(A)venues et départs
elixir
La douce nervure de ta peau sous mes doigts,
ta peau comme de la soie,
à embrasser doucement,
infiniment précautionneusement.
C'est le moment d'abandonner les conventions.
Je laisse tomber les idées classiques, poésies, traditions. Je suis libre, je n'appartiens à personne. Je n'ai pas de Dieu, pas de main pour me retenir de force, pas de lien faussement attaché, même pas à ma propre famille. Je suis moi-même et j'ai mes propres valeurs, ma propre morale et personnalité. A quoi bon prétendre si c'est pour se blesser en se mentant à soi-même ? Et tout ça pour plaire aux autres ? Non, très peu pour moi. Je préfère encore les chemins tortueux, compliqués, mais où l'indépendance et la liberté y mordent à grands crocs.
Alors oui, mordez-moi,
marquez-moi,
insinuez de doux poisons dans ma peau,
Laissez-moi succombez à vos idéaux.
Paroles un peu délictueuses, ça ne fait jamais de mal. Sur la mort, sur le futur, sur nos peurs. Donnez-moi le pire de vous comme le meilleur. Laissez-moi voir votre noirceur absolue, comme l'aspect le plus brillant de votre âme. Parlez-moi de vos doutes, de vos hésitations, ôtez les habits de la pudeur conventionnelle. Dites-moi à coeur ouvert tout ce qui vous fait vivre et vous fait mourir, je serai là pour écouter.
Je me sens bien. Enfin. J'ai changé et je suis en train de changer. Je dois vous dire du coup : je tiens à vous, et vos histoire nourrissent mes réflexions et mes états d'âme. Vous n'êtes plus aussi important qu'avant mais vous l'êtes pourtant toujours terriblement !
Je ne suis plus la même. J'ai enfin un regard malicieux. Viens, pars, reviens, repars. Peu m'importe, au final je ne fais que profiter de toi. De ta douceur, de ta chaleur, de tes éclats de rires, de tes hésitations marquées. Je m'abreuve de ton côté humain, je te laisse m'enrichir, je t'en suis reconnaissante et j'espère te rendre la pareille.
Mais au fond, sans toi ou avec toi je sais que je pourrais vivre. Je souris, avec toi mon sourire n'est que d'autant plus brillant. Sans toi, il sera(it)/est cependant toujours là. Mes mains sont fermes, posées sur ton bras. Mais si jamais tu tentes de t'y échapper... Elles lâcheront prises.
J'ai enfin trouvé la force de vivre, de sourire, d'être heureuse quelles que soient les conditions. Mon coeur est comme une grande maison, je suis progressivement en train d'écarter les barbelés et les morceaux de verre y menant.
Je peux vous le dire maintenant : je me sens femme, sensible, forte et audacieuse à la fois. Je me souris en me voyant dans le miroir et je vous sourirai enfin. Les autres ne devraient pas être une source d'angoisse pour nous, au contraire. On devrait toujours être librement attachés à eux.
Et je suis heureuse de qui je suis aujourd'hui et de ce que je fais.
Bien sûr, c'est un peu grâce à lui. Terriblement humain, qui me laisse être faible, avec qui je peux me confier sans peur et qui a été le premier à me rassurer. Avec lui, je n'ai plus peur. Et étrangement c'est en m'assurant qu'il serait toujours là qu'il a enlevé mon besoin de garanti d'attachement. C'est plus qu'un ami. C'est... Un lien immense de gratitude et de redevance que j'ai noué avec lui.
C'est aussi un peu grâce à Lui, qui m'a laissé et me laissera des souvenirs douloureux, teintés d'incertitudes et malgré tout terriblement tendres et intenses. Il a besoin d'une fille forte et malgré le futur qui tangue, j'ai décidé d'endosser ce rôle. Et être forte, en l'occurrence, réfère à la capacité à aimer tendrement en laissant à l'autre la possibilité de prendre son envol le moment venu. Tout en sachant profiter du bonheur présent en cessant d'appréhender le futur.
J'aime ma drôle de vie avec les gens qui partent, qui reviennent et qui repartent. J'aime ma nouvelle liberté. Et j'adore, par dessus-tout, ce sentiment presque enivrant d'enlever petit à petit les armures posées tout en développant un coeur plus dur mais pas pour autant plus petit.
Bon sang, ce que j'aime la vie, douce, dure, agitée et calme : je l'aime démesurément.