6-Jenny ou l'Impensable Réchauffement

Christian

Le feu souvent couve sous les cendres
Ralph, Daisy et John Stoe se retrouvent réunis pour la dispersion des cendres de Jenny.
 
L'officier de Justice visiblement pressé d'en finir avec ce qui n'est pour lui qu'une formalité administrative, demande aux participants si une personne veut dire un mot.
 
L'oncle de Jenny John Stoe, un petit papier à la main, s'avance.
 
— Ton père Jenny avait comme devise, "la vérité n'est pas ailleurs, elle est ici sur terre, il n'y a que ceux qui ne la cherche pas qui ne peuvent la trouver."
Jenny tu as fait sienne sa devise, tu es devenue chercheuse en mémoire de ton père pour faire progresser cette vérité que beaucoup refuse de voir. Tu touchais presque au but que t'étais fixé, démontrer que les UFOS ne sont pas une affabulation collective, mais une composante de notre réalité terrestre et sociale.
 
Il indique à l'officier de procéder à la dispersion.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                              Daisy Daisy  ne peurt réprimer ses larmes, elle fait signe à Ralph qu'elle ne peut rester plus longtemps.
 
Ralph reste seul avec John Stoe.
 
— M.Stoe je suis vraiment désolé de faire votre connaissance en de telles circonstances. Je peux vous inviter à prendre une bière si vous le souhaitez.

— Merci pour l'invitation, vous connaissez un pub dans les parages.
 
— Non pas ici mais proche de l'université oui, je vous y conduis.
 
Attablé au "Synergie Pub" Ralph se dit que finalement ce n'était peut-être pas le meilleur endroit.
 
— Ce pub était un peu le repaire de Jenny vous savez.
 
— Jenny, ces derniers temps, ne donnait pas trop de ses nouvelles. Je pensais bien qu'elle était en galère, mais elle avait sa fierté. Je ne pouvais pas lui en vouloir après le décès de son père.
 
— Jenny a fait un super boulot sur les données qu'elle a collecté, j'ai validé avec elle le process de traitement qu'elle a mis au point. Avec la stratégie qu'elle avait mis au point le résultat du traitement des données pouvait confirmer ou invalider le phénomène UFO et ce sur une démarche scientifique imparable.
 
John Stoe, plongé dans la contemplation de sa pinte de bière, redresse subitement la tête.
 
— Cela ne m'étonne pas de Jenny dans son genre elle était brillante et déterminée. Finalement elle abouti à qu'elle conclusion.
 
— Le phénomène UFO est réel, c'est incontestable, mais elle n'a eu le temps de l'apprendre elle est morte avant.
 
— Comment ça ? Ce n'est pas possible son père est décédé d'un accident étrange la veille d'une rencontre avec un opérateur radar de l'armée qui devait lui transmettre des informations importantes et également incontestables sur le phénomène.
 
— Jenny n'arrivait pas à trouver les fonds et les relais qui lui permettrait de traiter la masse énorme d'informations qu'elle avait amassé.
 
— On lui mettait des bâtons dans les roues, ça ne m'étonne qu'à moitié, elle a finalement réussie à traiter toutes ces données puisque vous me le confirmez.
 
— Oui car je lui ai donné, et que cela reste complètement entre nous M.Stoe, accès à une session de travail sur le super calculateur Deep Blue, je n'avais pas utilisé toutes les sessions qui m'avait été accordé pour le GIEC.
 
— Et pourquoi dites-vous qu'elle n'a pas su le résultat.
 
— Le soir, je n'étais pas là, elle est passée, après avoir été retourner chercher un disque dur chez elle, enfin chez Daisy, pour envoyer la totalité de ses données sur Deep Blue. Comme ça prend quand même quelques heures elle est repartie.
Le matin j'ai été prévenu de sa mort, enfin son assassinat par la police, elle n'avait que mes coordonnées sur elle !
 
— Et son disque dur avec toutes ces données, elle ne les avait pas sur elle !
 
— Non et de plus entre le moment ou elle a quitté mon bureau avec son disque dur donc puisqu'il ne l'a pas laissé, leur colocation a été visité de font en comble sans que l'on vole quoi que ce soit.
 
— Et que dit la police, c'est un meurtre quand même ?
 
— Rien ou presque, concernant le cambriolage, Daisy n'a pas porté plainte donc la police ne peut y voir un lien. Pour le Sergent Atson le meurtre lui apparaissait comme une mauvaise rencontre avec un drogué qui aurait mal tourné. Et il en resté là-dessus puisque la justice a délivré le permis d'incinération, j'en suis complètement effaré.
 
— Que vont devenir les travaux de Jenny
 
— Je voulais vous en parler, venez avec moi à mon bureau il faut que je vous montre ce qu'elle a obtenu.
 
Ralph ne peut se permettre de conserver le résultat d'une thèse d'une étudiante morte.
 
Arrivé au bureau, il installe John Stoe devant un écran et lance les courbes de résultat de données sur les observations d'UFO.
 
— Voilà, explique Ralph, ce qui valide les données de Jenny c'est que ces 3 types de courbes, données issues d'observations officielles, données issues des média et corps social, données issues des "ufologues" sont corrélés dans les termes.
De plus comme vous pouvez le constater celles des observations dites officielles débutent quasiment 10 ans avant l'appellation sociale du phénomène à savoir pendant la deuxième guerre mondiale.
 
— J'avais cette information qui est peu connue du public, en effet les parties en guerre se sont vîtes rendues compte qu'elles observaient des phénomènes aériens extraordinaires et elles ont cherché à savoir d'où et surtout de qui cela pouvait provenir.
 
— Je ne peux pas conserver ces informations et les valider au nom de l'université car Jenny attendait leur résultat pour demander la présentation de sa thèse.
Donc aujourd'hui bien que tout cela soit devant nos yeux, cela n'existe pas, car son auteur n'est plus là.
 
— Ceux qui l'ont assassiné savaient ce qu'elle allait dévoiler au monde : la certitude scientifique que le phénomène UFO est une réalité, alors que toute la communauté scientifique, militaire et politique s'est évertué à faire passer tout ça pour du mysticisme. Son travail c'était une véritable bombe que beaucoup de gens ne souhaitaient pas voir étaler au grand jour.
 
— Vous pensez qu'elle a été assassinée pour sa thèse ?
 
— Vous même m'avez dit que son disque dur avait disparu, donc toute ses données également, son appartement avait subi une perquisition en règle avant son assassinat. Que vous faut-il de plus.
 
— Vous… vous devez avoir raison je n'avais pas fait tous ces rapprochements de prime abord, j'en ai fait d'autres mais pas ceux-là ! Pour ce qui concerne les données du disque dur de Jenny, j'ai eu le réflexe de les rapatrier du serveur Deep Blue, celui-ci ne conserve rien une fois les calcules effectués, il n'enregistre que la date et le commanditaire des travaux, rien sur la nature, justement pour garantir à chacun la propriété des données.
 
— Vous avez donc tout le travail de Jenny, données Logiciel et Résultats et vous ne pouvez rien en faire.
 
— C'est exact, car je n'ai pas informé ni l'université, ni le GIEC de ma démarche pour ces calculs. Par contre rien n'interdisait Jenny d'avoir pu communiquer son travail à une autre personne, c'est pourquoi je pense que vous avez toute légitimité pour les recueillir, en précisant, comme d'ailleurs elle l'indique sur sa thèse, qu'elle a voulu vous confier le résultat de son travail en avant première.
 
— Je ne m'attendais pas à ça ! C'est aussi quelque part une bombe que vous me transmettez.
 
— Si vous contactez l'Université en indiquant que votre filleule, avant sa mort, vous a communiqué sa thèse et que vous souhaitez que celle-ci soit examinée à titre posthume en sa mémoire, je serai alors sollicité en tant que directeur de thèse pour donner mon avis.
 
— Et ensuite ?
 
— Une fois la thèse de Jenny enregistrée à l'Université vous pourrez en faire toute la publicité voulue voir même la publier, personne ne pourra vous l'interdire, comme vous en êtes le dépositaire légal.
 
— J'espère que tout pourra se dérouler comme vous le proposez, n'oubliez pas qu'elle a quand même été assassinée pour sa thèse !
 
— Personne d'autres que Jenny et moi ne pouvait savoir que ces données seraient traitées, il ne c'est pas déroulé une demi-journée entre le moment ou j'ai proposé à Jenny d'utiliser Deep Blue et le chargement des données de son disque dur.
 
— Vous avez l'air d'être sur de vous !
 
— Pour ne rien vous cacher je souhaiterai utiliser légalement les données de Jenny parce qu'elles auraient un rapport totalement inattendu avec mes travaux sur le réchauffement climatique et le pétrole.
 
— Comment est-ce possible, je ne comprends pas !
 
— En fait quand j'ai visualisé les courbes de données de Jenny, elles ne semblaient pas inconnues, tenez regarder cette copie d'écran.
 
— Vu de loin effectivement ces courbes sont assez similaires ! Quel rapport entre vos données sur le pétrole et les UFO.
 
— C'est une question dont j'aimerai bien avoir la réponse ! Après avoir consulté le plus grand mathématicien de l'Université connu mondialement, il est impossible d'établir une telle corrélation entre ces courbes en invoquant le pur hasard.
 
— Ce qui voudrait dire d'après-vous
 
— Qu'il y a forcément un déterminant commun, mais invisible, entre mon travail sur les courbes du pétrole liées au réchauffement climatique et les résultats de Jenny sur les observations d'UFO.
 
— Il pourrait ne pas y en avoir.
 
— Vous ne comprenez pas M.Stoe, il est impossible qu'il n'y en ait pas, sinon les plus grandes théories mathématiques sur les quels s'appuient la physique seraient à revoir. Comment vous dire c'est comme si vous découvriez une corrélation entre deux équations sur la composition de l'atmosphère terrestre qui conduisent à dire que les avions doivent tomber au sol au lieu de voler, vous voyez tout de suite qu'il y a un truc qui colle pas !
 
—Comment dois-je procéder alors.
 
—Vous prenez ce disque dur et l'ordinateur de Jenny. Vous ne parlez de rien à quiconque dans votre entourage. Attendez une semaine, si rien ne bouge de suspect, contactez l'université. Je serai alors prévenu et on se reverra officiellement cette fois-ci.
 
Après avoir donné congé à John Stoe, Ralph fut saisit de vertige, non pas physique mais intellectuel. La réalité telle qu'il l'avait connue semblait se dissoudre et se superposer à d'autres dimensions au contour flou, mais bien présentes.
 
Ralph se demande comment aborder cette nouvelle donne dans ses travaux, à l'heure où certains décideurs, qui ont entre les mains le pouvoir de réorienter la consommation d'énergie, mettent en encore en doute des données physiques intangibles en soutenant des bobards comme un glaçon ne fond pas automatiquement dans l'eau chaude.


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