Abbé et macchabée, rime riche, non?

Jean Claude Blanc

enfer et damnation, cette fois un curé la proie de sauvageons, à gerber....

          Abbé et macchabée, rime riche non ?

Libre conscience, là où je penche

Sans renier ma laïcité

Qu'histoire me retrousser les manches

Afin d'entrer en résistance

Contre ceux qui pourrissent l'existence

Des religieux en pénitence

Qui n'osent plus aller communier

Qui dit abbé, dit macchabée

Avant-propos pour évoquer

Le martyr de ce pauvre curé

A coups de couteau assassiné

En son église prêchant la paix

Pas de pitié ni piété

Daesch, n'en est pas à ça près

 

On fête ce jour l'anniversaire

De cet humble prêtre porté en terre

Déjà un an sans ministère

En causes dingues sanguinaires

Croyants ou non, tous solidaires

Pour ce crucifié, sur son calvaire

Lui qui pourchassait la misère

L'ont égorgé, barbus d'enfer

 

Dans son village, portent le deuil

Tous ses fidèles qui se recueillent

Le respectant, pour la mémoire

De ce saint Homme, pas avare

Soutenir les siens, même sans gloire

 

Face à la mort, tous égaux

Le Pape, les moines, le populo

Assemblement de simples brebis

Les uns invoquent le Saint Esprit

Les autres méditent sur cette folie

Tous d'accords, poussière la vie

 

Meurtre crapuleux d'hallucinés

Adeptes d'Allah, pour faire joli

Jeunes français, même pas gênés

D'un religieux, mis en charpie

Au nom de Dieu, exécuté

Comme eux pieux, lui de Jésus Christ

 

Qu'ils soient athées ou pratiquants

L'ont honoré les habitants

Avec décence, silencieusement

Ne montrant pas leur mors aux dents

Tellement en rage contre ce carnage

Que sera dur, tourner la page

Mais se venger, ça sert à quoi

D'abord interdit par la loi

Et en souvenir de cet Homme

Son existence, à faire l'aumône

Ce serait froisser sa dignité

N'avoir pas pu catéchiser

Ces gosses instruits que par la télé

Plus aucun bruit en ce bel été

Seules les cloches ont sonné

Pour le conduire d'office au Ciel

Cette victime de criminels

 

Espèce humaine, ça reste à voir

Quand des sauvages font du pétard

En d'autres termes (lionceaux zonards)

Trainant les rues pour la plupart

C'est à sombrer dans le désespoir…

Mettre en avant la haine, la poisse

Se faire traiter de sale race

Maigre excuse pour ces tordus

Qu'attendent vainement que leur prophète

Les encourage pour leur salut

Qu'ils se cassent les roupettes

Y'a tant de vierges dans les nues…

 

France chrétienne, c'est à son tour

D'appeler la police secours

Car n'y a pas d'autre recours

Même les rois mages, devenus sourds

Libre conscience, plus que jamais

Que par moi-même piloté

Veux pas me faire trucider

Sans rendre les coups, à ces damnés

(D'ailleurs le Pape, l'a conseillé)

 

Loi du Talion, vite de rigueur

Pour se parer de ses imposteurs

C'est ce que réclament les prolétaires

A qui on brûle la bagnole

Sûrement pas se laisser faire

Gouvernés par des branquignoles

 

Vais pas me faire des amis…

Chez les bobos, guindés, polis

« Tombe pas dans ce piège », me souffle mon âme

Pudique, naïve, jamais infâme

(Si charitable, pour les dames…)

Alors têtu comme un âne

Exprès j'amuse la galerie

Tendre la joue droite et la joue gauche

Conseil prudent de philosophes

Des beaux quartiers, pas concernés

Confondus en humilité

Pour ces couvées d'enfants ratés

Que de singeries pour ce curé

D'un bled paumé et anonyme

On songe à le béatifier

C'est signe qu'on lui doit de l'estime

C'est pas certain, que ça lui plairait

Là où il est, sur d'autres cimes

 

Battre notre coulpe, là on est forts

S'accusant de tout, c'est notre sort

Les innocents ont toujours tort

On les respecte, lorsqu'ils sont morts

Ainsi maudit, le Père Hamel

(Qui rime pas de chance avec Manuel)

Voyeur Macron, « de quoi je me mêle »

De la partie aux pompes funèbres

Mais le premier, plus que lui célèbre

 

Que de regrets pour ses ouilles

Qui devront seuls livrer bataille

A ces morveux qui s'encanaillent

Les terrasser, vaille que vaille

C'est pas fini, qui le prochain

Sera la proie de ces clandestins

En vérité, crèves la faim

Qui se nourrissent de leur bible

Hélas de drôles de paroissiens

Où moindre passant, est bonne cible

 

En conséquence, c'est plus qu'urgent

De les fouetter même jusqu'au sang

Pour qu'ils se repentent de leur désordre

Ça vaut la peine, y'a plus de corde

Evidemment que je plaisante

Artiste à fables, alors je tente

De me distraire de mes pensées

Si ténébreuses en ce mois de juillet

Comme si l'horreur m'était contée

 

Mieux vaut revenir à mon passé

De jeune garçon timide, inquiet

Sorte de grenouille de bénitier

Enfant de cœur, illuminé

Depuis ma naissance, catholique

En ma chapelle bucolique

C'est tout la faute à mes parents

Ont profité et c'est rageant

Me faire baptiser, sans mon avis

Mais pour que j'atteigne le Paradis

Confirmation et communion

Apte pour servir les burettes

Mais pas l'Hostie, l'âme imparfaite

Fond dans la bouche, comme un bonbon

Pas abusé, de péché mignon

Naturellement mis à la diète

Impénitent dans le courant

D'amours fortuits, en grandissant

Considéré comme mécréant

Pourtant dévot discrètement

 

Court résumé, je le concède

De ma jeunesse version chrétienne

Et c'est pourquoi encore je plaide

Pour ce missionnaire qu'on blasphème

Quelques strophes en plus, sans faire de zèle

Pour te faire marrer, brave Père Hamel

Hélas comme toi pas immortel

Le Seigneur m'a coupé les ailes

C'est pas plus mal, sur cette Terre

Ce qu'on s'emmerde, de ces rebelles

A en attendre notre heure dernière

 

Te rejoindrai si tu m'appelles

Avec ma croix et mon missel

N'ai rien à perdre, que la cervelle

Mais bien trop lourde pour me rendre au Ciel

Quelle surcharge pour ma nacelle

 

Tueurs à gage sans bagages

T'en a subi tous les outrages

Cependant y'a quelques avantages

Sûr que là-haut sur ton nuage

80 berges, fais pas ton âge

Mieux vaut en rire qu'en pleurer

Désolation, péroraison

Bien avant le jugement dernier

Seront châtiés ces trublions

Un jour peut-être la République

Se montrera plus dynamique

En augmentant le nombre de flics

C'est pas gagné, le Chef d'Etat

Le dit tout bas, ça presse pas…

 

Matérialiste contraint forcé

Rien à redire, c'est le progrès

Les djihadistes persévèrent

Pas de problème, on laisse faire

Jardin d'Eden, morne plaine

Plein de bonnes poires qui font carême

Qu'un revoir à toi Saint Père         JC Blanc juillet 2017 (pour toi vieux Père, miséricordieux)

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