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cheetah

J'arpente ces chemins de traverse qui semblent tout droit sortis des livres de Lewis Carroll. les cartes antédiluviennes font office d'éboueurs municipaux dans les hauts-fonds qui parsèment les parcs. Petits châteaux et résidences principales, secondaires ou tertiaires jetées ça et là, vestiges d'une époque où les gens pouvaient se payer de tels palaces.

Un saule pleureur baigne ses branches dans l'eau stagnante et sert de plongeoir aux discrets martins-pêcheurs. Une vieille dame égarée là s'endort lentement sur un banc. Les allées et venues de et vers la gare RER font vivre ces jardins entretenus comme ceux de Versailles. Le dimanche seulement, les pelouses sont pleines de vie, de ballons et de cerfs-volants, de nappes à carreaux et de paniers de pique-nique Vuitton.

Je me sens comme un étranger dans cet univers végétal et minéral pourtant si proche de la nature mais où ma condition de petit stagiaire me remet à ma place en l'espace d'une seconde. Ma sacoche à la main et ma cravate un instant desserrée, je rêve à un avenir glorieux tout en conservant bien à l'esprit la difficulté de la tâche. pendant ce temps-là, les carpes grises à fleur d'eau m'observent de leurs yeux globuleux, gigantesques vapeurs à aube de ce Mississippi francilien.

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