à la dérive

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à la dérive

je l'ai jeté dans le béton

sans un regard

à l'arrière

les grandes lumières blafardes

commençaient à se décrocher

grésillement vagissement

je ne sais pas trop

je l'ai jeté dans le béton

aussi loin que je pouvais

dans son vol

ma main

crispée

a réfléchi comme une éternité

à l'arrière

toujours

ces mêmes mines poussiéreuses craquèlent

édentées claquement

je n'entends plus rien

je l'ai jeté

trop tard

il ne me reste plus qu'à respirer

incertain et l'attente

dans le béton

Le 14 janvier © 2010 by LABROSSE Yannick

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