A la frontière du plaisir

                                           Chapitre 1

Ca y est je me suis décidée enfin, j'ai envoyé ma candidature à D'Arbois et j'ai rendez-vous aujourd'hui dans son bureau. Pour l'occasion j'ai emprunté une robe et des chaussures à talons à ma colocataire. Cela fait dix minutes que j'attends sur le sofa face au comptoir de l'hôtesse d'accueil.

-Mademoiselle Moreau, Monsieur D'Arbois va vous recevoir, annonce la jeune blonde debout en face de moi.

Je me lève et me demande encore ce que je fais là.

J'entre dans le bureau.

Noah D'Arbois est assis derrière son bureau occupé sur son ordinateur. Il ne lève pas la tête à mon arrivée. Je n'existe pas pour lui, il continu sa tâche.

J'attends. Je ne bouge pas, je fixe mes pieds.

Le temps s'écoule sans que rien ne se passe. Il se fout de moi, là !

Au bout de longues minutes, j'entends enfin

- Lily Moreau, dit-il.

Il me regarde, se lève de son fauteuil, contourne son bureau et s'approche, il se place derrière moi,  soulève mon épaisse chevelure rousse pour dégager ma nuque.

- Vous n'avez pas de références.

Son souffle chaud sur ma peau m'électrise. J'ai envie de lui répondre que je n'avais juste que le désir d'assouvir mes fantasmes.

- Sachez une chose, Mademoiselle Moreau, je n'ais aucune envie de former une soumise. Je n'ais pas de temps à perdre. D'autres prétendantes sont bien plus expérimentées.

Qu'est ce je croyais en venant ici, qu'il m'accueillerais les bras grands ouvert, qu'il n'attendait que moi, qu'elle idiote je suis.

- Regardez moi, Lily.

Tout le monde connaissait le patron de Artois Industries, il ne passait pas une semaine sans qu'il soit dans les magazines people. C'est un très bel homme. Son teint hâlé et ses cheveux bruns font ressortir ses yeux vert émeraude et sa bouche pulpeuse.

Face à moi, il esquisse un sourire et je sens mon visage s'empourpré. Il tenait dans ses mains le questionnaire de candidature que j'avais rempli quelques jours auparavant.

- Je sais ce que je dois savoir sur vous. Vous n'avez aucune expérience, mais vous me plaisez Lily Moreau .

Il défait sa cravate, la pose sur son fauteuil et ouvre le premier bouton de sa chemise tout en se tournant face à la baie vitrée.

- Je pense qu'un week-end d'essai s'impose. Si vous êtes d'accord bien entendu. Je vous attends chez moi à 19 h, une voiture viendra vous chercher.

Il se retourne et me regarde droit dans les yeux.

- Vous devez savoir que j'ai des attentes bien précises de la part de mes soumises.

Il me tend un papier.

- Sur cette feuille il y a tout ce que vous avez besoin de savoir, ajouta t-il. A vendredi soir. Ce sera tout, vous pouvez disposer.

Il sourit.

Stupéfaite, je prend le papier et part sans un mot, sans un regard, sans même répondre à son sourire. Je fuie. J'ouvre et je ferme la porte tel un courant d'air.