A une enfant
giewz
Elle parle à son père, souvent le soir tout bas
Mais ses murmures restent de vaines prières
Qui roulent dans le vent comme les rondes pierres
Qui dévalent les pentes au loin en contre bas
Il écrit à sa fille, parfois, rouge de honte
Des lettres raturées qu'il remise au tiroir
La tête entre les mains, seul et face au miroir
Dans ses yeux on devine, la colère qui monte
Maladroits et muets, ses mots s'empilent ici
Dans ce meuble qui n'est plus qu'une sépulture.
A celle qui ne voit plus, que l'ombre et la stature
Il aimerait tant dire, je suis cela aussi.
Et cela c'est un père qui aime à en mourir
Dans une âme obsédée par l'idée de bâtir
L'avenir d'une enfant dont l'enfance est passée.
Certaines nuits, il sort, poussant des cris de bête
Et plein d'espoir, il rêve qu'une petite tète
Brune, descend du ciel pour venir l'embrasser.