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redisblacklove
Rare sont les fois où j'ai écris sur un garçon, parce que 1) ils ne m'inspiraient pas tant que ça 2) sûrement leur manque de maturité au jeune âge de l'adolescence 3) peu on marqué ma vie et 4) je n'avais jamais eu l'occasion d'aligner des lignes sur un gars qui portait un bonnet bleu/blanc/rouge avec de drôles d'yeux dessinés dessus aussi ridicule.
Malgré cet accoutrement peu chic, il avait quelque chose de différent. Sûrement un air perdu intéressant et mystérieux. Il était assis seul dans un coin du wagon alors que l'autre partie était bien remplie. Un solitaire, j'avais alors pensé.
Ça faisait bien longtemps que je ne m'arrêtait plus aux personnes qui me regardaient. Beaucoup trop de déception en imaginant que ses personnes pouvaient être des gens biens. Le regard est trompeur, malgré ce qu'on en dit.
Il n'était pas resté longtemps dans le train. Peut être cinq/six arrêts, pas comme moi qui montait dedans au départ et finissait presque tout le trajet à deux arrêts prêts. J'ignore encore si c'est les yeux de son couvre-chef débile qui m'observaient le plus ou les siens.
Dans un monde réel, c'était les faux. Un garçon banal mais avec un visage si doux et, je l'avouerais, aussi beau, ne pourrait s'intéressé à un physique aussi ingrat que le mien. Je n'avais rien de charmant. Puis je ne possédais rien d'autre qu'un livre en mains. Je ne pourrais même pas être capable de vous dire le nom de ce roman, bien qu'il m'intéressait comme toutes mes lectures, les yeux du jeune homme m'avait rendu amnésique.
L'espace d'un instant je pensais que c'était réel et qu'il me regardait bien moi. Je m'étais retournée plusieurs fois afin de voir s'il y avait d'autres personnes autour qu'il pourrait observer mais non, j'étais également de la partie vide du wagon -car très insociable et réservée, je l'avoue-.
Il y avait deux issues possibles :
1. Il descendrait sans un regard, continuerai son chemin sans se retourner, me laissant -encore une fois- avec de stupides attentes de simple yeux anodins qui ne m'avaient rien promis -car évidement, ils ne parlaient pas-.
2. La seconde issue qui fût la bonne, à mon étonnement.* Durant le court trajet qu'on a pu partager, je lui lançais mes grands yeux verts en sa direction, pour savoir s'il serrait réceptif. Ça avait fini par être concluant. Du haut de son mètre soixante-quinze/ quatre-vingt, il s'est élancé vers la banquette où j'étais assise.
- me demanda-t-il, un peu gêné.
- Ouaip.
Je m'empressais à retirer mon sac à dos envahissant du siège voisin et il s'y installa.
Je paraissais toujours froide, mais ce n'étais pas volontaire. C'est dans le sang, de ce qu'on dit. Il y avait eu deux bonnes minutes avant qu'il se décide à me parler, à moi qui faisait mon indifférente totale alors qu'à l'intérieur de mon corps, tout explosait à son contact.
On commença avec les futilités, c'est à ce moment que j'appris qu'il avait la vingtaine, qu'il se prénommait Urbain, qu'il avait un BAC littéraire, qu'il entamait actuellement une fac d'anglais et qu'il rentrait chez lui avec ce train, car sa maison se trouvait à une quinzaine de kilomètres de son université.
Je me sentais peu intéressante du haut de mes vingt années avec un simple BAC littéraire également, mais qui travaillait dans une bibliothèque à temps partiel, bien que ce métier était celui dont j'avais toujours rêvé. Nous n'avions pas eu le temps d'échanger tant que ça : son arrêt approchait.
Il s'est contenté de me glisser un papier soigneusement plié en quatre avec des chiffres de gribouillés dessus. Son numéro de téléphone, vous l'aurez compris.
-
- 'Lut. ai-je dis, sans le regarder dans les yeux -aucune de ses deux paires-.
Néanmoins, lorsqu'il attendait l'arrêt du train, je ne pouvais m'empêcher de le regarder, et c'était des regards qu'ils me rendaient également. Quelques semaines après, j'avais décidé de lui écrire.
Le lendemain nous avions rendez-vous dans un parc public de sa ville. Évidement que je me suis apprêtée, je n'allais pas y aller avec un sac poubelle sur le corps, bien que je ne l'aimais pas tant que ça.
15h35 Il était là à m'attendre sur un banc, -bien habillé cette fois ci, je veux dire par là chic- mais avec son bonnet ridicule sur la tête. Je pouvais quand même apercevoir ses cheveux raides et foncés dépassés à certains endroits.
Nous avions passé l'après-midi dans cet espace vert à parler de tout et rien.
Pour finir, il m'avait embrassé langoureusement avant de partir dans le sens inverse de mon chemin.
On s'était revu assez souvent, tous les deux weekends pratiquement sans compter les fois où l'on se croisait de temps à autre dans notre train commun. J'étais éperdument amoureuse d'Urbain.
-
* Et maintenant, retournons au début de mon récit.
Que pensiez-vous qu'il se serrait passé avec l'option 1?
Rien, et vous avez certainement raison, car en réalité, cette option était toujours la vraie dans ma vie. Cette fois également.
Mais j'ai décidé de laisser -pour une fois- mon imagination travailler et opérer. Pour moi, cet inconnu existait quand même quelque part dans ma vie et surtout dans ma tête, finalement. Même si toute cette histoire n'étais que fictive.