à mes ex copains

liso

#1

 Quand je pense à lui une vague de violence m envahi, je voudrais ne plus jamais le voir sourire. Enfoncer mes ongles dans ses joues et tirer. Enfoncer mes ongles dans sa poitrine, et tirer. Mettre mes paumes sur les béances, et rentrer un peu dedans. Taper sur l épaule avec mes mains.

Puis mes pieds.

En latéral, enfoncer l épaule gauche dans le cou. Que le bras fasse l effet d une branche folle. Compresser sa peau blanche, déconstruire son corps. Et quand tout est soigneusement cassé, alors frapper.

Frapper, frapper.

Jusqu à l obtention d une chaire, sans sourire, sans yeux noisettes émerveillés. Sans coins de lèvres qui retombent face à la barbarerie du monde, à la méchanceté des hommes.

Les épaules qui se relâchent ne voient pas qu elles aussi. Que leur faiblesse est violence. Qu à trop vouloir être gentil, on en oublie que l on est aussi un monstre.

#2

Plisser la barbe, retourner la peau, altérer les gencives, briser.

Briser mon amour, comme des os usés,

Abandonner mes peines sur les rives du passé et plonger,

Profond, là où la lumière ne passe plus, ni le son,

Et attendre,

Et entendre, le temps planer, geindre à la surface, rappelant sa proie à son terrain de chasse,

De jeu, mon coeur est fatigué, mon corps meurtri par ces promesses d éternité,

L amour, suis dessous, et ne remonte pas.

Je veux m abstraire du temps, m abstraire des mots, baigner dans mes hallucinations asphyxiées, sans son, sans lumière, au vrai paradis de la chair.

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