Adieu mon ange.

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  Quelle tristesse. J'ai beau essayer de ne pas pleurer, les larmes coulent d'elles-mêmes le long de mes joues. Je ferme mes pensées à nos souvenirs, pour les effacer à jamais. Non pas que je le veuille particulièrement, mais ils occupent trop de place et rendent mon existence impossible. Tu dois certainement te demander où je souhaite en venir, patience très cher, tu le découvriras bien assez tôt.

 J'aimerais tout d'abord te rappeler cette après-midi de novembre, où tu es sorti de la bibliothèque, Grâce et dénuement d’Alice Ferney à la main. Ton regard semblait lointain, tes pensées éclipsées et tu marchais, tel un automate dans les rues de cette ville. Tu te rendais à notre premier rendez-vous, vêtu d'un jean et d'un tee-shirt, qui sublimaient ton corps que j'aime tant. Te souviens-tu seulement de ce que je portais? Arrives-tu à formuler ce petit café où nous nous sommes retrouvés? Passons. Ce jour-là tu étais moi. Tu incarnais tout ce dont je rêvais. Le vent dans les cheveux, le cœur léger, nous discutions sans oser détacher notre regard de nos yeux. Ta voix me charmait, mon rire t'enivrait. Sans oublier ce livre, que je garde précieusement. C'est le seul objet dont je ne veux pas me séparer. Cette après-midi-là, tu m'étais destiné. Les années qui suivirent sont là pour le prouver.

 Mais je me pose tout de même cette question: comment a-t-on pu en arriver là? Repense à notre histoire. Rappelle-toi ces moments intenses que nous avons vécu, ces paroles que nous nous sommes dites et ce bonheur, dont nous étions comblés. Tout semblait être pour nous. Tout le monde t'aimait, tout nous souriait. Nous représentions la perfection. Notre vie était une musique, tu écrivais les paroles, et moi je composait la mélodie. 

 Malheureusement, tu as osé faire cette fausse note. Mes sanglots reprennent, je ne peux les contenir. Ne fais pas l'innocent. Ce côté si charmeur, ton air de ne pas y toucher, il ne fonctionne plus. Plus avec moi. Mon amour! Je ne comprends pas. N'étais-je plus assez bien pour toi? Je t'assure que j'ai voulu, j'ai cherché à oublier. Mais c'était trop fort pour passer à autre chose. Je ne suis plus celle que tu connaissais. Elle a été blessée. Elle est devenue triste et constamment en colère, au lieu de la tendre et douce qu'elle a été. J'espère qu'au moins tu regrettes. Je t'aime et ce jusqu'à la fin de mes jours, jusqu'à mon dernier souffle, mon ultime regard. Mais je ne peux plus vivre avec toi. Ne sois pas désolé, rien ne me fera plus changer d'avis. Tu as joué, tu as perdu.

 La musique résonne encore dans ma tête. La mélodie reste la même, mais les paroles changent, elles évoluent. Surtout ne réponds pas. Oublie-moi.

Adieu mon ange.

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