À une Passante

Jean Talabot

Parce que tout se répète
que je connais les erreurs et mes errements
que quelqu'un d'autre t'as écrit,
et que quelqu'un d'autre t'aimera après moi


Tout se répète, et ne semble finir
Quel devient l'intérêt de me porter vers toi ?
A toi, putain de passante, 
Tout le monde t'as aimé, puis s'est rabattu 


A toi, putain de passante
Savais tu que nous, 
les anges sur terre, les êtres de chaire
préférons t'imaginer que palper ta sœur réelle


Nos derniers sentiments sont portés vers toi
Vers l'idéal, le rêve, vers ce qui ne se touche pas
Parce que plus rien n'est drôle
Plus rien n'est sexuel ou bien sincère


Plus rien, toi ma petite passante
Ne viendra à te dépasser et à montrer
les lumières plus basses que j'ai occulté 
Ma seule issue est toi, là-haut, imaginaire


Toi, fille de papier et de métro
je te vois partout
mais ton visage est toujours flou
Toi, fille d'un parfum perdu, d'un souvenir agonique,
d'une promesse folle,


Toi, la peur des docteurs, l'amour des poètes.

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