65 berges et puis après...
Jean Claude Blanc
65 berges et puis après…
Qu'une anecdote sur le chemin
D'un de mes anciens, pote de St E
65 berges et puis après…
Pourquoi le fêter ce 9 juin
Qui lui remémore le passé
Plupart de ses proches s'en moquent bien
N'étant plus bon que pour le musée
Plus que ma pomme comme témoin
Pour l'honorer de royal festin
Plus les années passent, plus s'accélère
Précarité, pensées amères
Déjà loin de lui, la cinquantaine
Depuis minot égrène ses vers
Ne pouvant résoudre ce dilemme
Encore rebelle malgré ses peines
Nombres de sa classe 53
L'ont déserté, le battent froid
Sans le vouloir, en leur trépas
Le laissant seul, porter sa croix
Qu'a-t'il donc fait années durant
Oh rien de bien extraordinaire…
Dès lors périmé fait le bilan
En sa retraite de fonctionnaire
Comme autrefois, jadis, naguère
Qu'abondement à ses regrets
N'intéressant pas sa fière lignée
Dresse le CV, de cet indigent
Franchement pas très réjouissant
Fondé famille, femme et enfants
Mais ça n'a pas duré longtemps
Séparation, argent comptant
Chacun sa part d'oripeaux
Mariage raté, hélas trop beau
Pour ainsi dire, pris un râteau…
Sa dame, diable dans la peau
En ce samedi que de nostalgie
Morne et abandonné des siens
N'a pas soufflé moindre bougie
Trop de souvenirs de chaude ambiance
En pénitence, rompue l'alliance
Gagné confrérie des doyens
Certes divorcé mais averti
Ne plus jamais être bonne poire
Par une femelle au pouvoir
N'en a plus l'âge, faire du pétard
Préfère planter sur ses acquis
Même que le Terre peut s'écrouler
Cerné d'amis, de ses petits
Certes trop rares mais vrais chéris
Naturelle leur complicité
Inutile de se l'avouer
A l'âge mûr arrivé
Mais pas encore crâne pourri
Se permet même l'enseigner
A ceux qui se meurent d'ennui
Anticiper sur la mollesse
Décrépitude qui menace
Se secouer faire des prouesses
Car le cerveau jamais s'en lasse
Marcher chaque jour quelques kilomètres
Pour les méninges en être maitre
Hélas leçon qu'il ne s'applique pas
Souvent vautré devant sa télé
Lui tire la tronche sa vive nana
Laissée de côté pour tant de beauté
Pas étonnée n'être la proie
De son animal, trop rabat- joie
Encore en couple, comme vous le voyez
Pas suffisant d'être grugé
Par sa première savante maitresse
Instit géniale, par contre traitresse
Car à ses heures, douce poétesse
Pour prince charmant qui en pinçait
Que pour ses miches potelées
Cessera jamais s'en affliger
D'humanité, main sur le cœur
Pas su trouver miracle fée
Pour le combler candide abstrait
Car sa Muse, l'attire ailleurs
Si son ego tient la baraque
Face au miroir ça se remarque
Le corps svelte et alerte
Se dépense plus en pure perte
Maudit alcool et cigarettes
Quel bon parti, parfait l'athlète !
Car il parait que qu'il ne les fait pas
Ses 65 berges, donc a le choix
Front buriné, qui plait aux filles
Comme vieux rafiot droit sur sa quille
Que d'énergie en lui sommeille
Toujours prompt faire des merveilles
Qu'il s'exauce brave apôtre
Pour satisfaire son amour propre
C'est son anniv', je le respecte
Mais interdit salamalecs
De sa parenté aux faux affects
Pour son plaisir et son prestige
Sur face book, ça le désoblige
Avec sa gueule de métèque…
Mais le connaissent ses abonnés
Ça ne leur pose aucun problème
De boire un coup à sa santé
Pas mieux servi, que par lui-même
Au narcissisme démesuré
Besoin de personne, tellement il s'aime
Ce texte, lui l'offre, mon synonyme
L'enregistrant en mon intime
Tellement envie d'envoyer paitre
Simulateurs, sens du paraitre
Qui par principe courbent l'échine
Pour preuve de sincérité
Mais vainement vite repérés
A son exemple, me fais une raison
Plus être, l'objet de dévotion
Pas concerné, sans opinion
Peu d'amateurs à l'horizon
Pour écouter mes chansonnettes
Sur ma guitare joue la vedette
D'ordures j'en ai plein ma musette
A l'attention des pique-assiettes
Fan de Desproges l'énergumène
Prends à mon compte ses caustiques thèmes
« Plus je vois les hommes, plus j'aime ma chienne »
Quand elle me lèche, signe qu'elle a faim
Et en retour protège mes biens
Car pas si bête, liée à sa chaine
Condition pour casser la graine
Comme je n'ai peu de compagnons
Par sa présence, ne tourne plus en rond
Jour comme un autre, pond son étron
Que je ramasse, gentil garçon
Même si ça gâche mon gueuleton
Anniversaire qui sent pas bon
Odeur fétide dans le salon
Où de me morfondre plus question
Au téléphone coupé le son
Sauf peut-être ce 9 du mois
Comme Gémeau, me pose là
En alternance, je m'inonde
De pêle-mêle pour tromper le monde
Tant mes intrigues sont fécondes
Je m'en persuade, d'humeur légère
Mais l'emporte mon tendre caractère
Pour ses misères, solidaire
De ce copain dans la galère
Selon mon psy, qui me coûte cher
Serais espèce rare de bipolaire JC Blanc juin 2018 (pour Frères Humains)