A L’OMBRE D’UNE ILE

Jean Luc Bolo

 

 Alangui par les brumes,je m’endors sur la plage du temps,comme à l’accoutumée, sur une  ile sombre,entourée  d’une mer  embouteillée.Oui,je m’alanguis et  vis à l’ombre d’une ile,ou ne se croise aucune route,aucun voilier d’espérance,porté par les vents du lendemain.les heures avides,tortionnaires, sont les bourreaux  de mon cœur et les barreaux de mon âme.J’entends même leurs cliquetis résonner inlassablement, jusque dans les antres de mon horloge biologique.Echos endémiques poussièreux.Vestiges de l’éternité.Heures fétides,despotiques,inoculant du bout de leurs aiguilles, tels des scorpions mortifères,leurs poisons sempiternels,poisons de lunes empourprées,gorgés de fiel et d’absinthe,sur le rivage ombrageux des âmes orphelines.Le temps n’est qu’un fleuve qui s’écoule,jusque dans la mer morte.

 

Oui,je vis à l’ombre d’une île,où mon cœur est  venu s’échouer,sur les récifs du destin. Ce fut un vendredi…Naufragé du vent,je vis à l’ombre d’une île,attendant  le chant d’une sirène et  le cri d’une cigogne.Douce Symphonie d’une vie irisée,à trois temps.Je vis A l’ombre d’une île,entourée d’une mer lacrymale,sous  un arbre de marbre,qui s’enracine,me discernant sa palme d’ombre.Ah,je suis à l’ombre du doute,et de moi-même.Je rève  d’être à l’ombre d’une aile,qui me déploiera le ciel.Je rève d’être à la lumière d’un ciel,qui me déploiera  ses ailes.Je rève,oh oui je rève,d’être à l’ombre d’une aile,qui m’envolera au-dessus du temps,vers un voyage infini,sans escales,aux confins de l’émoi,vers un firmament rayonnant,qui  à terme m’aura  à l’azur.Oh,Je m’abreuverais aux sources de l’aurore,jusqu’à blanchir mes nuits de beauté indicible.Oui,je rève d’un cœur,qui battra au rythme de l’éternité,de mon éternité.

 

Je vivrais à l’ombre d’une île,malgré moi,jusqu’à pouvoir scruter un jour l’horizon d’une archi-belle,du nid-d’îles,où je vivrais à la lumière d’une elle,tendrement.

 

 

 

 

 

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