes huit ans aux saintes illuminées des livres de catéchisme.

 Alors oui, je veux réhabiliter le statut de dame Patronnesse, je suis des leurs,malgré moi car je ne me reconnais pas juge de mon prochain, les frontières entre le bien et le mal sont toujours un peu floues et fluctuantes selon l'époque,son environnement,sa propre vie alors ? Lui, je suis sûre qu'il a une moralité,liée à son mode de vie actuel, je suis persuadée qu'il a, avec ses congénères de galère,des codes de politesse, des hiérarchies de sentiments, une échelle de valeurs appropriée.

 Cette homme boit, certes, mais il n'a tué personne (du moins je l'espère), il paie bien cher son addiction au divin nectar (d'ailleurs dans son cas divin n'est plus très bien approprié), il est seul. A-t-il parfois de vraies conversations, de celles où l'on s'enflamme pour défendre ses croyances. J'ai des doutes, j'aimerai bien être une petite souris pour le suivre tout à l'heure,me mettre dans sa poche et découvrir son monde. Peut-être que je serais bien surprise et qu'avec ses amis il organise des café philo, ou des débats politiques. Après tout les échanges de pensées ne sont pas là que pour les nantis que nous sommes, et après tout, la philosophie c'est la vie, chacun philosophe à son échelle, pas sûre que cela traverse toujours les époques. Je suis sûre que je tirerai des idées de leurs échanges, après tout, eux, ils ont du temps pour réfléchir même si les vapeurs de l'alcool leur en fait perdre de leur précieux temps.

 Je le plains de voir tourner sa vie autour du prochain verre, du dernier verre et surtout du verre qu'il est en train de boire.

 La bouteille se vide régulièrement, je vois venir la fin, car il y aura une fin à notre rencontre, je ne suis qu'un point dans sa vie, il oubliera mon visage, il a peu connu ma voix, son odeur masque la mienne.Même si l'évènement de ce jour, c'est moi, la dame (belle sans me jeter de fleurs) c'est moi, la dame qui le regarde mais qui, il est vrai, préfèrerait être à des années lumière de cet endroit.

 Il est 11 heures du matin, un lundi, mais le sait-il ?

 Pour moi c'est le premier jour du chemin que je t'ai promis de faire vers toi, vers la vie que tu as menée, de la vie qui t'a construit tel que tu es aujourd'hui. Je suis là suite à notre promesse de nous retrouver, rincé chacun des émotions de l'autre. Je n'ai rien contre ton mode de vie passé, puisque c'est le passé mais je comprends que le passé toujours transparait sous le présent et que ton passé et mon passé sont notre avenir.

 Alors aujourd'hui, je suis sensée aller vers toi et je suis là face à un ivrogne que je ne connais pas, le destin n'est-ce pas ?

 Moi, je suis une touriste en marche pour la Tour Eiffel, mon chemin s'est arrêté un moment sur un habitant de la capitale de la France (excusez du peu) au même titre que le Président de la République ou l'actrice égérie des plus grands parfums parisiens. Et cet habitant, c'est Roger, il sera intimement lié à mon souvenir de Paris, il fait désormais partie de ma carte postale personnelle et il ne s'en doute pas.

 Fait-il, comme je le fais depuis deux heures, mon portrait ? Ses yeux tristes ne me quittent plus mais il a dû, avec les années d'errance, perdre les mots.

 Chaque gorgée de boisson est avalée de façon quasi méthodique. Je regarde ma montre mais je n'ose pas lui dire de se presser, je ne sais pas mentir. Il voit mon regard et me fait un superbe sourire édenté.

 -  Vraiment v'sêtes bien gentille, vous, j'ai envie de pleurer tellement ça fait longtemps que j'ai pas mangé d'vant une belle dame comm' ça. J'm'en rappellerai toujours, vous savez  

 Je lui prends la main qui ne tient pas le verre,

 -  Vous savez Roger, moi aussi je penserai à vous, il faut prendre mieux soin de vous, la vie peut encore vous réserver quelques surprises  

 Il se lève, reprend son barda et se dirige comme une fusée vers la sortie. Il ne doit pas aimer les adieux lui non plus.

 Je le vois disparaître dans la bouche de métro.

J'ai de la peine car même si je suis pour lui un bon souvenir,cela ne suffit pas à aimer la vie. Les bons souvenirs ont pourtant aidé les déportés privés de tout et même de dignité mais notre imaginaire a besoin d'un univers cocoonant pour pouvoir s'exprimer noblement, pour ne pas être griffé par les assauts du malheur,une merveilleuse histoire d'amour n'est que du vent, le souvenir d'une plage paradisiaque n'a plus de sens si on ne sent pas le sable sous ses pieds.

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