Adieu
Djamel Rouai
Tu m'entends...
Cette fois c'est pour de bon,
Ouvre grand tes oreilles,
Je ne veux pas prendre longtemps,
De ton temps...
Mais juste que tu me comprennes,
Dire: plus maintenant
Ton lit odorant,
Et ce vert charmant.
Que je m'en aille,
Loin de chez toi,
Fini les ripailles,
Entre tes jambes charnelles,
Et ta chemise vermeil
Au clair des chandelles,
Ton ventre encore fécond,
Et tes cheveux en pailles.
Ne te fâche pas,
Si je fais mes adieux.
Longtemps tu fais la sourde,
Longtemps tu me boudes,
Mais maintenant, je parle,
Tu m'écoutes...
Je ne veux plus de ton port,
Je préfère me jeter dans l'abîme,
Âme et corps,
voler libre comme une pie,
Plus de ton lit.
Je ne veux plus rester
Ce cadavre errant...
Ni ton troubadour.
As-tu oublié que
Le poète est un prophète?
Je sais que ta beauté
Est sublime,
Que tu ne veux pas lâcher
Mes traînes,
Mais je vais pour l'Autre...
Certes, elle n'est pas belle,
Flasque et frêle,
Mais tu n'est pas aussi sincère qu'Elle.
Rouai Djamel:23/10/2014