A l'ombre des étendards

Christian Le Meur



1) Le tronc commun du totalitarisme  :

Sa dialectique révolutionnaire, copiée-collée d' une théorisation usée à force d'avoir servit , se définit par quelques points généraux:


- Un modèle de civilisation étant à bout de souffle, voir même montrant des signes de dégénérescence, il devient nécessaire , selon le degré de fanatisme du dogme, de l'anéantir pour rebâtir un monde nouveau qui, aux dires de ces élites sera forcément « le meilleur des mondes   .


- La méthode pour aboutir à ce délirant projet ?

Annihiler toute forme d'opposition, puis éduquer le peuple ignorant par une propagande aliénante et bien évidement ajouter à cet embrigadement une bonne dose de soumission par la peur.

Cela implique un état de crises permanent, une lutte sans merci contre l'ennemi intérieur de circonstance et une mobilisation de tous les instants contre l'ennemi extérieur réel ou supposé.


- La problématique majeur de ce concept est qu'il tend vers une pensée uniformisée puisque formatée et donc soumise à surveillance . Il convertit le libre arbitre en déviance et bascule tout citoyen ordinaire, aussi docile soit-il, en coupable potentiel.


(Comme le soulignait Béria avec son cynisme de rigueur« Dans une démocratie une personne arrêtée est un suspect, dans une dictature c'est un coupable. » )


- A terme et en fonction de son degré de fanatisme, d'enfermement, ce système tend vers sa propre auto- destruction.



2 ) Un terrain propice à l'émergence d'une idéologie dite totalitaire :

Quel choix nos sociétés occidentales inféodées au néo- libéralisme outrancier propose-t-elle ?

Un monde divisé en trois castes :

La caste des élites, la caste au services de l'élite et la caste des bouches à nourrir.

Ces laissés-pour-compte étant au mieux responsables par leur inaction ou leur incompétence de la situation dans laquelle ils se trouvent . Au pire se sont les victimes d'un déterminisme naturel qui fait d'eux une sous catégorie d'êtres humains génétiquement programmés à l'acceptation de la misère.


Ce néo-libéralisme, adaptation des fondements du Marxisme ( collectivisme , planification , normalisation ), permet à une infime minorité particulièrement cupide, et avec notre consentement passif voir admiratif, la spoliation de la manne financière induite par l'ensemble des richesses produites.

En retour ces puissants nous accordent de maigres subsides afin que nous puissions consommer frénétiquement et donc alimenter ce système qui les enrichit.


Seulement si la mondialisation heureuse induit la libre circulation des marchandises et donc des devises, elle permet aussi une libre circulation de l'information.


Sortant de l'ignorance ,clé de voûte de la servilité et du fatalisme, ces travailleurs forcés de par le monde ne peuvent que s'étonner de l'hypocrisie de nos discours moralisateurs saupoudrés de déclaration des droits de l'homme, et constater le gouffre injustifiable qui sépare nos conditions de vie à la leur .


Comble de gabegie , ils assistent impuissant au pillage généralisé de leur matière première, à la spoliation de la terre de leurs ancêtres et à l'appropriation de la plus-value du fruit de leur travail.


Pour parfaire ce larcin mondialisé qui s'effectue par le truchement d'une ingérence permanente dans la souveraineté de ces nations vassalisées ou par une politique d'impérialisme secondaire, les nations dominantes n'hésitent pas à cliver entre elles des ethnies ou des courants religieux et politiques. Elles placent et maintiennent au pouvoir des dictateurs fantoches garant de nos intérêts.


Comment s'étonner que de telles stratégies proches du vandalisme fissent par générer des idéologies exutoires émanant non pas de la raison, mais de cette frustration porteuse de colère et donc, de violence.


3) Les conflits actuels:

Nos élus ont fait le choix, afin de stimuler l'ordre mondial actuel, d'utiliser l'usage diplomatique de la force .

Apparemment nous assure-t-on, cette ultime solution constitue la réponse la plus appropriée afin de lutter contre une idéologie aux ambitions internationalistes et à l'esprit belliqueux de l'Autre défini comme (Le grand méchant).



4 ) Comment éviter la catastrophe à venir ?

D'abord en nous abstenant de croire qu'en déléguant à nos dirigeants les commandes de notre existence, nous devenons irresponsables des conséquences qui découlent de nos choix et de nos exigences voir même de nos caprices.


L'homme n'est ni un concept sociétal ,ni un concept politique, il est dès sa naissance une entité unique avec un chemin de vie qui leur lui est propre.


Cette acceptation d'humain responsable implique de notre part, non pas un changement radical de notre mode de vie, mais une modération de nos pulsions consuméristes globales. Si nous ne nous engageons pas vers un retour au questionnement et à la raison , la guerre nous  sera imposée tôt ou tard de façon brutale.


Finalement notre arrogance consiste à s'auto persuader que notre modèle social est universaliste et irréprochable. La terre entière doit , si elle veut profiter de cette lumière artificielle y adhérer  de force pour son salut .

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