À toi.

Lilya Saude

Écrire une lettre qu'on aurait aimé qu'un proche nous écrive.

À toi.   

                                                                                             07/05/1997

Bonjour petite chose. Petit ange, petit être...
Aujourd'hui ta mère à donné la vie. Tu es une bien jolie créature. Je t'adresse cette lettre car je ne serais sûrement plus là lorsque tu seras grande. Mais je veillerais sur toi. Pour l'instant tu es encore bien petite, bien minuscule. Pourtant tu es déjà bien éveillée... Tu sembles être têtue, tu n'as jamais voulu te tourner dans le bon sens pour affronter ce monde bien moins innocent. Alors ta maman, ton amour de mère à une cicatrice. Une belle cicatrice. C'est ta marque de fabrique disons, petit bébé. Tu es bien belle... 

Aujourd'hui, les flocons de neige sont nombreux sur Oslo. Pourtant nous sommes en mai... Il neigera de nouveau un jour sur Oslo, mais les plus beaux flocons sont déjà tombés. Ils se sont posés sur la terre ferme aux même moment où tu as découvert ce monde. 

Ton avenir est déjà bien tracé, mon petit bébé. Tu seras forte mais sensible, gentille mais avec du répondant, heureuse mais pas naïve. Tu souffriras, tu pleureras beaucoup. Mais tu remonteras la pente aussi vite que tu la descendue. Tu auras mal, j'en serais une des raisons principales. Mais je ne serais plus là pour m'en rendre compte. Enfin peut-être, mais tu comprendras en grandissant qu'intérieurement, dans mon âme, dans ma tête, dans mon coeur, je serais absente. 

Pourquoi je te préviens? Pourquoi je te dis tout cela? Je ne sais plus... Vois-tu, ça commence.

Tu ne souffriras pas seule, tu souffriras avec tout tes proches autour de toi. Le plus douloureux sera lorsque tu liras cette lettre, que tu réaliseras que je ne suis plus là. Tu m'as vu partir, et comme un hasard, tu la liras le jour d'après. Lorsque tu seras au plus mal. 


Pleins de bonheur, 

Je t'aime.                                                                           E.S




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