Chapitre 9 : "Les Pêcheurs" Leaurélia & les Gardiennes de la Vie. Biosphère Terre, dernier espoir.
En moins d'une heure, Lou est de retour de sur celle que les Leauréliens nomment encore « Soeur de Leaurélia ». Réa communique sa position à son fils et de fait c'est un jeu d'enfant de le retrouver dans cet immense océan.
La navette de Réan en s'enfonçant dans les eaux turquoises, provoque un tourbillon qui pourrait paraître étrange aux navigateurs, si ils y en avaient dans les parages.
— Bienvenue Lou, Avez-vous récupéré ?
— Parfaitement, Réa et je dois vous avouer que votre découverte de ces étranges créatures, dont les intonations ressemblent à nos langues, m'ont redonné l'enthousiasme qui devrait animé toutes les Gardiennes de la Vie.
— A ce propos pensez-vous qu'elles reviendront ?
— D'après ce que j'ai vu elles suivent où peut-être même gardent, comme un troupeau, ces immenses bancs de petits poissons argentés.
— Mettons nous alors en chasse de ces bancs de poissons.
— Je vous suggère de sortir de l'Océan, Père.
— Je pense qu'il sera plus facile de les repérer en altitude, de là-haut je vous guiderai vers le premier banc que je trouverai.
— Parfait, installe les navettes l'une au-dessus l'autre, je vais rejoindre Réa, et tu commenceras ensuite tes recherches, commande Lou.
— Réa, qu'aurais-je fait sans vous sur cette planète ?
— Votre job de Gardienne de la Vie, non ? Lui répond Réa, malicieux.
— Je suis Gardienne de la Vie sur Leaurélia, pas sur cette Planète.
— En êtes vous sur ? Votre acharnement à venir ici indique que vous êtes Gardienne de toute Vie.
— Votre affliction en constatant les dégâts causés à cette planète, par cette espèce carnassière, confirme bien que vous êtes La Gardienne de la Vie.
— Réa a raison. Line vient de les rejoindre sur leurs interfaces Bioniques.
— Réa, je vous confirme que nous avions bien reçu l'important volume de données électromagnétiques que vous avez collecté.
— Mes équipes sont déjà à l'œuvre pour essayer d'en décrypter des informations sur la base de celles que nous avons déjà obtenu sur le disque de « L'appareil et merci Line de me suivre dans mes analyses sur Lou.
— Trêve de politesse, interrompt Réan, je viens de détecter un immense banc de poissons argentés à 30 km à l'ouest de votre navette, et d'après ce que j'aperçois, les créatures sont bien là. Elles sautent hors de l'eau et conduisent le banc de poissons.
Réa met le cap sur la direction indiqué par son fils. Rapidement ils sont sur le Banc.
Cette fois-ci, il active les capteurs sonores que Réan lui a rapportés de leur vaisseau.
— Ecoutez, Lou, c'est encore plus beau et plus pur que la première fois que je les ai entendu.
— Extraordinaire ! Réa, ces créatures sont nos frères, je ne connais pas leur langue mais leur musique ressemble énormément à celles des nos sœurs les amphibiennes !
Soudain devant le mur écran, le banc leur apparaît étincelant. Les créatures viennent à leur rencontre.
— On dirait qu'elles ont repéré la navette. Ne sommes nous pas invisible, Réa ?
— Nous sommes invisibles à la lumière et aux radiations électromagnétiques, mais pas aux ondes sonores. !
— Et visiblement, ces créatures se guident avec leur chant, c'est pourquoi elles nous tournent autour.
— Je ressens à l'écoute de leur chant elles ne me semblent pas agressives et elles sont tellement belles, Réa je veux les rencontrer. Pensez-vous qu'avec un adaptateur je pourrai respirer facilement dans ces eaux.
— Certainement, Lou, d'autant que la composition de celles-ci n'est pas trop éloignée de celles de Leaurélia.
— Lou vous prenez de gros risques en agissant ainsi, faut-il que je vous le rappelle !
— Je les prends, Réa, car je veux voir et comprendre ces créatures que je sens tellement plus proches de nous que ces êtres carnassiers de la surface.
— Parfait je demande à Réan de se positionner au-dessus du banc, si il y a le moindre problème il pourra vous repêcher immédiatement.
Pour la première fois de sa vie de Gardienne de la Vie, Lou entre physiquement en contact avec un environnement inconnu d'elle et de tous les Leauréliens.
Réa, grâce aux champs magnétiques lui aménage une sorte de sas. Elle se retrouve rapidement au contact de l'eau qu'elle aurait pensé plus froide. L'océan est, ici, beaucoup plus chaud que sur Leaurélia.
Immédiatement les créatures sont sur Lou. Elles tournent, crient, elles l'effleurent, elles sont naturellement heureuses de la voir.
Lou fait écho à leur chant, en tant que Gardienne de la Vie, elle sait manier avec dextérité toutes les langues des peuples de Leaurélia. La mélopée des amphibiennes fait merveille. Ces corps graciles, agiles, crient de plus belle, à l'écoute du chant de Lou.
Réa est subjuguée de voir Lou évoluer au milieu du ballet de ces créatures, malgré une légère appréhension, car certaines d'entre elles sont bien plus imposantes que Lou.
— Hello, qui es-tu ? Devine Lou dans les cris qui lui parviennent
— Hello ! Je m'appelle Lou et je viens de Leaurélia.
— Elle s'appelle Lou de Leaurélia, elle s'appelle Lou de leaurélia, Lou de Leaurélia, reprennent en écho toutes les fantastiques danseurs de ce ballet aquatique.
— Vous entendez Réa ! Elles m'ont comprise, c'est extraordinaire !
— Elles ? Interrogea Réa, vous ne pensez pas qu'il puisse y avoir des « ils » ?
— Hello, Lou de Leaurélia, je suis « Méa » semble lui crier cette créature plus grande que les autres.
— Bienvenue « Méa », merci de m'accueillir avec des tes sœurs. Essaie de répondre Lou.
— Pas tous mes sœurs, beaucoup sont mes enfants.
— Tu veux venir avec nous pour la « Mangeaille » ?
« Mangeaille » ? Lou est perplexe.
— Oui, dit Méa, en se dirigeant vers les poissons argentés qui virevoltent autour d'eux.
—En voyant les créatures engloutir des dizaines de poissons argentés, Lou comprend ce que « Mangeaille » veut dire.
— Non mon corps ne supporterait pas, essaie de lui dire, Lou en chantant.
« Méa » lui tourne autour, Lou sent qu'avec ces petits cris, qu'elle l'explore de l'intérieur.
Tu es étrange, dit « Méa ». Tu parles un peu comme nous.
— Par ta peau, tu nous ressembles. Tu es molle à l'intérieur un peu comme nous. Tu as des bras, des mains un peu comme les « Pêcheurs ».
— Les « Pêcheurs », les « Pêcheurs » ? Crie Lou pour questionner.
— Tu ne connais pas les « Pêcheurs », mais d'où viens-tu, d'où viens-tu, Lou de Leaurélia, crie Méa.
— De Leaurélia, répond simplement Lou.
— Lou de Leaurélia c'est toi, et tu viens d'où avec ta grosse « huitre » derrière toi.
— Je viens de plus loin que ton soleil, dit-elle à « Méa ».
— Oh le Soleil, je n'aime pas bien quand les « Pêcheurs » attrapent nos fils et filles, ils les laissent au soleil et ils meurent, pas bien le Soleil crie « Méa ».
— Viens ! Je vais à la « Mangeaille », accroche toi à mon dos.
Lou se surprend à mettre la main sur cette petite aile sur le dos de cette grande créature qui ondule fabuleusement au milieu des poissons argentés.
— Attention ! Lou entend un avertissement dans son interface Bionique.
Ne stressez pas Réa, mon instinct de Gardienne de la Vie, me dit que je suis protégé, « Méa » est la mère et chef de ce groupe de créatures.
Accroché à l'aileron de « Méa » Lou file à grande allure au milieu du banc de poissons argentés, ils n'ont pas peur, se laissent manger, comme une contribution à la protection apportée par le groupe de « Méa » imagine Lou.
Puis le banc se fait plus dense, plus sombre. Il n'y a pas que des poissons argentés, Lou aperçoit comme de grandes ailes volantes, d'énormes poissons, des gros crabes.
« Méa » est tout à sa « Mangeaille », ravie d'avoir autant de nourriture à se gaver.
Soudain « Méa » percute des mailles d'un filet qu'elle ne pouvait voir tellement il y a de créatures marines autour d'elle.
— Filets pêcheurs, il faut partir.
Lou ne voit plus rien et s'accroche désespérément à « Méa »
— Où êtes vous, Lou ?.
— Je ne sais pas, Réa, « Méa » me dit que nous sommes dans « filet pêcheurs »
Réa devine qu'il se passe quelque chose de grave.
— Réan que vois tu au-dessus de la surface ?
— Il y a un gros bateau, comme nous avons déjà aperçu au cours du premier survol, qui se dirige vers le banc de poisson.
— Vite Réan, rejoins moi, notre Gardienne de la Vie est en danger, elle est prise au piège d'un immense filet.
Réa et Réan ont tôt fait de voir le gigantesque filet tracté par ce bateau. Il se remplit de poissons et des créatures à une vitesse folle.
— Réan nous devons plonger dans cette nasse avec les navettes et récupérer Lou, sinon elle va mourir étouffée. Elle ne pourra jamais sortir seule, de cette masse énorme de poissons.
— Ok Père ! Allez-y, je vais retenir l'avance de ce bateau avec un champ magnétique, pendant que vous allez chercher Lou.
Réa s'enfonce dans le filet, il a trop peur d'écraser Lou, il ne voit rien dans cette bouillie de poissons.
— Lou vous m'entendez ?
— Oui Réa, « Méa » remonte, elle me dit qu'elle a repéré la navette, enfin notre huitre pour elle !
— Alors je stabilise la navette sinon je risque de vous percuter.
Comme le navire a été stoppé l'immense filet chargé de poisson commence de plonger vers les abimes.
— Réa je vois la navette nous sortons de la bouillie.
—Lou, je mets en place le SAS magnétique, approchez-vous.
— C'est bon, Réa, vous pouvez me remonter !
— Au revoir « Méa », merci tu m'as sauvée.
— Merci, Merci, répond en écho « Méa » qui n'a qu'une hâte de s'éloigner de ce filet maudit
— Réa ou êtes vous ? Le navire coule. Le poids du filet vient de le faire basculer à l'arrière il s'enfonce.
— Nous remontons, Réan, tout va bien, Lou est à bord de la Navette.
— Il était temps, Lou, regardez le bateau de « Pêcheur « dont parlait « Méa », il s'enfonce entrainé par son filet, trop lourd pour lui.