A l'amour à la mort.

elka

L'histoire amoureuse presque heureuse entre une prof et son élève.

Chapitre 1 :La rentrée.

Fin des grandes vacances d'été, je reprends les cours demain, j'avoue être angoissée comme tous les débuts d'années, mais je me retrouve dans un nouveau lycée et cette perspective m'emballe terriblement … nouveau défi à remonter, à 35 ans je vais pour la première fois travailler avec des adolescents et qui dit adolescents, dit maux de tête réguliers. Je jette un dernier coup d'œil dans ma psyché, l'allure est plutôt bonne et légère, jean « slim » blanc, chemisier blanc recouvert d'un long gilet de crochet et de dentelles marron clair, des bottines empruntées à ma fille de 15 ans, et oui à mon âge j'ai une taille et une silhouette d'adolescente, pourvus qu'on ne me confonde pas avec mes élèves. Après avoir perdu plus de vingt minutes, à tenter de me repérer dans cet établissement aussi grand que le parlement, je finis enfin par trouver ma classe, enfin c'est plutôt ma classe qui a fini par me trouver, une élève est venue à ma rencontre pour me demander si j'étais Madame Delauney. La salle est grande et impersonnelle, les élèves me font face, je sens qu'ils attendent de moi, le discours de bienvenu, celui qui leur donnera une légère opinion de mon caractère, si le dialogue est court, froid, alors je serai mise dans la catégorie de « prof chiante » mais si le dialogue est léger, sympathique et assez personnel, alors je deviendrai peut-être, « la prof la plus cool du bahut ». Finalement j'opte pour une présentation simple, courte sans artifices, je ne suis pas là pour me vendre mais pour leur enseigner mon savoir. Ma classe au premier abord est tout ce qui a de plus sympathique, une belle harmonie cosmopolite faite de tous horizons et de toutes cultures …mais une personne se détache déjà du lot, celui qui je pense va me donner du fil à retordre, celui qui va me faire exploser le tube « d'efferalgan », le genre de gamin qui sait qu'il plaît à toute la gent féminine et surement même à une catégorie de la gent masculine, celui qui a un sens de l'humour décapant à la limite de l'irrespectueux, celui avec lequel je vais devoir être aussi vigilante que patiente. Il s'appelle Nolan, il est plutôt beau gamin, un petit look entre le rock et le gothique, il n'a que 17 ans mais paraît avoir une bonne culture générale, une connaissance des choses avec beaucoup d'autodérision sur la cruauté de la vie, son savoir et son parlé me séduit étrangement mais je ne dois pas perdre de vue, qu'il est surement là, pour me tester et voir s'il peut facilement me faire basculer dans l'arrêt-maladie prolongé … il ne sait pas, à quoi il se frotte ! Le temps passe à une folle allure, je suis encore dans ma classe, vide, à m'affairer à mes classements de fiches descriptives sur les 3 classes que je vais devoir diriger, lorsque la sonnerie me tire de ma concentration, zut ! Il est déjà 15h50 et j'avais promis à ma fille, Lisa, de venir la récupérer à la sortie de son collège, c'est son premier jour à elle aussi, mais pas vécu dans le même champ de vision, il est donc important que mon rôle de maman reste présent, malgré mon rôle d'enseignante. Je sors de la classe, pile de dossiers dans les bras, sac sur l'épaule, mon équilibre est mis à mal, au moment même où j'atteins la porte, celle-ci s'ouvre avec une telle violence que mon paquet de feuilles vole … c'est Nolan, qui semble si pressé et nerveux que je me demande bien ce qu'il a pu oublier. Il est vrai qu'il est vraiment mignon et attirant, une chevelure brune blindée de gel, mais en absence totale de coiffure déterminée, un tee-shirt blanc à l'effigie de « Kavinsky », marrant je connais cet artiste, un jean décapé à coup de javel et de rappe et une paire de vans aux pieds. Son regard est d'un vert perçant, on dirait des lentilles, un léger bouc juvénile dessine le contour de sa bouche et du sourire qu'il m'offre … « Qu'est-ce que je pour vous Nolan ? … « Ouah vous connaissez déjà mon prénom, je vous ai marqué à ce point, où vous avez déjà succombé à mon charme ? ».

Chapitre 2 : La soirée routine.

Je suis dans ma voiture en direction du collège de ma fille, il y a vraiment trop de monde, à croire que tout le monde a eu la même idée que moi … « non mais quel culot il a eu celui-là ! », je ne cesse de me rappeler les paroles de cet adolescent, mais en même temps je me sens à la fois amusé et attiré par ce petit jeu « du chat et de la souris » qu'il cherche à mettre en place dès le premier jour de rentrée scolaire. Je récupère ma fille, elle est en mode blabla durant tout le trajet, mais cette joie de vivre qui l'irradie me rassure, c'est une nouvelle entrée dans un nouvel établissement, il n'est pas toujours facile de s'adapter, Lisa l'a fait avec beaucoup d'aplomb … telle mère, telle fille ! Elle me demande comment s'est passé ma journée, je lui raconte dans l'ensemble, sans les détails les plus longs et sans l'épisode Nolan, qui à mon avis n'a aucune importance, enfin j'essaie de me le convaincre. A la maison, mon mari, Marc est déjà rentré, assis parmi les cartons, il sirote son apéritif. Il se lève et se précipite sur sa fille, l'enlace, lui parle , la questionne, il est fier d'elle et le lui fait savoir en la prenant dans ses bras, je regarde cette jolie scène père-fille qui s'offre à moi, et je la jalouse, j'envie ma fille d'avoir cette relation si fusionnelle avec l'homme que j'ai épousé depuis près de 16 ans. Seize années, d'amour, de complicité, de passion, de fougue sexuelle étouffée sous une couche épaisse de routine, Marc ne me voit plus que comme la mère de sa fille, la passion a laissé la place à la camaraderie et la sexualité se fait de plus en plus rare au vu des problèmes que mon mari a rencontrés depuis presque deux ans …problèmes de prostate qui lui ont valu une forme d'impuissance et les rares moments d'érections ne durent jamais, disons qu'entre l'érection et l'éjaculation, le temps est accéléré. Deux minutes et cela dans les moments les plus magiques, donc autant dire que nous avons laissé de côté toutes formes de préliminaires, par crainte que les deux minutes ne soient inexistantes. Ne reste plus que les souvenirs de notre vie, et notre seul lien, Lisa. Au moment du coucher, nous avons à peine échangé, il faut dire que Lisa a bien meublé durant le repas, je suis assise sur le bord de mon lit et je le regarde. Il est pourtant encore bel homme, c'est vrai qu'il a 15 ans de plus que moi, mais son corps bien entretenu et les quelques colorations tentant de cacher le poivre et sel de ses cheveux lui ont donné des airs de jeunes quarantenaires. J'ai toujours pensé que lui et moi finirions notre vie ensemble, allongés sur des transats en plein soleil, deux petits vieux profitant de leurs retraites bien méritées, mais plus le temps passe, plus la routine s'installe et plus j'émets des réserves concernant notre duo de vieillards. Ce soir-là, comme tous les soirs, nous nous couchons en échangeant quelques mots banals, simples, courts, sortes d'onomatopées ponctuées de sourires presque sincères, j'espère une étreinte de sa part, un compliment sur le résultat de mon régime, un encouragement sur mon nouveau statut d'enseignante dans mon nouveau lycée, mais rien, je n'obtiens rien, je tente une approche contre lui, mon corps contre le sien lui donnera peut-être l'envie d'être câlin et amoureux, il passe son bras sous ma tête, me dépose un baiser furtif sur le front, et allume la télévision … ce soir nous ferons ménage à trois.

Chapitre 3 :La sortie scolaire.

Deux mois, que les cours avaient déjà repris et tout se passaient parfaitement bien, même la classe de 2ndeB, la fameuse classe de Nolan. Il s'était quelque peu calmé mais avait pour ce faire, nourri une attirance démesurée pour moi. Il passait le plus clair de son temps à tout faire pour se retrouver dans des situations de quasi-tête-à-tête avec moi, sortir le dernier du cours, venir me voire lorsque je suis en classe sur un temps de coupure, toutes les excuses étaient bonnes pour venir me voir seule et tenter de jouer un jeu de séduction …bizarrement cela avait un certain impact, j'étais passée de l'opinion de « jeunes branleurs » à celle de « jeune homme séduisant ». A chaque moment que nous passions ensemble, nous rigolions comme deux gamins, son humour était certes décapant mais tellement drôle qu'il aurait fallu être sourde pour y être insensible. Il était, il faut l'avouer, la mascotte de la classe, les filles tournoyaient autour de lui, comme des abeilles aux abords d'une ruche, son charme et son charisme en rendaient plus d'un jaloux et je dois avouer que l'idée de le savoir avec toutes ses filles qui n'attendaient qu'une parole de lui, me dérangeait terriblement, pourquoi, pour quelle raison ? Je ne le savais pas et je ne cherchais pas à comprendre. J'avais décidé d'organiser une sortie, soirée cinéma, étant le thème que nous étudions en ce moment en cours, cela permettait d'allier l'utile à l'agréable … une fois les autorisations parentales vérifiées, nous montions dans le bus qui nous amenait dans la ville voisine. Nolan fit mine de chercher où se placer mais au final, il décida de se poser à côté de moi, me demandant au préalable si cela ne me posait pas de problème, je constate qu'il n'y a plus de place, je décide donc que lui accorder mon siège voisin … et c'est un déferlement de « conneries » dites à la seconde, je ne pus maitriser plus longtemps les éclats de rires enfouis, j'en ai les larmes aux yeux, je sens que ma crédibilité de professeur de français en prend un coup. Lorsque l'on s'installe dans la salle de cinéma, il se poste immédiatement à mon côté droit, je sens les regards qui se figent sur nous, alors je tente de reprendre mon rôle d'enseignante en lui demandant de se placer devant mais il me répond avec un tel culot, « oh ! Non m'dame j'vais pas aller m'assoir sur les genoux des autres … » je m'incline, mais je me rends compte que cela m'arrange, je ne sais pas ce qui me pousse à aller me cogner droit vers lui, qu'est-ce qui fait que je me sens bien en sa compagnie, comme une impression d'exister, de vivre, d'être enfin vue comme la femme que je suis et non comme la mère que je représente …Nolan, me fait tourner la tête cela ne fait aucun doute, mais je me dis que tant que cela reste dans ma tête, cela ne fait de mal ou de tords à personne. Nous passons la majeure partie de la diffusion du film, à chuchoter et tenter de retenir des fous rires, il ne cesse de faire des commentaires sur les acteurs et leurs jeux de rôle et je ne peux que lui accorder cet état de fait, le film est un navet, mais la soirée et un vrai régal. Un instant je crois avoir des impressions étranges, des ressentis inexistants, et pourtant je ne rêve pas, il a posé sa main sur ma cuisse, je la sens à travers l'épaisseur de mon jean, elle se fait plus présente, plus ferme, il resserre ce lien sur ma jambe et je reste stoïque à ne rien dire, ne même pas bouger, je n'ose pas de peur d'attirer l'attention des autres, je tente doucement de lui repousser la main, mais il saisit la mienne et avec une force dont je ne lui aurai pas deviné, il m'empoigne et enlace ses doigts avec les miens, il accentue ce geste d'un « chut ! » comme pour me convaincre que si je ne réagis pas tout se passera bien, et tout se passe effectivement bien. Nous finissons ainsi la fin de notre film, main dans la main, je sens de temps à autre son pouce caressé ma paume de main, j'en ai des frissons, je ferme les yeux, je sens qu'il me fixe, je n'ose à peine le regarder, moi, Nelly la prof de 35 ans je me retrouve paralysé par un jeune adolescent de 17 ans.

Chapitre 4 : La première fois.

Nolan pénétra dans ma classe sans attendre que je lui propose d'y entrer, le silence est long et lourd, j'attends qu'il m'explique pourquoi est-il là à cette heure ? Mais il me regarde, me dévisage, me scrute, me déshabille de la tête aux pieds, je sens que je rougis, c'est fou … mon portable se met à sonner, c'est surement mon mari qui m'appelle pour me demander si je vais bien ou si je suis rentrée, je n'ai pas le temps de répondre, il s'approche vers moi, me prends le téléphone des mains très lentement avec une telle assurance que je n'arrive pas à m'opposer, Nolan éteint mon portable, et le dépose sur une des tables. Je suivis bêtement le fil de ses gestes, je me sens comme hypnotiser par l'assurance de ce jeune adulte qui a l'âge d'être mon fils, il me sourit, je n'ai plus le courage de rien, je me sens tellement invulnérable que j'en ai peur, il s'approche de moi, il est plus grand donc n'a pas de mal à me dominer … et là, je sens l'inspiration prise dans un film, il passe sa main sur ma joue, me met une mèche de cheveux derrière l'oreille et s'approche délicatement de mon visage pour y déposer ses lèvres. Je sais, je sens que ce que je fais est mal et immoral, mais je ne peux pas, je ne veux pas me heurter à un rejet, je n'en ai pas envie, j'ai envie qu'il m'enlace dans ses bras pour que je puisse y cacher mon visage rouge de honte, mais son baiser et si long, si doux, si prometteur que je n'espère qu'une chose la suite de notre tête-à-tête. Nolan, me prends par la main pour m'emmener hors de la pièce, je prends le temps de déposer ma pile de devoirs ainsi que mon sac, je sens mon cœur qui bat si fort qu'il résonne dans mes oreilles et me fait presque mal au crâne. Nous nous retrouvons dans un petit débarras à balais et produits détergents, j'ignorais l'existence de cette pièce, il referme derrière moi, et allume le plafonnier, la lumière est agressive, mais le reflet dans son regard paraît si doux que cela lui donne un côté romantique et amoureux. Nolan décide à ce moment de prononcer enfin quelques mots, qui se fracassent dans le silence de ce petit réduit, « j'ai envie de toi, tu es tellement belle … tu es la plus belle femme que je n'ai jamais vue », je me sens flattée, avoir l'âge que j'ai et entendre un jeune homme me dire pareille chose est pour moi la plus belle des déclarations, il est si beau, sa peau est si douce, il a l'odeur d'un après-rasage bon marché mêlé à la candeur de sa jeunesse. Nolan commence par me retirer les boutons de mon chemisier, je sais que le pas est franchi, je sais que je peux encore faire marche arrière mais je ne veux pas, je n'y arrive pas, je me sens comme aimantée à lui, à son pouvoir de séduction, si jeune et pourtant si désirable. Le chemisier glisse sur mes épaules dénudées, il les caresse, son regard est poser sur moi avec un tel émerveillement que je me sens mal à l'aise, alors je ferme les yeux, je n'ose affronter son regard, mon chemisier tombe à terre. Il fait glisser ma jupe le long de mes jambes, je me retrouve en sous-vêtements noirs, porte jarretelle et bas noirs, ainsi que mes grandes bottes noires à talons … je fais le nécessaire pour rentrer le ventre, j'ai envie de lui paraître plus mince que je ne le suis, je veux qu'il me trouve belle à croquer, je ne tarde pas à avoir ma réponse avec la franchise qui l'habille «  putain ! Qu'est-ce que t'es bandante ! », Aussi loin que je me souvienne, jamais mon mari n'a prononcé pareilles paroles, je sens que je ne peux plus me maîtriser, j'ai envie de lui, le désir me parcourt du bas-ventre aux racines de mes cheveux, je frissonne, il s'en aperçoit alors il m'enlace de ses bras comme pour me réchauffer. Nos bouches continuent à se mélanger, il glisse sa main dans ma culotte, il me regarde et avec un sourire de satisfaction, « tu mouilles… », Depuis le début je n'ai pas osé dire quoi que ce soit, ni l'arrêter par les mots, ni le stopper par les gestes, alors en réponse à sa franchise, « prends-moi ! Nolan, je veux te sentir en moi ... », j'ai le souffle court, je me sens paniquée d'avoir osé lui prononcer ses mots, mais il ne me laisse pas le temps de réfléchir plus longtemps, il me baisse la culotte, dégage mes seins de mes bonnets, les caresse, les lèche, m'attrape la jambe gauche, puis la droite, je suis surprise de la force qu'il déploie, il m'assied sur son sexe et me prend là comme cela, debout, j'ai le dos qui est plaqué contre le mur froid, il se donne à fond, il déballe toute sa fougue d'adolescent, il tape et tape, ses reins sont en mouvements de violence totale, la pénétration est profonde, elle me fait presque mal, son sexe est grand, j'en suis surprise mais satisfaite en même temps, je le vois grimacer comme de douleur, mais très vite son faciès reprend un air de plaisir de satisfaction le tout, sous couverture de domination, Nolan est un dominant et cela se sent, jusque dans ses jeux sexuels, le mouvements s'accélère de plus en plus, encore plus fort, encore plus dure, je perds pied, j'ai comme une déconnexion avec le temps, je ne réalise plus ou je suis, je ne vois que lui, que son corps si beau avec ses muscles saillir sous l'effort de la position, et là enfin, parmi les balais et les serpillères, nos gémissements de plaisir se font entendre et résonner jusque dans le couloir.

Chapitre 5 : Retour à la réalité.

Je suis dans ma voiture, sur le chemin du retour à la maison, « Bébé Brune » passe à la radio, je sais que c'est son groupe préféré, je n'arrive pas à penser à autre chose qu'à lui, je sens encore sa semence dans mon intimité qui coule et me mouille la culotte, j'espère avoir le temps de prendre une douche avant que Marc ne m'approche, je ne ressens ni honte ni gêne d'avoir fait ce que j'ai fait et malgré tout, je suis consciente que cela me vaudrait mon métier d'enseignante et une sanction judiciaire si cela venait à se savoir, mais je ne réalise pas, mon corps est au volant de cette voiture, mon esprit est encore dans le placard à balais contre Nolan. J'arrive à la maison, je suis seule, Lisa a laissé un message sur la table d'entrée, « maman, je reste manger chez Pauline, si on finit trop tard sa mère me propose de rester dormir, je serai là demain matin de bonne heure. Gros bisou ta fille qui t'aime. », je regarde la pendule, il est déjà 20h15, alors j'appelle chez la copine de ma fille, la mère de Pauline au bout du fil me confirme que les filles n'ont pas fini leur exposé et que si cela ne me dérange pas elle me garde ma fille pour la nuit, j'accepte, je n'ai plus la force de contester. Je me dirige dans ma chambre à coucher, je regarde le lit, mon lit matrimonial qui est si vide, si démuni de toutes caresses et relations torrides, je me retire mes vêtements et file prendre une bonne douche chaude. Une fois toutes traces de Nolan retirées de mon épiderme, je vais à la cuisine me faire un petit encas, je prends mon portable dans mon sac et le rallume, j'ai deux messages sur ma boîte vocale, l'un est bien celui de ma fille qui me confirme qu'elle ne rentrera pas ce soir, l'autre c'est lui, c'est Nolan, l'appelle date d'à peine dix minutes, « Salut Nelly, je viens de rentrer chez moi et je pense déjà à toi, je repense à ce qui vient de se passer et je suis super-heureux, j'espère que pour toi ça a été aussi bon que pour moi, je voulais juste te dire que … heu ! Avant ce soir, enfin avant toi, j'étais encore puceau, voila, donc si tu as trouvé que je me suis mal démerdé voilà, c'est pour ça quoi ! » Puceau, vierge, les mots résonnent dans ma tête comme une mélodie infernale, je lui ai retiré sa virginité, il m'a offert sa pureté, je me sens émue et en même temps si perturbée que je n'entends même pas la clé tourner dans la serrure. Marc se poste devant moi, j'ai la tête et l'esprit ailleurs, il sent aperçoit et me demande ce qui ne va pas, je lui réponds que tout va bien que c'est juste parce que j'avais espéré prendre de l'avance sur ma correction de devoirs mais qu'il me reste des fiches à corriger, et alors que je suis planté au beau milieu de ma cuisine le paquet de pain de mie dans une main le portable dans l'autre, mon mari s'approche vers moi, me regarde avec insistance, passe sa main sur ma joue, me passe une mèche de cheveux derrière l'oreille, et m'embrasse si passionnément que la dernière fois qu'il m'a embrassé de la sorte, cela remontait à nos débuts amoureux. Marc me prends par la main, il m'installe sur le divan du salon et me dit qu'il doit me parler sérieusement. Je suis assise et prête à l'écouter, même si je me sens terrifiée à l'idée de ce qu'il pourrait me dire, aurait-il appris quelque chose ? Quelqu'un lui aurait-il dit quelque chose sur ma soirée ? Où savait-il, parce qu'il m'avait vu ? Je commence à trembler alors je prétexte d'être fatiguée. Marc s'installe face à moi, il me prend mes mains dans les siennes et commence à me déballer tout ce qu'il a à me dire, qu'il a sur le cœur d'après ce qu'il dit, « Nelly, je sais que notre couple ne va pas bien , mais j'ai réfléchi ces derniers temps et je suis prêt, vraiment prêt à tout pour ne pas te perdre et faire en sorte que notre couple retrouve un nouveau souffle, je t'aime vraiment trop mon amour, je n'envisage pas ma vie sans toi, pas même une seconde, alors j'ai fait quelque chose pour que cela change ». Je le regarde, j'attends de voir ce qu'il va me dire, mais je me sens déjà assommée par cette déclaration qui arrive à un moment où je ne m'y attendais plus … comment était-ce possible, que le soir même, où j'ai une relation extraconjugale, au moment même où mon corps à partager un moment fort avec un autre, Marc, mon mari, me déballe tous ce flot de sentiments aussi fort que sincère, je n'en reviens pas, je suis prise subitement de remords, de honte, prise de conscience de ce que j'ai fait comme énorme bêtise, j'en ai mal au ventre, j'en ai presque la nausée, mais je garde le silence car je sens que mon mari est sur le point de m'avouer ce que j'attendais de lui depuis presque deux ans. Alors il reprend son discours avec encore plus de sincérité, ponctué de trémolos dans la voix, « ma chérie, je suis vraiment désolé de t'avoir traité de la sorte, tu es ma femme et je suis passé à côté de toi tous les jours, et ce durant presque deux ans, je ne sais pas comment tu pourrais me le pardonner, alors voilà, j'ai décidé de me faire suivre par un sexologue afin de régler mon problème d'éjaculation précoce, et j'ai aussi accepté de prendre un traitement pour pouvoir avoir des relations prolongées avec ma petite femme …Nelly je t'aime tant et tellement, que j'aimerais que nous pensions à avoir un autre enfant ». La claque ! Je n'en reviens pas, mes bras m'en tombent, j'en perds mon latin, quelle que soit l'expression cela n'empêche la déroute qui m'envahit, Marc que je croyais plus du tout amoureux de moi, mon mari dont je soupçonnais parfois qu'il me trompait, tant son manque de désir pour moi était présent, me faisait la plus belle des déclarations d'amour et me demandait à nouveau de lui offrir un enfant. Je sentis les larmes montées, le souvenir de Nolan était encore si présent dans ma tête que je croyais que Marc allait le lire, j'éclatai en sanglots, il me prit dans ses bras « oh ! mon amour je ne pensais pas que cette nouvelle te réjouirait à ce point … je t'aime tant ma Nelly », sur ces paroles il me porta dans ses bras comme une jeune mariée et m'emmena sur le divan, m'y dépose délicatement et se met à me caresser comme jamais il n'avait pris le temps de le faire, je suis submergée de désir et en même de chagrin, nos étreintes se font douces et fougueuses, je fais l'amour avec mon mari comme si c'était la première fois, et je pleure, je déverse des larmes de culpabilité et de tendresse pour mon époux de toujours … Ce soir-là, nous faisons l'amour, avec passion, et cela dure et dure, depuis longtemps mon mari ne m'avait fait l'amour de la sorte, je prends du plaisir, il prend du plaisir, nous avons notre orgasme en parfaite harmonie, le visage de Nolan s'estompe peu à peu pour disparaitre définitivement.

Chapitre 6 : Les adieux.

Le lendemain matin, nous nous retrouvons ensemble au lit, nous avons l'un et l'autre décidé de se faire un week-end prolongé en se portant absent pour le vendredi. Comme deux gamins, nous sommes couchés au lit à écouter de la musique et à prendre notre petit déjeuner sous la couette, la dernière fois que nous avons fait cela, c'était avant la naissance de Lisa, l'humeur est bonne, joyeuse, nous rigolons, nous nous embrassons, j'ai l'impression de retrouver mon Marc des premiers rendez-vous, j'en oublie toutes mes contraintes journalières, j'ai l'impression de me retrouver 20 ans en arrière, mon mari est si doux, si tendre, si amoureux, que je n'envisage plus une seule seconde de le quitter ou de le tromper. Il s'éclipse dans la salle de bain pour y prendre une douche, en m'y invitant au préalable, mon portable sonne, je ne réfléchis pas je réponds, c'est Nolan, il est en pleurs, il me demande pourquoi je ne suis pas venu, pourquoi lui ai-je fait cela, je ne vois pas de quoi il parle, je ne comprends pas et je ne peux pas lui répondre alors je prends l'initiative de raccrocher et de renvoyer un texto juste derrière au dernier numéro d'appel, « Nolan , je suis désolée, je n'ai pas pu te parler, je n'étais pas seule, je voudrais que nous essayions d'oublier ce qui s'est passé, je suis mariée, je ne peux pas jouer à ce petit jeu, excuse-moi encore, mais saches que je ne me suis pas servie de toi, j'ai aimé ce que j'ai vécu, mais il faut tourner la page ». La réponse de Nolan ne se fait pas attendre, « comment oses-tu me demander ça, t'es folle ou quoi ? Alors pour toi je n'ai été que le coup d'un soir, mais j'ai des sentiments pour toi merde, je t'aime moi, tu ne peux pas me faire ça ! ». Je ne sais plus quoi faire, je ne sais plus quoi répondre, j'ai peur, je suis prise de panique à l'idée qu'il ne débarque chez moi, où pire qu'il me fasse une scène au lycée devant toute la classe, mais je sais par avance que je ne pourrai plus l'affronter, je suis perdue. Marc s'est rendu compte de mon absence mentale, il vient me rejoindre dans le lit, m'embrasse doucement comme pour me soustraire de mes pensées, je le regarde, j'ai envie de lui dire la vérité, j'ai envie de lui crier ce que j'ai fait, mais les mots s'accrochent dans le fond de mes entrailles, « tu étais sérieux Marc, quand tu disais revouloir un enfant de moi ? », il sourit, me caresse le visage « bien sûr mon amour que je l'étais, c'est donc cela qui te tracasse ? … pourquoi ne donnerais-tu pas un congé pour pouvoir vivre paisiblement ta grossesse, tu sais très bien que même rien qu'avec mon salaire on a largement de quoi vivre, alors qu'en dis-tu ? » Je n'ai rien d'autre à lui donner comme réponse qu'un baiser langoureux, l'idée est bonne cela me permettrait de rebâtir mon couple, ma vie de famille, d'offrir un petit frère ou une petite sœur à Lisa et surtout cela me permettra de mettre de la distance entre moi et Nolan. Je finis de m'habiller et annonce à Marc que je file au lycée récupérer mes affaires restantes avant de donner mon congé, je sais que ce dernier sera accordé puisque j'ai des grossesses difficiles parfois dangereuses, mon gynéco sera en accord avec ma décision d'arrêt de travail. Avant de partir je décide d'envoyer un dernier texto à Nolan, « je quitte le lycée, je me mets en arrêt, nous envisageons d'agrandir la famille, si tu souhaites me parler je serai dans ma classe dans environ deux heures, mais après cela, ne m'appelles plus, ne m'envois plus de message ou je change de téléphone ! ». Le ton est ferme mais je me dis que cela lui remettra les idées en place et à défaut d'être malheureux il aura tellement de haine envers moi que ça lui facilitera la séparation. Avant de prendre la route, j'entame une grande conversation avec ma fille et je lui explique notre projet bébé, elle est plus que ravie, elle qui souhaitait pouponner depuis pas mal d'années maintenant, et elle est consciente que si nous avons un tel projet c'est que le couple papa-maman s'est rapproché et compte bien rester ensemble, alors pour mon adolescente de 15 ans il ne fait aucun doute que tout cela ne peut être que des bonnes nouvelles. Comme l'heure est aux confidences, elle en profite pour me parler un peu de sa vie sociale et sentimentale, et elle finit par m'avouer qu'elle est amoureuse et qu'elle flirte avec un jeune lycéen … mon visage s'assombrit un peu, elle m'avoue qu'il à 18 ans et me demande si l'écart d'âge ne me dérange pas, je souris nerveusement, non bien sur que non ma fille, il a peut-être trois ans de plus que toi mais il est de ton âge lui ! Je ne lui dis pas mais je la rassure en lui déposant un baiser sur le front avant de quitter la maison. Sur la route du travail, je ne cesse d'espérer que l'idylle de ma fille n'est pas Nolan, il ne manquerait plus que ça alors là, je serai dans de beaux draps, c'est le cas de le dire ! J'arrive dans ma classe, elle est vide, je me dépêche, car même si je l'ai prévenu, je n'ai vraiment pas envie de tomber sur lui, d'avoir une explication avec un jeune ado en mal d'amour coléreux, cela ne présage rien de bon d'avance. Je jette un dernier coup d'œil, je me rappelle encore la première fois, le premier jour ou son regard à croiser le mien, je balaye cette idée de mes pensées, il faut que j'oublie, c'était la pire des bêtises que j'avais pu faire et il ne me fallait pas avoir de regret dessus et encore moins de sentiment de nostalgie. Dans le couloir les élèves semblent livrés à eux-même et je reconnais ma classe, enfin la classe de Nolan. Il y a un vacarme de tous les diables, ça hurle, ça crie, ça pleure, je me demande bien encore ce qui a bien pu se passer, mes yeux cherchent Nolan du regard, je ne le vois pas alors je m'avance vers le groupe, « mais qu'est-ce qu'il se passe ? Que faites-vous dans les couloirs à cette heure-là à faire tout ce vacarme ? », Maël, un élève et camarade de Nolan, se tourne vers moi, il me semble blanc, vert, gris, son teint prend des nuances et des teintes qui ne devraient pas figurer sur son aspect, «  vous n'êtes pas au courant M'dame ? », « Mais au courant de quoi ? Non je viens d'arriver, je repars d'ailleurs, alors explique-moi ce que tous ces cris signifient? » Il me dévisage, il me détaille, cherchant comment pouvoir m'annoncer ce qu'il a à me dire, des larmes coulent sur son visage, et ce grand gaillard de 16 ans ne peut se contenir plus longtemps alors il se jette dans mes bras, « oh, madame c'est horrible, c'est Nolan ! » A ces mots ma tête claque comme un élastique, je repousse Maël, le prend par les épaules et le questionne avec violence « quoi Nolan, qu'est-ce qu'il a, Nolan? », Maël ne peut plus parler, il pleure et ne pleut plus se calmer, les mots ne peuvent se détacher de ses sanglots, c'est une autre élève présente qui se tourne vers moi et avec une froideur glaciale, me jette en plein visage « Nolan est mort madame, il s'est suicidé, il n'a pas dit pourquoi, il n'a pas laissé de mot … c'est le gardien du lycée qui l'a retrouvé pendu dans le placard à ballais …". Je ne reste figée, mon visage se ferme, mes yeux se ferment, mes larmes coulent, je n'entends plus rien, et avant de sombrer dans la froideur d'une inconscience, je me répète ces mots en boucles dans ma tête, "Pourquoi Nolan? Pourquoi?"

ElKa.

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