A mon bourreau

Nathalie Preynat

Je serai tout ce que tu inhales,

Les sous bois aux odeurs de sapins,

Plus jamais de peurs infernales,

Plus d'angoisse et d'aigres chagrins !

 

Et dès lors, sauve de ma détresse,

Je n'entendrai ni drame, ni liesse,

Et je ferai sur toi planer l'ombre

De mes remords supérieurs en nombre !

 

Je serai partout dans l'éphémère,

Le drame tendre qui te dévore,

Le bruit fuyant qui te désespère,

Je serai partout ! Et plus encore !

 

Il n'y a rien de plus affamé

Que le passé, aux goûts de caveau,

D'un être cent fois diffamé,

Et qui implore sur son berceau !

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