A cause de toi
elwen
Quand tu passes une journée de merde, que tu te retiens de pleurer toute une matinée, que le midi venu tu appelles ta mère pour lui "Viens me chercher j'en peux plus d'être ici...!" que tes larmes coulent avant même qu'elle ai décrochée, qu'elle te dise "Sois forte, supporte cette après-midi, tu les verra plus pendant une semaine, calme toi et va manger un bout". Tu te calmes tu manges, tu reprends le boulot, tu vois qu'ils te foutent dans un coin, que ça te prend les trois quarts de l'aprem'. Tu rentres chez toi, tu dis à tes parents que tu ne veux plus jamais y retourner, que leur regard te blesse trop, que leur façon de faire t'es devenue insupportable et qu'ils te disent que tu as gagné. Tu es refait. Tu es heureux. Puis le soir, t'as le sourire, tu essais d'entamer un semblant de conversation avec ton "copain" et qu'il te dise qu'il est perdu, qu'il te sorte une aberration du genre "je sais que je ressens encore des trucs pour toi mais je suis pas sûr que ce sera suffisant" là t'as juste envie de lui exploser la tronche. Ça fait des mois que je suis mal putain de merde! Et le seul moment où je me sens bien, on me détruit tout. Mais merde! Arrêtez de m'emmerder, laissez moi souffler un peu! Laissez-moi le temps de reprendre pieds au lieu de me pousser au fin fond d'un putain de gouffre sans fin.
Mais je sais comment ça va se finir. Et il connait déjà sa réponse. Juste qu'il veut pas la dire. Je sais très bien qu'il va m'abandonner. Me lâcher. M'oublier. Faire comme si il ne s'était rien passé ces dix derniers mois. Qu'il va se bourrer la gueule. Se défoncer. Et moi je serai là dans mon coin, à chialer toutes les larmes de mon corps. A ressasser le passé. A imaginer tous ces moments que je ne vivrai plus avec lui. A le savoir dans les bras d'une autre, une pute qui lui fera encore plus oublier que j'existe. Que j'ai existais. Il l'a prendra des ses bras et ses souvenirs de moi disparaîtront un peu. Ses lèvres effleurera les siennes et la minuscule part de moi qu'il a en lui s'évaporera. Et au bout de quelque temps, ce sera comme si je n'avais jamais croisé son chemin. Comme si je n'étais jamais allée dans ce putain de magasin de merde. Comme si on avait jamais échangé un seul mot. Comme si il ne m'avait jamais connu.
Et elle, elle sera là. A le rendre dingue d'elle. A faire tout ce que je n'ai pas fait. A être celle que je ne serais jamais. A être le contraire de moi et donc lui plaire au maximum. Parce que ouais j'ai un caractère de merde, ouais je suis jalouse, possessive, ouais je prends de la place, beaucoup de place dans la vie des gens. Mais merde j'en ai marre de perdre tout ce que j'ai. Que ce soit matériel ou immatériel! Et lui il ira en bagnole chez elle. Ils passeront leurs nuits les plus torrides sur sont lit. Et moi je serais sur le miens, trop grand pour moi, alors qu'à deux on rentre parfaitement dedans, je serais là à le tremper, non de sueur mais de larmes. A laisser couler ma haine, ma tristesse, mon désespoir et le peu qu'il reste de mon cœur. Tout ça partira en flot de larmes sur mon lit. Et au lever du jour, il ne restera plus rien. Pas même un semblant de souvenir. Parce que je me serai transformé en une personne vide. Ce à quoi je me serai accrochée pendant plusieurs mois disparaîtra. Et il ne restera plus rien. Plus de cœur, plus de sentiments, plus de tourmente. Plus de Marine. Plus rien.