À perte de bulle
ernestin-frenelius
Le soleil inhale par intermittence nos pores atrophiés
Au rythme des convulsions de la chenille des villes
Nous sommes dardés selon l'inclinaison que les bâtiments offrent à l'astre
Pour irradier nos intérieurs enfermés dans l'énorme bulle que notre espèce s'est construite
Nous ne voyons, n'entendons, ne sentons, ne goutons, ni ne vivons plus dans le cosmos qui nous contient
Son rayonnement nous laisse froid et inconscient
Il ne nous relie plus à ceux qui n'y sont pas liés
Dans la bulle qui remplit sa fonction au-delà de ce que nous pouvions espérer
Inconscient de ce que nous nous mortifions
Je l'écris dans le tram et je le ressens
Une fille morne, installée en face de moi Belle, légèrement irradiée
S'éteint sans le moindre tressaut
Au son d'une petite musique cyclothymique
Qui émane de la bulle de son téléphone portable
Je l'enferme dans la bulle de mon cahier
Mais sans le son et pas aussi belle qu'elle pourrait l'être.