A mon Ange

Dimanche onze novembre deux mille dix-huit, 13.36 

    Oui je reviens vers vous mon ange, un ange qu'est-ce ? On ne peut le palper, le violer - Tiens ! violer ! mais comment peut-on imaginer violer un ange ? - , le tromper, mais on peut lui écrire, il y a toujours un duvet d'ange qui volette quelque part et qui vous lit ...

   Oui je ne suis pas allé à la messe j'étais devant un autre autel celui de la commémoration, ces millions de morts, de gueules cassées, de femmes qui pour la plupart les ont enfantés dans la joie et qui les livrèrent à l'innommable ....

   Je pleure. Et il était bienvenu que le soleil ce matin ne se montrât pas ...

   Moi j'erre, faut-il s'arrêter d'écrire dit l'un, moi je dis faut-il s'arrêter de lire, moi qui ne cesse à longueur de journées de recopier, recopier, recopier, voué dans une démarche surannée voire pathologique, à fouiller et extirper quelques bribes d'âmes d'hier, d'avant-hier ou des origines ...

   D'autres jouent au bridge, au scrabble, moi je ...  rien ... alors je ...

   Et puis, pratique, laminé par les ans, j'ai encore tant d'encriers à vider, de pointe bille à épuiser, de feuilles blanches à maculer, d'autres d'autre diraient, feraient, mais que m'importe les autres ... 

    N'est-ce pas comtesse,  qui un jour écrivîtes ceci ;

   " Si j'apprenais soudain, que triste, halluciné / Maudissant, haïssant, tu as assassiné, / J'irais tranquillement vers cette main mortelle, / J'abdiquerais le monde, et me tiendrais près d'elle ... "

   Que n'ai-je pu vous connaître Comtesse ...

   Je vous embrasse, ah embrasser un ange, le baiser sur le front ...

...

    Scrib

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