A Al Fedjà
peter-oroy
A Al Fedjà
Les ruelles sombrent dans l'ombre méridienne.
La Médina alanguie plonge dans la torpeur
Et la moiteur d'un après-midi d'orage,
Qui, sur la ville, a semé ses perles de diamant.
De la terre rouge monte une suave vapeur
Envoûtant l'esprit de nuées de bonheur.
Des pas résonnent dans le silence des venelles.
Des enfants dévalent les escaliers en ribambelle.
Une toute jeune femme passe. Du fond de ses yeux noirs,
Elle laisse son mystérieux regard glisser sur l'étranger,
Qui sent sa caresse si palpable à force de vouloir,
Et, de sa démarche chaloupée disparaît sous les orangers.
Dans la nuit d'une cour, s'évade d'une guitare une lancinante mélopée.
L'air s'emplit de jasmin, de coriandre et du léger froissement des soieries
Que le souffle venant de la mer fait bouger
Et plaque sur son corps qu'elle ne cherche plus à cacher.
Le ciel soudain éclate et le soleil éclabousse le sommet de la rue.
Au bas des escaliers de pierres sèches, danse la mer,
Éblouie de trop de clarté réfléchie par les murs blancs et grenus.
Dans un éclair, la vue se trouble.
A Al Fedjà, on se sent enfin sur terre.
© by Olivier Blandenier
Superbe
· Il y a presque 8 ans ·julinette
Merci Julinette. Ce poème est comme un nuage immaculé qui passe dans le ciel bleu d'Algérie.
· Il y a presque 8 ans ·peter-oroy