A l'hôpital

« A l'hôpital » par Lord Authentic

Après des années à galérer en me faisant passer pour un mec qui n'a qu'envie de glander.

J'ai enfin trouvé un boulot qui me plait. C'est à l'hôpital.

Je suis une sorte de médecin qui ne soigne pas le genre humain.

Vous l'aurez compris, je suis informaticien. 

A l'administration, 9h30 c'est pause café, on s'y rassemble. 

Histoire de boire un petit jus et d'échanger quelques idées. 

Afin d'attaquer pleinement cette journée.

A la maternité, quand j'entends les bébés pleurer, ça me fait craquer ! 

On peut les voir, derrière une baie vitrée en train de se faire changer sur leurs tables à langer. 

Chacun au petit soin par leur courageuse maman adoré. 

Il faut du cran pour devenir mère. 

Car 9 mois de grossesse ce n'est pas forcément évident. 

Surtout lorsqu'on attend son premier enfant. 

Ni même d'ailleurs pour le père. 

Le devenir est mon souhait le plus cher ! 

L'autre jour en croisant l'infirmière hygiéniste. 

Elle me parle d'un mec atteint de gastro qui à refait la déco des chiottes. 

Bienvenue, ça se passe comme ça...     A l'hôpital. 

Tient à ce propos, j'ai passé des mois à refaire déco perso. 

Et je peux vous dire que j'en ai chié !

La pharmacie, j'y mets rarement les pieds. 

Pour moi, prendre des médicaments, c'est comme se shooter. 

Ce n'est pas mon lieu préféré sauf si c'est pour dépanner un PC.

Début de matinée le téléphone sonne, comme de nombreuses fois... 

Une cadre de santé me demande de l'aider sur un ton énervé. 

Voulant immédiatement problème clôturé, elle me raccroche au nez ! 

Dés que certains acquis un poste à responsabilité. Naquit le sentiment d'égocentricité.

Auraient-ils oubliés les règles de base de notre société sur le respect ? 

Car ce n'est pas unilatéral mais ça fonctionne dans les deux sens. 

Petit détour par la cardiologie.

J'y vais soigner mon petit cœur qui s'emballe. 

On diagnostique que ce n'est pas un problème de santé physique ni même mentale. 

Mais bel et bien sentimental !

Evanouie par le surplomb de mes émotions, 

J’ai fini en réanimation. 

Entre nous, même si on est bien soigné, on s'empresse tous à souhait de se tailler.

Sinon pour tuer l’ennuie, il y a Internet par le Wi-Fi accessible au pied du lit.

Les urgences, un service qui porte vraiment mal son nom. 

Tant que vous êtes souffrant et encore conscient. 

Va falloir patienter ¾ d’heures minimum avant de se faire soigner. 

Sachant que le patient est impatient de guérir, c’est mal barré !

A la maison de retraite, 

Je vois ces petits vieux qui tant bien que mal essayant de finir leurs jours heureux.

Quand je vois tous ces patients, c'est triste à voir.

Mais lorsque je croise leurs regards, scintille une lueur d'espoir. 

Le service informatique ! Mon quartier général. 

Ce qu'on y fait n'est peu banal. 

On y gère le parc informatique et ses applications médicales 

Tous les matins pour être en forme, moi et mon collègue 

On soulève des imprimantes et des unités centrales. 

Ça permet de rester soi et être bien dans son corps. 

Coup de pression, l’hôpital subit une claque d’informatisation 

Des fois on sature ou dans d'autres cas on pète les plombs 

Halte au cliché de l'informaticien qui surfe sur Internet à longueur de journée 

Car si je devais attribuer un numéro d'urgence 

Ce serait le 18 !

Attention l'utilisatrice au bout du téléphone à signaler un problème informatique critique...

... d'un raccourci qui a été déplacé sur la droite de l'écran.

Un détail bénin qui prend des proportions. 

Je lui explique le remède pour ne plus s’affoler

Et d’y faire attention. Car …

Je suis une sorte de médecin qui ne soigne pas le genre humain.

Vous l'aurez compris...

Je suis informaticien.