À GOOGLEGRAD® (I)

Christian Monnin

Veuillez garder votre session ouverte.


« Au commencement était le Web. »


Et le Web était cher.

 

L’Amazon® irrigue Googlegrad®.


À Googlegrad®, le blogue est l’envers du globe.


Googlegrad® est un camp de distraction.


Googlegrad® se situe par-delà lien et mail.


À Googlegrad®, mes lunettes sont connectées à tes yeux.


À Googlegrad®, « la sociabilité est affranchie du proche ».


À Googlegrad®, la proximité est paramétrée.


À Googlegrad®, le lieu est l’ennemi du lien.


À Googlegrad®, localisation fait le larron.


À Googlegrad®, collectivité égale connectivité.


À Googlegrad®, les interactions se déroulent profil à profil (c’est-à-dire face-to-Facebook®).


À Googlegrad®, les rencontres ont lieu sur site.


Dans les chatrooms de Googlegrad®, on a des rapports sans antivirus.


À Googlegrad®, je vibre quand tu me textes en mode silencieux.


Googlegrad® est peuplée de trompe-la-vie.


À Googlegrad®, on ravale les profils.


« Cliquez et vous trouverez. »


Même la réalité a augmenté à Googlegrad®.


À Googlegrad®, jour et nuit suivent un algorithme circadien.


Les journées de Googlegrad® durent quarante-Twitter.


À Googlegrad®, les écrans veillent.


À Googlegrad®, les réseaux sociaux ont balayé les roseaux pensants.


Nulle foule, à Googlegrad®. Seulement des bandes passantes.


Séjourner à Googlegrad®, c’est retourner en flux RSS.


À Googlegrad®, les bons Roms sont décédés Roms.


Les sans-wifis de Googlegrad® mendient des bitcoins en bas de l’écran.


« Likez vous les uns les autres. »

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