8 mars 2020

cedille

manif Journée focus droits des femmes Scuplture de Francisco Zuniga
Elles sont là, elles sont là et elles marchent cote/cote. L’étendard est vaste : Certaines pour lutter contre les violences conjugales et abus sexuels et d’autres pour tronçonner le capitalisme patriarcal dans toute sa tessiture. Elles sont là, les classes moyennes et les minoritaires. À dire ou à se laisser dire que, livrer, des femmes, à la rue, sans-papier, est un choix de non-priorité fait par nos dirigeants qui les jettent en pâture aux loups, organisés ou non. Elles sont là pour dire qu’il n’est pas nécessaire d’être née femme pour en être une, Elles sont là pour dire qu’a médire des femmes et de leurs propres émotions, les nés avec un sexe mâle, ont de grandes (mal) — chances de devenir des oppresseurs. Elles sont là pour consentir à la dignité humaine, et dire stop à la hiérarchisation de cette dernière. Sur les côtés, armés de parapluie et ayant pour support les pollutions visuelles, elles innovent en slogans coller, peinturlurer. Fini de se taire face aux devantures publicitaires qui montrent des hommes bâtisseur et des femmes reproductives. Finis de croire qu’en ne touchant à rien. Le bon sens reviendra comme une soro-fraté-rité évidente. En attendant, elles n‘attendent plus et si, taguer le théâtre national de Bretagne, pour dire fuck la culture du viol. Pour dire fuck les murs derrière lesquelles nos consœurs sont invisibilisées et abusées. Alors elles taguent ! Certain noterons que « tout de même pas la culture » avec son grand C face auquel bien se tenir. D’autres trouveront que c’est faire acte de violence que de « barbouiller les murs ». Beaucoup oublieront que ce n’est pas le 8 mars de chaque année, mais bien tous les jours que c’est Elles, sont bafouées a coup de ; représentation de femmes objets, de défiance à soi intériorisée de moindre salaire, de charge mentale lourde non partagée, de droits niés, de talents invisiblisés, de carence en modèles féminins accomplis, d’entre-soi de mâle décideur, de chantages affectifs, de devoir tacite de prendre soin, faire valoir et arrondir les angles, d’exigence de beauté archétypale du fantasme masculin, d’être taxé d’hystérique ou de mauvaise mère quand elle relâche la pression, avec ce droit de les juger que le patriarcat a mis entre toutes les lèvres sauf celles qu’il ne possède anatomiquement pas lui-même. Et elles, elles n’oublient pas, tandis qu’elles battent le pavé, que malgré les usures quotidiennes, elles ont encore le devoir de panser à leurs sœurs, violentées, affamées, déshydratées, mariées de force, qui n’ont pas de contrôle sur leurs maternités, divorcées par texto, non scolarisées, salariées sans droit, esclavagée et excisées, victime de la France-Afrique, du productivisme outrancier, des pauvretés, du réchauffement climatique, d’homophobie, de la transphobie, de séquestration, des viols de guerre, de la putophobie, que les puissants modèles qui dirige ce monde asservi au diktat du patriarcat décident pour nous toutes au gré des frontières. Elles n’oublient pas, elles battent le pavé, elles pansent, et pourtant ne dressent pas fièrement, elles, le clitoris (cis) qu’on leur a trop longtemps caché comme un outil de discrimination pour dévaloriser ceux qui devrait être leurs partenaires. Peut-être même espèrent elles que ceux de ces messieurs cis qu’elles ne peuvent compter parmi leurs alliées trouvent enfin le chemin de leur prostate et lâche les gonades de tout un chacune, le temps d’atteindre la parité.
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