A vous, mon ami...
arkhaam
J'ai prié d'autres voix, d'autres images, d'autres instants,
Corrompu par les requêtes entremêlées de vains esprits,
Mais les cadavres asphyxiés qui se pressent, me bousculant,
Sont épris de la démence qui chagrine mille ennemis.
Au hasard de mes errances, j'ai défait bien des combats,
Pour une image insouciante, pour un sentiment nouveau,
Mais au pied de ces murailles ne demeure que votre effroi,
Un cauchemar ivre de sang, une blessure sur votre peau.
Aussi me faut-il survivre aux espérances déplacées,
Juste avant que, frémissante, ma lame ne s'offre, malsaine,
Car survient, pleurant de doute, le trouble d'obscures pensées,
Aux détours de vos soupirs, de vos murmures, de ma haine.
Souvenez-vous de ces heures sombres où notre gloire était reine,
De ces fièvres assassines qui demeuraient nos victoires,
De ces autres, ces fous hurlants, quand leur mort devenait mienne,
Usés par un chant indigne, un destin de désespoirs.
Alors l'âme au bord du mal, j'ai glissé sans résister,
Espérant quitter les ombres qui pleuraient d'autres serments,
Malhabile vous n'avez su, que d'un sourire me frapper,
Emporté par le désordre qui m'a rendu mon tourment.
Vous m'avez souillé d'un sang qui aurait du rester nôtre,
Abandonnant sans effort votre rang, votre devoir,
Crachant, sans peine et sans honte, sur ce rôle qui n'était autre,
Que donner à ma raison l'immensité d'un espoir.