Agatha Blouse.
Alec Drama
Comédie en 2 actes.
Durée: +/- 1h30.
Cette version compte 14 comédiens mais il est prévu d'avoir des distributions dès 7 comédiens et jusqu'à 16.
(Pièce modulable: minimum 2 femmes dans la troupe et 3 hommes.)
Lieux: Une agence, la BDE.
Au programme de cette comédie délirante: chômage, spiritisme, vaudou, xénophobie, nymphomanie, quiproquo, radinerie, gastronomie et Amour !
Points forts:
- Comédie haletante.
- Du pur délire.
- Des quiproquos.
- Des personnages haut en couleurs !
Difficulté éventuelle:
- Un changement de décors.
A télécharger sur http://alecdrama.blogspot.fr/p/agatha-blouse.html
Le rideau se lève sur l'agence qui n'est pas encore ouverte. Les employées arrivent et commencent leur journée. La technicienne de surface est déjà à l'œuvre et finit son ménage.
- Mélody : Bonjour Nelly. Quoi de neuf ce matin ?
- Nelly : Bonjour Mélody. C'est une bonne journée qui s'annonce.
- Mélody : Tant mieux ! Remarque, ça n'aura pas de mal à être mieux qu'hier. Quelle journée pourrie ! Des fois, tu ne penses qu'à une chose : corriger l'erreur que tu as commise en te tirant de ta couette, en te recouchant le plus tôt possible ;
- Nelly : Y a des journées comme ça ! Mais dans ces cas-là, moi j'me dis que c'est ce qui te permet d'apprécier les bonnes journées.
- Mélody : Ouais… enfin t'es quand même pas obligée de manger de la merde pour savourer mieux le foie gras !
- Nelly : De toute façon, le foie gras, c'est de la merde hein…
- Mélody : Oh non, par pitié, pas ton couplet sur la malbouffe, s'il te plait!
- M. Marcellesi, entrant dans l'agence : Qui parle de malbouffe dès le matin ? Je vous ai apporté de bonnes petites choses pour vous mettre en forme et de bonne humeur toute la journée : des beignets, des croissants, et des chouquettes ! Histoire de passer de meilleures heures qu'hier, hein ?
- Mélody : C'est ce que je disais à Nelly ... ça n'aura pas de mal à être plus agréable qu'hier !
- M. Marcellesi : Je vais dans mon bureau avec un gros beignet et quelques chouquettes - il en prend 10 qu'il compte et en ajoute une pour la route. Nelly, j'aimerais un petit café et le journal, s'il vous plaît.
- Mélody : Eh Chita, t'as fait du café frais ?
- Conchita: Oui Mme Mélody, il est tout chaud.
- Mélody : Et tu as vu l'état du guichet ? Et mon bureau ?
- Conchita : C'est que vous n'aviez pas rangé vos dossiers hier, alors j'ai pas osé toucher pour ne pas...
- Mélody : Oui, c'est ça, donne-toi des excuses pour ne pas faire ton travail. N'empêche qu'ici, c'est une agence, tout doit être ordonné et propre.
-Conchita : Je le sais bien. Je n'ai jamais dit le contraire…
- Mélody : Nelly ? Ça te dérange si j'emmène le café au chef ? Tu lui feras sa gazette plus tard ?
- Nelly : Pas de problème.
- Mélody: Je veux en savoir un peu plus sur la nouvelle avant qu'elle ne débarque.
Mélody prend le café préparé par Nelly et l'emmène au directeur.
Acte I- Scène 2.
Conchita, Nelly, Mélody, et Nicolette.
Entrée de Nicolette.
- Nicolette : Bonjour Nelly. Bonjour Conchita. Vous allez bien ce matin ?
- Nelly : Très bien. Les astres ont l'air plus cléments qu'hier.
- Conchita : Très bien, et vous Madame Nicolette ?
- Nicolette : Très bien, j'ai bien dormi, il fait beau, et quand le temps est aussi agréable, on se dit qu'il ne peut rien arriver de mal ! Qui a apporté toutes ces bonnes choses ?
- Nelly : Le chef ! Rien que des bons gros glucides, d'énormes lipides pour de l'obésité viscérale !
- Nicolette : Il va neiger. Moi, j'aime bien toutes ces mauvaises choses qui ont un si bon goût! Il ne manque que du chocolat. Où est l'infecte Mélody ?
- Nelly : Dans le bureau du chef. Elle voulait le cuisiner !
- Nicolette : A quel sujet ?
- Conchita : La nouvelle employée.
- Nicolette : Cela ne m'étonne pas.
- Mélody : Qu'est-ce qui ne t'étonne pas ?
- Nicolette : Rien.
- Mélody : Alors voulez-vous connaître la dernière ?
- Conchita, en aparté : De toute façon, on n'a pas le choix !
- Mélody : La nouvelle est… comment dire ? Moche comme un pou ! J'ai vu son CV et c'est digne de la femme à barbe au cirque ! Elle montre la photo du CV. Regardez-moi cette tronche ! Célibataire… tu m'étonnes et alors… le nom et le prénom ! Non seulement Dame Nature ne s'est pas penchée au-dessus de son berceau mais ses parents ne l'ont pas doté d'une identité… comment dire… passe-partout… un peu comme notre Chita que voilà ! Imaginez un peu, elle s'appelle Agatha ! C'est vachement mode, ça quand même. Remarquez, quand on regarde la photo… on n'est pas vraiment surpris !
- Nelly : C'est pas l'apparence qui compte…
- Mélody : C'est ça oui, seulement chez les Carmélites alors ! Mais attendez… j'ai gardé le meilleur pour la fin. Qu'est-ce qui aurait bien pu aller avec AGATHA, hein ? Agatha BLOUSE. Rire hystérique.
- Nicolette : Ah ? Moi, je trouve que ça sonne plutôt bien comme ensemble, on dirait une héroïne de film ou un nom d'auteur célèbre comme Agatha Christie, que par ailleurs j'admire!
- Nelly : C'est vrai que ça un côté classe et énigmatique comme une héroïne de roman ou de films policiers. Voire même une chanteuse célèbre à la voix chaude et unique pour…
- Melody : Non mais là, les filles, vous délirez hein ! C'est pas Agatha Blues comme le Rythm and Blues…C'est Agatha Blouse comme… la blouse de vielle fille de Conchita : B-L-O-U-S-E !
- Nicolette : Ah ? Blouse comme une blouse ?
- Nelly : C'est pas banal ; ça me la rend d'autant plus sympathique à moi.
- Nicolette : Oui et puis ça sonne toujours bien à l'oreille !
- Mélody : Vous êtes indécrottables, hein, c'est pas possible !
- Conchita, en aparté : Dit celle dont le nom est Moitoux ! Mélody Moitoux !
- Mélody : Chut, elle arrive. Oh les beaux naseaux !
Acte I- Scène 3.
Conchita, Nelly, Mélody, Nicolette, M. Marcellesi et Agatha.
Entrée d'Agatha avec le chef.
- M. Marcellesi : Mesdames, je vous présente votre nouvelle collègue : Agatha Blouse.
Mélody a du mal à réprimer un fou-rire.
- Toutes : Bonjour Agatha.
- M. Marcellesi : Je vous laisse entre vous faire les présentations.
- Mélody : Aucun souci, chef. Nous allons nous charger de son intégration.
- Agatha : Bonjour.
- Nelly : Bonjour, bienvenue.
- Mélody, poussant Nelly : Bienvenue parmi nous. Nous t'attendions avec impatience. Nous étions pressées de découvrir qui allait remplacer notre chère et regrettée Ludivine. Un petit croissant ?
- Agatha : Merci. Pourquoi regrettée ?
- Mélody, d'un air désintéressé : Oh, c'était une jeune femme fragile, quoiqu'adorable, qui a travaillé deux mois avec nous mais qui s'est hélas... comment dire… allégée du poids de ce monde en sautant du toit de cette tour hier.
- Agatha : Mais c'est atroce !
- Nelly, se mouchant avec bruit : Atroce !
- Mélody : M. Marcellesi ne t'a rien dit ? Il lui cherchait une remplaçante depuis une semaine, sentant bien quelle fragilité était la sienne…
- Conchita, en aparté : … surtout après le travail de sape que tu as fait, saloperie !
- Agatha : D'un coup je ne me sens pas très bien… je crois que j'aurais préféré ne rien savoir. C'est choquant tout de même pour son premier jour de travail...
- Mélody : Ne me dis pas que tu es aussi émotive qu'elle l'était. Il ne faudrait pas que tu nous fasses une dépression nerveuse, si tu vois ce que je veux dire…
- Agatha : Ah non, c'est pas le genre de la maison. Je suis solide comme un roc. A 12 ans, j'ai perdu mon père et ma mère dans un accident occasionné par un chauffard.Et là, je me suis dit : « Ma fille, deux solutions s'offrent à toi : soit tu te lamentes en pleurnichant sur ton sort en pauvre petite orpheline que tu es, et tu dépéris au fil des années...
- Mélody : Ah, c'est pas mal, ça !
-Agatha : « Soit tu te prends en main et tu te dis que rien ne pourra plus t'arriver de pire et tu en fais ta force !
- Nelly : Ouah, c'est comme ça que je vois la vie moi aussi.
- Mélody : Merde !
- Nicolette : Bien, dis-moi, c'est une belle leçon de vie. Bienvenue dans l'agence. Je suis heureuse de t'avoir comme collègue.
- Agatha : Merci. Donc si je récapitule : toi, c'est Nelly, toi Nicolette et toi Chita…
- Conchita : Non c'est Conchita...
- Agatha : Oh, excuse-moi, j'ai cru entendre qu'on t'appelait comme ça…
- Conchita : Oui comme le singe de Tarzan mais c'est une exclusivité de Melody, la gentille.
- Agatha : Bon, alors où est mon bureau ?
- Nelly : Là.
- Agatha : Et on commence par quoi ?
- Nicolette : Tous les matins, on commence par la gazette de Nelly.
- Agatha : La gazette de Nelly ?
- Nicolette : Oui, attends, tu vas voir.
Nelly s'installe à son bureau et toutes s'assoient près d'elle, impatientes. Nelly commence avec le tarot.
- Nelly : Alors pour ce matin, entente cordiale et détente. On s'en doutait. Ça a plutôt bien débuté. Ah...
- Nicolette : Qu'est-ce qu'il y a?
- Nelly : C'est curieux... attends je tire une autre carte... hum ?
- Mélody : Alors quoi ?
-Nelly : Un événement imprévu et extraordinaire, une erreur…une grosse erreur. Trois personnes impliquées.
- Nicolette : Oh la la, tu nous fais peur là !
- Nelly : Je ne comprends pas... je n'ai jamais tiré cette combinaison.
- Melody : Tu ne vois pas la mort, au moins, aujourd'hui ?
- Nelly : Non.
- Nicolette : Rien de plus ?
- Nelly : Non.
toutes dubitatives.
- Mélody : Allez, continue ; peut-être que notre horoscope va nous en dire plus.
- Nelly : Alors… Mélody : des contrariétés vont ternir cette belle journée. Ton avenir dans cette agence n'est pas certain.
- Mélody : Quoi ? Tu plaisantes ou quoi ?
- Nelly : Ne te fâche pas. C'est pas moi qui le dis, ce sont les cartes. Elles montrent aussi une rencontre qui peut bouleverser toute ta vie…
- Mélody : Ah, bien voilà ! Tu le vois, il est beau, grand, musclé ?
- Conchita : Elle n'a pas parlé d'un homme, si ça se trouve il est petit, poilu et s'appelle Médor !
- Mélody : Très drôle, Chita !
- Nelly : Elle a raison. Il ne s'agit pas d'une rencontre amoureuse
- Nicolette : Encore heureux... avec un chien !
- Mélody : Ouais, bon aux autres !
- Nelly : A toi, Nicolette : aujourd'hui, tu vas briller par ton esprit d'initiative et ta hiérarchie te verra enfin comme une personne précieuse. Côté cœur : un amour naissant.
- Mélody : Conneries, oui !
- Nicolette : Ce serait extraordinaire, j'aimerais tellement rencontrer le bon; celui qui m'épaulerait, qui me ferait rire dans les coups durs, qui rendrait léger le quotidien.
- Nelly : Conchita : une occasion de te montrer sous ton vrai jour et tu forceras le respect.
- Conchita : Ça me va.
- Nelly : Tu veux savoir, Agatha ?
- Agatha : Je ne crois pas vraiment à tout ça. Quand j'allume la radio le matin, dans ma voiture, je ne peux m'empêcher de trouver tout cela un tantinet ridicule. « Vierge vous êtes le signe du jour : toutes les vierges seront à la fête aujourd'hui mais taureau méfiez-vous, on veut votre place ! »
- Nelly : Tu es de quel signe ?
- Agatha : Vierge.
- Nelly : Oh ! Tu seras la femme de la situation ! Ton pragmatisme et ton humanité feront basculer une situation périlleuse.
Acte I- Scène 4.
Conchita, Nelly, Mélody, Nicolette, M. Marcellesi et Agatha.
- M-Marcellesi : Une situation périlleuse comme... tirer les cartes aux copines sur son temps de travail ?
Agatha se relève aussitôt, craintive.
Allez ma petite Nelly ; c'est mon tour. Dites-moi ce que me réserve cette journée.
- Nelly : Vous triompherez des difficultés. Votre autorité masculine et votre force de caractère seront appréciées. En fin de journée, il n'est pas impossible que vous rencontriez votre âme-sœur pour peu que vous ouvriez votre cœur et votre esprit.
- M. Marcellesi : Oh, bien dites-moi ! C'est parfait, ça. Allez un autre petit croissant pour la route et quelques petites chouquettes. Il en compte 10, s'en va et reprend une onzième comme au début.
-Mélody, à Nelly : « Il n'est pas impossible que vous rencontriez votre âme-sœur pour peu que vous ouvriez votre cœur et votre esprit. » Fayote, vas !
- Agatha : Et c'est comme ça tous les matins ?
- Conchita : Oui. Tant que les clients ne sont pas là, il y a peu à faire. Encore que, moi, j'ai quand même pas mal de boulot.
- Nicolette : Tu sais, Nelly est aussi spécialiste de l'onomastique…
- Agatha : De quoi ?
- Nicolette : L'onomastique: elle étudie les prénoms et les noms de famille.
- Mélody : Elle interprète aussi les rêves.
- Agatha : Ah bon ? Mais c'est dans le conseil privé que tu devrais te mettre.
- Nelly : Ah mais j'en fais déjà le soir et le week-end ; faut pas croire mais c'est pas avec notre petit SMIC à 1100€ qu'on peut se payer des vacances, et puis j'adore ça.
- Mélody : Bon, c'est pas tout ; les filles, vous me couvrez, je vais m'acheter un paquet de clopes...
- Conchita, en aparté : C'est ça, va te pourrir les poumons une bonne fois pour toutes.
Acte I- Scène 5.
Conchita, Nelly, Nicolette, et Agatha.
Mélody est partie et Conchita reprend tout fort.
Si seulement elle pouvait faire comme mon cher Mari...
- Agatha : C'est-à-dire ?
- Conchita : Il m'a dit, comme elle, qu'il allait s'acheter un paquet de clopes et... il n'est jamais revenu !
- Agatha : Elle n'a pas l'air bien méchant... un peu froid, c'est tout.
- Conchita : Tu te trompes, c'est un parasite qui se nourrit de ses hôtes !
- Nicolette : Elle n'a pas eu une vie facile...
- Conchita : C'est pas une saison pour devenir une fille facile.
- Nicolette : Des fois, je la plains. Elle n'a pas d'amis, pas de vie sociale.
- Conchita : Moi, je la trouve plutôt chanceuse...
- Nelly : De ne pas avoir de vie sociale ?
- Conchita : Non, d'être encore en vie avec le nombre d'ennemis qu'elle a !
- Nelly : T'exagères.
- Conchita : Non ; moi, je me contente de mon regard désapprobateur...
Elle fait un regard qui en dit long en l'accompagnant de deux doigts qui vont de ses yeux à ceux des autres.
- Nelly : Ah oui, ça c'est ton regard qui tue ! J'adore !
- Conchita : Toi, tu adores mais pas elle ! Et elle sait que je l'écrase si je veux, mais c'est le genre de Nana qui peut pousser quelqu'un au pire !
- Nicolette : Là, tu n'as pas tort. Il n'y a qu'à voir pour Ludivine ; c'était un agneau.
- Nelly : Vous savez, j'ai fait des Etudes de psycho... on appelait ça les pervers narcissique. Ce sont des gens qui ont besoin des autres pour exister et veulent constamment se montrer supérieurs à eux. J'ai eu une chef comme ça ; elle n'avait même pas besoin d'ouvrir la bouche pour nous rabaisser. Et la perversité, c'est qu'ils savent où sont les limites de chacun et se montrent juste assez sympathiques de temps en temps pour nous faire croire qu'on est remonté dans leur estime…
- Conchita : Mais ils n'ont d'estime pour personne.
- Nelly : D'ailleurs, c'est pas un hasard si elle s'appelle Mélody : une main de fer dans un gant de velours.
- Agatha : Et moi alors : que révèle mon prénom ?
- Nelly : Avec un H, hein ?
- Agatha : Oui. Classique.
- Nelly : Infiniment sympathique, charmante et conciliante, tu es énergique, courageuse et combative ; Ta sensibilité et ton émotivité sont grandes : Attention au stress. Tu as une grande force morale et physique. Franche, droite : tu n'aimes pas les faux-semblants ou l'injustice. Tu es bavarde et généreuse. Tu aimes l'action et les contacts. En amour, tu es trop idéaliste. Les métiers qui te conviendraient : en rapport avec la prise en charge des autres : conseillère, assistante sociale, infirmière ou en rapport avec la communication : commerce, relation publique, en rapport avec la gestion...
-Agatha : Ouah, c'est tout moi ! Alors j'ai peut-être bien fait de postuler ici !
- Nicolette : Faut croire. Alors je te briefe. On n'a que 3 rendez-vous de prévu ce matin mais il y a tous les autres qui viennent pour des renseignements.
- Nelly : Moi, j'ai madame Mamadou dans 15 Minutes.
- Nicolette : Ludivine avait rendez-vous avec Mme Bonté à 30.
- Nelly : Et là, ne te fies pas au nom, c'est une sorcière !
Acte I- Scène 6.
Conchita, Nelly, Nicolette, Agatha et Mélody.
- Nicolette : Moi, je prends donc Mme Latchoumane.
- Mélody, entrée sur ces paroles : Ah quel nom ! Alors là on peut pas dire... On sait pas d'où elle vient... mais on sait que c'est pas d'ici, hein ! Et après, ça se plaint !
- Nicolette à Agatha : Tiens, voilà le dossier de Mme Bonté.
- Mélody : Ça, au moins, c'est français ! Moi, je traite facilement ce genre de dossier... mais pas Atchoum je ne sais quoi …
- Nicolette : Mme Latchoumane ! Tu pourrais faire un effort. On ne choisit pas son nom.
- Conchita, en aparté : Et c'est Mélody Moitoux qui parle !
- Nicolette à Nelly : Tiens, au fait, j'ai failli oublier. Ce sont les 2 tickets de réduction dont je t'avais parlés : un pour la lessive et un pour ton contrôle technique. Moi je n'en ai pas besoin.
- Nelly : Merci, ma Coco.
- Agatha : Ah, tu gardes les coupons de réduction ?
- Nelly : Oui. Tiens, regarde.
Elle sort de sous son bureau un petit coffre qu'elle tend à Agatha.
-Mélody, moqueuse : Tu vois ce coffre, c'est toute sa vie !
-Nelly : N'exagérons rien, mais c'est vrai que ça me permet de faire pas mal d'économies.
- Nicolette : Combien t'as dit d'ailleurs que t'avais économisé le mois dernier ?
Pendant ce temps, Agatha lit les coupons devant le public.
- Nelly : Sur un plein de 300€ de courses, j'ai gagné, avec mes bons, 82 € 75 !
- Agatha : Donc tu stockes toutes les réductions ?
- Nelly : Oui, et comme les gens le savent, ils m'en donnent. Moi, je fais valoir sur tout ce dont j'ai besoin sans distinction de marques. Je suis inscrite en plus à plein de sites : bon plan. net, bons d'achat. uk.co, eco.fr, mesbons.com
- Mélody : Radins.fr !
- Nelly : Bien sûr... c'est l'un des meilleurs !
- Mélody : Ah bon, parce qu'il existe vraiment ?
- Nelly : Ah mais, aujourd'hui, y a plein de gens qui font comme moi... c'est que la vie est rude.
- Mélody : C'est sûr que ça doit être rude de s'assumer comme radin sur la toile Internet ! Et je ne voudrais pas passer derrière toi à la caisse, ni même être ta caissière !
- Nelly : C'est le seul problème. Mais je suis connue...
- Mélody : Tu m'étonnes ! Médé Medé, Mme Radin arrive en caisse, tous aux abris…
- Nelly : Non, mais la caissière est compréhensive et elle indique aux autres clients que ça va prendre un peu de temps. Je change régulièrement d'endroit pour ne pas trop contraindre les établissements où je me rends ; et puis il y a des caisses automatiques où je peux me débrouiller toute seule.
- Agatha : Ta démarche est respectable et respectueuse
- Mélody : Tiens, j'ai un bon pour toi alors.
Elle le tend à Nelly.
- Nelly : Non merci, celui-ci je le décline. Je ne m'oblige pas à acheter ce dont je n'ai pas besoin.
- Nicolette : C'était pour quoi ?
- Nelly : Tiens, si tu le veux.
- Nicolette : Ah oui, je veux bien… ils font de bons plats pour le four…
Rire de toutes.
- Mélody : Non, c'est pas DURALEX mais DUREX. Disons que ça chauffe aussi mais pas de la même façon. Toi, c'est sûr, tu n'en as pas besoin !
Nicolette ne semble pas comprendre.
Acte I- Scène 7.
Conchita, Nelly, Nicolette, Agatha, Mélody et Mme Bonté.
Arrivée de Mme Bonté.
- Agatha : Bonjour ; Madame Bonté, je présume ?
- Mme Bonté : Vous présumez bien mais où est Ludivine ?
- Agatha : Je suis votre nouvelle conseillère ; Ludivine a dû... s'absenter…
- Mme Bonté : Elle revient quand ?
- Agatha : Pas immédiatement...
- Mme Bonté : Hum, elle est en vacances ! Comme si vous en aviez besoin... vu le gros tas de fainéants qui bossent là !
- Agatha : Je vous prie de vous installer Ici. Je ressors votre dossier. Nous devions nous revoir au sujet de certaines opportunités...
- Mme Bonté : C'est ça des opportunités ! Quel beau langage !
- Agatha : Puis-je vous offrir un café ou un thé ?
- Mme Bonté : Je ne suis pas chez le coiffeur, je pense. Alors non. Venons-en au fait.
- Agatha, gardant le sourire : Je vous propose ceci, je vous laisse lire. A mon avis, c'est la meilleure adéquation, si je peux dire, entre durée et rendement assuré ; après, il y a toujours ce qui se rajoute.
- Mme Bonté : Bon, taisez-vous, si vous voulez que je lise.
Acte I- Scène 8.
Conchita, Nelly, Nicolette, Agatha, Mélody et Mme Bonté, Mme Mamadou et Mme Latchoumane.
Entrée de Mme Mamadou et de Madame Latchoumane conjointement.
- Nicolette : Bonjour, mesdames. Vous désirez ?
- Madame Mamadou : J'avais rendez-vous à 30.
- Madame Latchoumane : Moi, je suis un peu en avance.
- Nicolette : Pas de Souci...
- Mélody, passant à Nelly : Et tu me diras quand tu auras ta Mama doudou que je vois à quoi ça ressemble.
- Nelly, suffoquée, allant à la rencontre de Mme Mamadou : Bonjour madame.
- Mme Mamadou :' C'est de moi dont elle parle ?
- Nelly : Je ne sais pas quoi dire.
- Mme Mamadou. : Moi, je sais, et je demande à voir le directeur immédiatement !
- Mme Latchoumane : Je suis outrée... moi aussi, j'ai un nom pas facile à porter quand on est en France !
- Nicolette : Ne vous offusquez pas... ma collègue est...
- Mme Mamadou : Raciste !
- Nicolette : Non, juste...
- Mme Latchoumane : Française de Souche, c'est ça ? !
- Mme Mamadou : Le directeur, je vous prie !
- Nelly : Je vais le chercher de suite.
- Nicolette : Je vous présente toutes nos excuses pour l'attitude de ma collègue. C'est inacceptable...
- Mme Mamadou : Vous n'y êtes pour rien. Mais je ne supporte plus toutes ces remarques, ces préjugés. Mon nom seul me ferme les portes !
- M. Marcellesi, arrivant avec Nelly : Mesdames, je suis confus de cette situation. Je vous prie de bien vouloir passer dans mon bureau afin d'être plus à l'aise et de vous accorder toute mon attention. Je vous assure, d'ores et déjà, que cette employée sera blâmée.
Elles le suivent et rejoignent son bureau pendant qu'il leur parle.
-Conchita : Merveilleuse journée !
-Nelly : Pourquoi tu dis cela ?
- Conchita: Ta gazette…ce matin ; tu annonçais une très bonne journée et tu as dit à Mélody Moitoux, je cite : « Des contrariétés vont ternir cette belle journée. Ton avenir dans cette agence n'est pas certain". Ça confirme la belle journée ! Tout est en train d'arriver dans ce que tu as prédit !
- Nelly : C'est vrai. La pauvre, quand même !
- Mélody, repassant : Qui est pauvre ? Toi, on sait... avec tous tes petits bons de réductions,... - Nelly : Toi ; le patron écoute deux clientes qui se plaignent de tes réflexions racistes !
- Mélody : Quoi ? C'était la Mama Doudou tout à l'heure ? Je ne pouvais pas le savoir quand même, elle est blanche ! C'est pas une Doudou du tout !
- Nelly : Justement !
- Nicolette : Elle en a marre des préjugés que soulève son nom !
- Mélody : Ah, mais c'est pas grave, ça ! Je vais aller lui dire que c'est pas grave puisqu'elle est blanche... tout va bien !
- Nelly : Tu ne comprends rien ou tu le fais exprès ? Aurais-tu traité son dossier avec le même sérieux et la même attention que si elle était une Dupont ?
- Mélody : Mais bien sûr puisqu'elle est blanche !
- Conchita, en aparté : Indécrottable ! Elle prend un accent portugais en s'adressant à Mélody. Et moi, Mme Melody, puisque je suis Portugaise, j'ai du poil aux pattes partout, je suis femme de ménage et j'ai un mari maçon
- Mélody : Ben oui, bien sûr, et tu parles avec l'accent portugais qui roule les R et chuinte les S ; elle l'imite en lui disant : Nèche pas Chita, et cha déranche pas toi d'être portugaiche puicheque ché vrai ?
- Conchita : Pas du tout y a que les connaches qui me déranchent et les rachichtes !
- Mélody : Qu'est-ce qu'elle a dit ?
- Nicolette : Rien.
- M. Marcellesi, en voix off : Mélody, s'il vous plait ?
Mélody se dirige craintive vers le bureau pour rejoindre M. Marcellesi.
- Agatha : Alors Mme Bonté, vous trouvez votre bonheur ?
- Mme Bonté : Ma p'tite, quand on vient là c'est pas nous qui trouvons notre bonheur, c'est vous dans la mesure où c'est nous qui vous donnons votre boulot !
Acte I- Scène 9 .
Conchita, Nelly, Nicolette, Agatha, Pépé Rony, Alphonse, Samantha Cash, puis Mélody.
Entrée de Pépé Rony, Alphonse et Samantha Cash. Cagoulés, habillés comme d'habitude à savoir Cotte de travail pour Pépé Rony et chapeau de paille ; Bermuda, chemise Hawaïenne et Tongues pour Alphonse, et tout cuir pour Samantha Cash.
- Pépé Rony : Plus personne ne bouge ! Ceci est un holdup !
- Conchita : C'est gentil de préciser.
- Alphonse : La ferme ! Tout le monde par terre et que ça saute !
Nelly descend de sa chaise et commence à sauter sur place d'hystérie pendant que Nicolette et Agatha se jettent au sol.
- Alphonse : Qu'est-ce qu'elle nous fait celle-là ? A terre j'ai dit, comme les copines ! La bonniche !
- Conchita : J'ai pas fini de laver ici ; je ne me couche pas où c'est sale !
- Samantha, l'attrapant par les cheveux : Tu te couches, on t'a dit.
Conchita qui avait son balai à la main s'en sert comme un bâton d'aïkido et lui fait un enchaînement qui la met au sol jusqu'à ce qu'Alphonse, avec son fusil dissimulé encore sous une toile de jute, la mette en joue !
-Pépé Rony : C'est quoi ce bordel ! Tu te crois dans un film de Bruce Lee ou quoi ? Je t'explique, Conchita …
-Couchette : Vous me connaissez ?
-Pépé Rony : Non, j'te connais pas mais, chez nous, toutes les bonnes sont des Conchita alors écoute moi bien…
-Nelly : Vous n'auriez pas dû dire ça...
-Pépé Rony : C'est un braquage, on est les méchants et toi t'es juste une pousseuse de balais et quand je te mets mon revolver sous le nez, comme ça, tu m'obéis !
Conchita le frappe là où ça fait mal et il tombe à genoux avec un cri aigu de castra.
-Conchita : J'aime pas quand on me traite !
-Alphonse, se dirigeant vers les deux autres : Donnez-nous le coffre !
-Nicolette : Le coffre ?
-Alphonse : Elle est sourde, la vieille fille ?
-Nelly : Comment vous savez pour le coffre ?
-Pépé Rony : Allez, et que ça saute !
-Nelly : Tout ça pour mon coffre ? Ben ça ,j'aurais jamais cru.
-Pépé Rony : Quoi votre coffre ? C'est quoi ça ?
Nelly lui a tendu son petit coffre qu'elle vient d'aller chercher derrière son bureau.
-Nelly : C'est ce que vous me demandez, mon coffre !
-Pépé Rony : Pourquoi il est si petit ?
-Nelly : Ben c'est déjà pas mal quand même ! Ça fait un moment que j'économise !
-Pépé Rony, ouvrant le coffre : C'est quoi tous ces bouts de papier ?
-Alphonse : Fais voir... Oh ! Des bons de réductions…
-Pépé Rony, lui mettant une claque derrière la tête : Tu te fiches de moi ?
-Alphonse : Non, c'est cool... Moi aussi, je garde les bons de réduction. Oh, parfait ! Un bon pour des rasoirs jetables !
-Samantha Cash : Des roses, c'est pour les femmes !
-Alphonse : Et alors, j'm'en fiche ; ça rase pareil !
-Samantha : Oui et puis tu seras tout beau dans ton petit bain moussant aux huiles essentielles !
-Pépé Rony : Le coffre, j'ai dit et vite ou je brûle une cervelle !
-Nicolette : Je vous assure qu'on ne sait pas de quoi vous parlez ! Il n'y a pas d'autres coffres ici à ma connaissance !
-Alphonse : Oh, regarde Pépé Rony, y a du gel douche parfumé pêche ou noix de coco, 1€85 de réduction sachant qu'une bouteille coûte 3€90 en moyenne, c'est bien !
-Pépé Rony : Mais t'es con ou quoi ? On est venu là pour le coffre !
-Toutes, en même temps et fort : Mais y a pas de coffre !
-Samantha Cash, ayant sursauté à ces paroles : On va commencer alors à en buter une, puis une autre jusqu'à ce que vous nous donniez tout le fric.
-Pépé Rony : Et pas d'entourloupes ! Personne ne prévient les flics ; si j'en vois une s'approcher d'une alarme silencieuse, je la descends.... si j'en vois une prendre un téléphone, je la descends... si j'en vois une tenter de s'échapper, je la descends... et si j'en vois une essayer de nous arnaquer…
-Alphonse :... je la descends
-Pépé Rony, surpris et agacé :.... JE la descends ! Et ne me faites pas le coup du PIPI ROOM, ni le coup des mouchoirs, si j'en vois une se mettre à brailler... Je la…
-Alphonse, interrompant Pépé Rony :... console...
-Pépé Rony : DESCENDS, je la descends !
-Alphonse : Oh non, je la console. Moi, j'aime pas voir les femmes pleurer.
-Pépé Rony à Nelly qui commence à sangloter : Elle a pas compris la p 'titi dame ; elle a la larme facile...
-Alphonse : Attends, attends, laisse-moi la consoler. C'est beau une femme qui pleure ; regarde, elle est si fragile. Tenez, mon mouchoir, il est propre.
Il sort un immense mouchoir à fleurs.
Voilà ma jolie ; essuyez-moi ces grosses larmes. Ça va mieux ?
-Nelly : Oui, merci ; vous êtes gentil.
-Alphonse : Bien. C'est bon, tu peux la buter !
Mélody, revenant du bureau du chef et se dirigeant vers le café. Elle passe devant tout le monde sans les voir, trop prise par ses pensées. Les braqueurs sont atterrés !
-Mélody : Purée ! Il me faut un café là ! Décidemment, les gens sont obtus quand même. Ils voient le mal partout. Y avait pas de souci puisque la Mamadou, elle est blanche. C'est pas raciste ! Mais où va-t-on ? Et la liberté d'expression en France alors ?
-Pépé Rony : Elle va la fermer celle-là ! Non, mais elle se croit où là ? Elle débarque comme ça… T'as pas vu qu'on est en train de vous braquer ?
-Mélody : Oh bien, alors là, j'ai d'autres soucis hein !
-Alphonse : On veut le coffre !
- Mélody : Ecoutez. Je ne comprends vraiment rien à ce que vous voulez. J'ai pas l'intention de faire des heures supplémentaires, alors dites clairement vos attentes.
- Samantha Cash : Ah, une grande gueule ! Alors la GG, tu nous conduits au coffre-fort ! De toute façon, c'est pas ton pognon et tu aurais tort de faire du zèle ! Avant ça, Vous allez nous donner tout ce qui a de la valeur : bijoux, montre, bague, téléphone, absolument tout !
Elle tend un sac à chacune.
- Mélody : C'est une montre de Fontenay, c'est pas donné ! Elle met aussi des bagues, colliers, bracelets, l'argent qu'elle a dans sa poche (de la mitraille pour les cigarettes, et ça n'en finit plus... jusqu'à sa ceinture.
- Alphonse : Ouais un strip, un strip !
- Samantha : On s'en fout de ta ceinture !
- Mélody : Ah bien, c'est quand même une DG à 800 € !
- Conchita : Je le savais... : SUPERFICIELLE ! Un salaire dans une ceinture !
- Mélody : C'est un cadeau, si tu veux savoir, de Tom ou Matthieu... oh non je crois que c'était William, le beau William.
- Conchita : Call girl !
- Mélody : Non, Matthieu !
- Samantha : Bon, ça va, c'est fini le cinéma ?
- Nicolette : Je n'ai que la croix de ma mère, c'est sentimental !
- Samantha : On s'en fout.
- Nelly, mettant son coffre dans le sac : Faites en bon usage.
- Samantha, regardant Rony : Il lui manque une case à celle-là !
- Agatha : Je n'ai rien qui ait de la valeur. Je ne sacrifie pas à la mode.
- Samantha : Ouais, je vais te croire ! Mets dans le sac.
- Agatha, quittant ses grosses lunettes : Voilà. Mais cela vous sera moins utile qu'à moi.
- Samantha : Qu'est-ce que tu fais ?
- Agatha : Elles m'ont coûté 300€ de monture et 200 euros par verre !
- Samantha : Garde-moi ça ; j'me ferais plus de fric avec les implants de la nympho :
- Mélody : Qui vous traitez de Nympho ?
- Samantha : Toi, la grande gueule ; ça te pose un problème ?
- Melody : Oui. Je n'ai pas d'implants mammaires ! Ce sont des vrais !
- Samantha : Alphonse, t'en penses quoi ?
- Alphonse, distrait, mais jetant un coup d'œil de loin : Implants pour du 95 D, dernière technologie toucher velours, souple de chez Maintien expert N° de série 597865432 1 !
- Conchita : Cadeau de Matthieu, aussi ?
- Mélody : Non, c'était Gérard qui aimait les gros nibards !
-Samantha : Dites donc y a une bonne ambiance ici ! Allez, maintenant, au coffre !
-Nicolette, excédée : Mais c'est pas vrai, ça ! Qu'est-ce que vous avez avec votre coffre ? Vous vous croyez dans une banque ou quoi ? !
-Pépé Rony : Un peu, mon neveu ! Ça fait un moment qu'on prépare notre coup !
-Nicolette : Mais vous voulez quoi ? On n'a jamais d'argent ici ! A part les fichiers personnels, les statistiques, les fiches emplois... Rien ne peut avoir de la valeur pour vous.
-Pépé Rony : Bon allez, recouchez-vous toutes à terre. Je vais commencer un carton !
-Alphonse, s'approchant et désignant du doigt chacune tour à tour : 1 2 3 allons dans les bois, 456 cueillir des cerises...
-Pépé Rony : Tu fais quoi là encore ?
-Alphonse, montrant du doigt une femme à chaque syllabe : 7 8 9 dans mon panier neuf 10 11 12 Elles seront toutes rouges ! Vas-y tu peux buter celle-ci !
-Pépé Rony à Samantha : Mais quel con !
-Mélody, pétant un plomb : Mais Putain de Merde de chiotte puisqu'on vous dit qu'on n'a pas de coffre ! On n'est pas une banque !
-Pépé Rony : Ouais, c'est ça alors BDE ça veut dire … braderie, déballage, enfants
- Samantha : Oui ou….. braderie…
- Alphonse : On sait que ça veut dire Banque d'Engleterre.
- Pépé Rony : Banque d'Angleterre ? En France ? Et avec un E pour Angleterre ?
- Alphonse : Pourquoi pas ?
- Conchita : Oui ou B pour BONNE, D pour DOSE et E pour emmerdes -> BONNE DOSE D'EMMERDES pour vous, oui !
- Nelly : On est la BDE pour Base de données pour l'Emploi !
- Pépé Rony et Samantha : Quoi ?
- Nicolette : Oui, un peu comme l'ANPE, quoi ! Mais en mieux parce que nous on accompagne vraiment les chômeurs.
- Pépé Rony et Samantha : La ferme !
- Pépé Rony : C'est quoi ce délire ? Alphonse, c'est toi qui as préparé le coup !
- Alphonse : Je croyais vraiment que c'était une banque, et remarques, d'une certaine façon c'en est une... parce qu'on dit base de données mais on peut aussi dire BANQUE... de données ! (Il prend un air futé).
- Pépé Rony et Samantha : Mais quel con !
Acte II- Scène 1.
- Alphonse : En même temps, on voulait braquer une banque parce qu'on n'avait pas de flouze, on n'a pas de flouze parce qu'on n'a pas de boulot et … là, ça tombe plutôt bien… je nous ai dégoté une base de données pour le boulot !
Le bureau de M. Marcellesi.
- M. Marcellesi: Je vous prie de croire, mesdames, en mon plus sincère dévouement et je vous assure que cette employée sera lourdement réprimandée.
- Mélody, pénétrant dans le bureau les mains en l'air : M. Marcellesi...
- M. Marcellesi: Ah, quand on parle du loup ! Mais dites-moi, je ne crois pas vous avoir entendu frapper... faut-il que nous rajoutions cela à la liste de vos exactions ?
- Mélody, fort mal à l'aise : M. Marcellesi, nous avons un terrible problème...
- M. Marcellesi : Alors là, c'est sûr ! Et encore, je pense que la formulation est faible ! Avez-vous quelque chose à dire pour votre défense ?
- Mélody : Je ne pense pas, monsieur, sauf votre respect que vous puissiez me défendre...
- M. Marcellesi : Vous m'étonnez ! Effectivement, c'est indéfendable. Mais baissez donc les bras ! On dirait que vous vous faites braquer ! A la limite, faites plutôt une prière....
- Mélody : Mais, monsieur, c'est que je ne peux pas baisser les bras…
- M. Marcellesi : Ah mais si ; je vous assure que c'est pas difficile. Il se lève et s'approche pour lui baisser les bras lorsqu'il voit apparaître derrière elle, Pépé Rony qui le menace d'un revolver. Alors qu'il tenait les mains baissées de Mélody, il les relève aussitôt de terreur.
- Pépé Rony : Alors La GG, même pas foutue d'expliquer à ton patron que tu te fais braquer ?
- Mme Latchoumane, levant les mains : Oh mon Dieu !
- Mme Mamadou, levant les bras également : Je ne crois pas que Dieu y soit pour grand-chose.
- M. Marcellesi : Mais enfin, qui êtes-vous ? Qu'est-ce que vous voulez ?
- Pépé Rony : Alors, en fin de compte, c'est vrai ?
- M. Marcellesi : Qu'est-ce qui est vrai ?
- Pépé Rony : J'ai toujours trouvé que ça sonnait faux, pour ma part, mais là, j'en ai la preuve...
- M. Marcellesi : La preuve de quoi ?
- Pépé Rony : Dans tous les films, quand il y a un holdup, y en a toujours un pour faire cette réplique : « Mais qui êtes-Vous ? Que voulez-vous ? » Moi, je pensais que le scénariste était un mou du bulbe, mais non ! C'est Vraiment ce qui vous est venu à l'esprit. Vous voulez qu'on fasse les présentations ?
- Alphonse, entré sur ces paroles : Bonjour, lui serrant la main comme si de rien n'était, moi, c'est Alphonse et vous ?
- M. Marcellesi : M. Marcellesi, directeur d'agence et père de 3 enfants.
- Alphonse : Braqueur, célibataire endurci.
- Pépé Rony : Alphonse ! Tu ne veux pas lui donner ton adresse non plus et ton numéro de téléphone ?
- Alphonse : Ah bien si, bien sûr, s'il en a besoin...
- Pépé Rony : Donc, M. Marcellesi, je suis le directeur des braqueurs et comme nous avons la même fonction, que nous occupons le même poste, nous devrions bien nous entendre. Et la GG, ici présente, peut vous expliquer ce que nous voulons !
- Mélody : Ils veulent le coffre.
- M. Marcellesi : Le coffre ?!
- Mme Mamadou : Par pitié, donnez-le-lui. Ce n'est pas votre argent après tout !
- M. Marcellesi : Mais comment êtes-vous au courant ?
- Pépé Rony :... parce qu'on prépare notre coup depuis 3 jours ! Et puis on est braqueur ou on ne l'est pas ! Et pourtant la GG et ses copines là, elles ont bien essayé de noyer le poisson... mais on n'est pas des dupes ! On nous la fait pas, à nous !
- Mme Latchoumane : Allez ; ne vous faits pas prier, plus vite, ils auront ce qui 'ils sont venus chercher et plus vite ils repartiront !
- M. Marcellesi : Ne faites de mal à personne. Le coffre est juste là, sous mon bureau.
- Pépé Rony : Alphonse, tu veilles sur ce beau monde. Le premier qui bouge, tu le descends !
- Alphonse, très enthousiaste : C'est vrai, j'aurais le droit de le descendre ?
- Pépé Rony : Ouais, tu me couvres !
- Alphonse : Alors, si j'en vois un s'approcher d'une alarme, je le descends... si j'en vois un prendre un téléphone, je le descends, si j'en vois un tenter de s'échapper, je le descends…
Pépé Rony, pendant ce temps, a trouvé le coffre qu'il tire très péniblement sur le devant de scène, ne prêtant aucune attention à ce que dit Alphonse.
- Alphonse : C'est quoi déjà que t'as dit après, toute l'heure ?
- Pépé Rony : Nom d'un chien, c'est lourd !
- Alphonse : Non, c'est pas ça que t'as dit… Ah oui, si j'en vois un essayer de nous arnaquer je le descends ! Et si j'en vois une commencer à pleurer... je la console avant de la descendre !
- Pépé Rony, ouvrant avec grand mal le coffre en bois : Ah, ça y est mon Alphonse, tu sens la bonne odeur...
- Alphonse : Je ne sens rien, Rony.
- Pépé Rony, enlevant les copeaux servant à protéger le contenu du coffre en bois : …Mais si la bonne odeur d'argent, de fric, de flouze, de tune, de biftons, de pèze, de pognon, de pépètes, d'artiche, de carbure, d'oseille, de beurre, de blé, d'avoine, de radis…
-Alphonse : Oh la la, j'ai faim !
-Pépé Rony : Mais bordel, c'est quoi ça ?
Il sort une bouteille puis deux...
Qu'est-ce que c'est que ce délire ? Il est où le fric ?
- M. Marcellesi : Bien, je l'ai laissé à la salle des ventes.
- Pépé Rony : Quoi, la salle des ventes ?
- M. Marcellesi : Vous n'avez jamais été à des enchères ? Pour avoir ce grand millésime, j'ai payé cash.
- Pépé Rony : Mais vous êtes tous fêlés dans cette banque ?
- M. Marcellesi : Quelle banque ?
- Mélody : Ils ne veulent pas croire que nous sommes une agence pour l'emploi. Ils pensaient attaquer une banque.
- M. Marcellesi : Mais enfin ! Nous sommes exactement comme l'ANPE… enfin, mieux que l'ANPE parce que nous nous conseillons vraiment nos adhérents et les accompagnons dans leur projet personnel comme le dit notre slogan. Il montre une affiche.
- Pépé Rony : Hé, le VRP, tu la fermes ! Et donc vous, mesdames, vous êtes des adhérentes et vous chercher un boulot ?
- Mmes Latchoumane et Mamadou : Oui.
- Pépé Rony : Dans quoi ?
- Mme Latchoumane : La communication, l'événementiel.
- Mme Mamadou : Dans n'importe quoi, du moment que je ne travaille pas le Mercredi, le week-end et que je finis tôt le soir... j'ai 8 enfants que j'élève seule.
- Pépé Rony : Alphonse, j'ai une grande surprise pour toi…
- Alphonse : Ah, oui ? C'est quoi ?
- Pépé Rony, le coursant vers l'agence : Je vais te faire ta fête en avance!
Acte II- Scène 2.
- Mélody : Qu'est-ce qu'on fait ?
- M. Marcellesi : Ils sont combien ?
- Mélody : 3.
- M. Marcellesi : Et nous ?
- Mélody : 11 avec les clientes.
- M. Marcellesi : On attend de voir ce qui se passe. S'ils comprennent qu'il n'y a pas d'argent là, ils vont peut-être partir.
- Mme Latchoumane : Oh mon Dieu, ou bien ils vont tous nous tuer pour ne pas laisser de témoins ; oh mon Dieu !
- Mme Mamadou, lui mettant une claque: Laisse ton Dieu où il est, et boucle-la. Si on panique, c'est le meilleur moyen de les stresser et si, eux, ils paniquent c'est mauvais pour nous.
- Mme Latchoumane : Excuse-nous de ne pas tous être aussi cool, on n'a pas tous la flegme africaine !
- Mme Mamadou : C'est ça alors pries tes autres dieux tant que tu y es parce que ton dieu androgyne et ton Eléphant ne seront pas de trop pour m'empêcher de t'en envoyer une autre qui te mettra en orbite.
- Mme Latchoumane : Justement, remonte en haut de ton cocotier si tu veux éviter les foudres de Shiva, la Mama Doudou.
- Mme Mamadou : Méfie-toi bien, parce que si j'appelle mes frères musulmans, ton p'tit cul d'indienne blanche ne sera plus qu'un lointain souvenir !
- M. Marcellesi : Mesdames, s'il vous plait, inutile d'en venir aux injures. Nous sommes tous dans le même bateau.
- Mme Mamadou : Pardon ? Tu mets la paye d'une année dans une caisse de vin, et tu dis qu'on est dans le même bateau ?
Acte II- Scène 3.
- M. Marcellesi : Gardons notre sang froid ! Vous croyez qu'ils vont prendre mon Vin ? Je rêve depuis si longtemps de ce millésime pour compléter ma cave…
- Alphonse : Allez, entrez toutes là-dedans !
Toutes les employées et clientes entrent dans le bureau en file indienne les bras en l'air.
- Samantha Cash : A vous 3, mes mignons !
- Mme Latchoumane : Oh mon...
Elle s'interrompt parce qu'elle est fusillée du regard par Mme Mamadou.
- Samantha Cash, leur tendant le sac : Allez, mettez tous vos objets de valeur là-dedans !
- M. Marcellesi, sortant une liasse de billets : C'est tout ce que j'ai.
-Madame Mamadou, sortant de son sac divers objets étranges dont une petite poupée genre vaudou : voilà !
- Samantha Cash : C'est quoi toutes ces breloques ?
- Madame Mamadou : Ça fait partie de ma culture...
- Mme Latchoumane : Elle a demandé de mettre tous les objets de valeur, pas tous les objets de malheur !
- Mme Mamadou : Ah ! J'avais pas compris. Elle met dans le sac un gros collier en or, très voyant.
- Samantha Cash : C'est du vrai, ça ? C'est pas du toc ?
- Mme Mamadou : Y a plutôt intérêt ! Sinon j'en connais un qui va passer un sale quart d'heure !
- Samantha Cash : Allez, tout dans le sac !
- Mme Latchoumane : C'est de l'or rose, je tiens ça de ma mère…
- Samantha Cash : On s'en fout !
- Mme Latchoumane, s'interrompant encore fusillée du regard par Mme Mamadou : Oh mon D... !
- Pépé Rony : Alors je résume ! On est venus braquer une banque, mais vous êtes une agence pour l'emploi et il n'y a pas de coffre dans une agence pour l'emploi !
-Tous ensemble : Oui.
-Pépé Rony : Alors qu'allons-nous faire maintenant au regard de cette situation ?
- Mélody : Nous relâcher ?
- M. Marcellesi : Pour l'instant, vous n'avez rien commis d'irréparable...
- Conchita : C'est vrai, vous vous êtes juste trompés ; l'erreur est humaine. Personne n'est à l'abri d'une erreur.
- Mme Bonté : Enfin bon, vous oubliez un peu vite qu'ils nous ont menacés avec des armes, qu'ils étaient venus dans le but de faire un holdup et qu'ils ont pris tous nos objet de valeur et vos objets de malheur, et que même s'ils n'ont encore tué personne, ça leur coûte déjà cher au regard de la loi et...
- Samantha Cash : La ferme la GG bis !
-Tous les autres : Oui, la ferme, hein !
- Mme Mamadou : C'est pas bon de faire paniquer les braqueurs ; vous n'étiez pas là, tout à l'heure, quand je l'ai expliqué à Mme l'indienne ?
- Mme Latchoumane, de nouveau hystérique : C'est pas bon de me faire paniquer non plus ! Je n'arrive plus à respirer, je suis claustrophobique ! Au secours, je vais mourir.
- Mme Bonté : Voilà; c'est bien ce que je disais : avec un mort, votre cas s'aggrave !
- Mme Latchoumane : Qui est mort ?
- Mme Bonté : Vous !
- Mme Latchoumane : Ah, mon Dieu ; je suis morte ? Ils m'ont tuée. Oh mon fils que j'aimais tant, oh mon mari que j'aimais tant, oh ma mère que j'aimais tant, oh ma belle-mère que j'aimais moins...
- Mme Mamadou, remettant une claque à Mme Latchoumane : Allez, allez, t'inquiète pas, regarde je viens de te réincarner, tu sens comme ta joue te brûle ?
- Mme Latchoumane : Oh oui, ça fait mal, dis-donc !
- Mme Mamadou : Donc ça t'a fait du bien !
- Mme Latchoumane : Et je suis réincarnée en quoi ?
- Mme Mamadou : En grand-mère centenaire et tu nous fiches la paix.
- Mme Latchoumane : Oh ben alors, je vois m'asseoir parce que mes jambes ne me portent plus aussi facilement qu'avant.
- Mme Mamadou : Voilà une bonne chose, et avec un peu de chance, tu atteindras bientôt le Nirvana et nous aussi …
- Pépé Rony : Alphonse, amène le café par ici et les gâteaux ; il me faut du sucre pour réfléchir.
- Samantha Cash : On devrait faire le tour de l'agence pour sécuriser les lieux. On les renferme Ici. Y a pas de sortie possible.
- Pépé Rony : T'as raison.
- Alphonse : Voilà le ravitaillement. Et attention, les autres, si j'en vois un toucher au café ou aux pâtisseries, je le descends, hein ?
Ils sortent tous les 3 du bureau.
Acte II- Scène 4.
- Agatha : Décidemment, pour ma première journée de travail, on ne peut pas dire que ce soit banal, je vais m'en souvenir !
- Nicolette : Tu l'as dit ! Hier, une morte et aujourd'hui...
- Nelly : Aucun mort ! Je vous rappelle que ce matin les cartes nous ont annoncé tout ce qui arrive !
- Nicolette : Mais oui, tu as raison. Tu avais tiré un événement imprévu, une grosse erreur et 3 personnes impliquées...
- M. Marcellesi : Oui, tout cela c'est le holdup avec nos 3 comparses.
- Nelly : Et c'était Agatha, la femme de la situation ! Je t'avais dit que ton pragmatisme et ton humanité feraient basculer une situation périlleuse.
- Nicolette : Tu seras donc notre Sauveuse !
-Agatha, sortant un paquet de chewing-gum de son Soutien-gorge : Vous voulez un chewing-gum, il donne bonne haleine !
- Mélody : Ouais, l'héroïne du moment ! On mourra avec l'haleine fraîche !
- Agatha : Je vous ai dit que je ne croyais pas à tout cela. Je n'ai pas de supers pouvoirs et je ne claque pas des doigts pour obtenir ce que je veux.
- Mélody : Oui, ça on avait remarqué, vu ta tronche !
- Nelly : Ne t'inquiète pas Agatha, ce qui est écrit arrivera. Personne n'a à se faire du souci. Les cartes ne mentent jamais.
- Mélody : Super !
- M. Marcellesi : Quoique vous m'avez annoncé que je rencontrerai mon âme-sœur, et je ne vois pas très bien comment, dans cette situation.
- Nicolette : Ah ? Moi aussi, tu m'as annoncé un amour naissant ! Tu as dit que ma hiérarchie ne verrait enfin comme une personne précieuse
Ils se regardent et rougissent.
- Mme Bonté : Quand vous aurez fini votre remake des Feux de l'amour, on pourra peut-être envisager les choses sérieusement. Je vous préviens que j'envisage de porter plainte contre votre agence. Je suis venue pour du travail, pas pour me faire racketter.
- M. Marcellesi : Oui madame ! Votre bonté d'âme n'a d'égal que votre bonté de cœur et si vous avez êtes refusée dans 17 emplois, c'est bien parce que vos employeurs à l'unanimité appréciaient votre générosité.
- Conchita : Depuis le temps qu'on se la fade, la punaise !
- Mélody : T'as raison, il faut la refourguer gentiment à l'ANPE, ils en feront bon usage !
- M. Marcellesi : Bon, soyons pragmatique, s'il vous plaît. Nicolette, vous surveillez la porte et vous nous prévenez si vous les entendez revenir. Les autres, vous cherchez dans le moindre recoin de cette pièce quelque chose qui pourrait nous aider.
- Nicolette : Je suis en position chef, vous pouvez y aller.
- M. Marcellesi : Ok.
- Nicolette : Au fait, chef, qu'est-ce que je dois dire s'ils reviennent ?
- Mélody, agacée : Essaye... ils reviennent !
- Nicolette : Très drôle ; je voulais dire que je ne pourrai pas le dire très fort et il ne faudrait pas qu'ils comprennent qu'il se trame quelque chose Ici !
- Nelly : En même temps, il ne peut pas se tramer grand-chose ici ; il n'y a qu'une porte, pas de fenêtre, le téléphone passe par la standard donc impossible d'appeler sans qu'ils ne s'en aperçoivent...
- Mme Latchoumane, assise au bureau : Et moi, je suis bien trop vieille pour vous aider... et puis je suis déjà morte une fois alors. J'aurai peut-être pas la chance d'être réincarnée une seconde fois !
- Mélody : Mais qu'est-ce qu'elle nous fait, elle ?
- Nelly : Ça doit être comme une distanciation de personnalité ; son esprit préfère croire à autre chose pour mieux faire face à une réalité choquante ou stressante.
- Mélody : Parce que toi, tu trouves qu'elle fait bien face à ce qui se passe ?
- Mme Mamadou : Au moins, elle n'angoisse plus personne.
- Conchita, frappant les murs pour écouter la résonance : Ça ne vous dérangerait pas de m'aider à trouver un moyen de sortir d'ici ?
- Agatha : Mais tu fais quoi ?
- Conchita : Je vérifie les murs, si ça sonne creux, ça peut être une bonne nouvelle.
- Mélody : T'es sûre que c'est pas dans ta tête que ça sonne creux ?
- Conchita : Mélody Moitoux fait de l'humour ? On pourrait tomber sur d'anciennes gaines de ventilation ou autres, c'est un vieux bâtiment qui a été restauré. Sous une plaque de plâtre, qui sait ce qu'on pourrait découvrir ?
- Mme Latchoumane : Oh oh oh oh, moi je viens de découvrir un truc bien ! Et hop, tout de suite, j''utilise ma trouvaille à bon escient. Elle a sorti de dessous le bureau une bouteille de Scotch et en vide immédiatement une goulée.
- M. Marcellesi : Oh non, c'est pas vrai ! Un scotch d'un si grand âge !
- Mélody : Et pourquoi vous avez du Scotch dans votre bureau vous d'abord ?
- M. Marcellesi : C'est pour les besoins commerciaux, la relation clientèle... vous ne pouvez pas comprendre.
- Mélody : Ouais, c'est ça ; vous allez nous faire croire que vous offrez des verres aux adhérents pour signer des contrats d'embauches.
- Nicolette : Ne le taquine pas. Directeur, c'est une grosse pression, c'est normal, en fin de journée, de se prendre un petit scotch. Moi aussi, de temps en temps, je me prends un 12 ans d'âge de Chivas !
- Mme Latchoumane : Moi, j'adore Shiva ! A la tienne !
- M. Marcellesi : Ah c'est drôle, Nicolette, je prends le même. Je ne savais pas que vous aussi...
- Mélody : Bon ça va aller, c'est pas trop le moment pour Roméo et Juliette.
- Agatha : D'autant que l'histoire finit mal.
- Nelly : Je vous l'ai dit ; il n'y aura pas de mort aujourd'hui
- Mme Latchoumane : Aujourd'hui non ! Mais demain ?
- Mme Mamadou : Quoi demain ?
- Mme Latchoumane : Bien oui, tout dépend de combien de temps, ils vont nous séquestrer Ici. Aviez-vous tiré les cartes pour demain ?
Tous demeurent interloqués et se regardent avec angoisse.
- Mme Mamadou : Décidément, elle est encore plus flippante quand elle est bourrée celle-là!
- Nelly : Mais non ! Souvenez-vous, j'ai annoncé une conclusion positive à tout cela.
- Tous, soulagés, en même temps : Ah oui !
- Conchita, à Mélody : Et dis-moi tout, tu as ton briquet sur toi ?
- Mélody : Ah ben oui toujours ; comment je pourrais m'empoisonner sinon ? Elle le sort de l'une de ses bottes
- M. Marcellesi : Vous n'auriez pas plutôt un couteau ou un pistolet dans votre botte. Un tazer, peut-être ?
- Mélody, tendant son briquet à Conchita : Tu sais que mettre le feu attirera sans aucun doute l'attention mais avant ça, on sera tous morts !
- Mme Latchoumane : Qui est mort ? Qui est mort ?
- Mme Mamadou, lui redonnant la bouteille : Tiens, bois ma part, je te l'offre volontiers ; voilà !
- Conchita, passant le briquet le long des murs : J'essaie de voir s'il n'y aurait pas un courant d'air…
- Nelly : Ça ferait du bien parce qu'il fait chaud ici !
- Agatha : Non ; c'est pour vérifier, comme tout à l'heure, s'il n'y a pas un moyen de s'échapper.
- Conchita : Merci Agatha ; ça remonte le moral de constater qu'y en a qui suivent !
- Agatha : Mme Latchoumane, vous n'avez rien trouvé d'autres dans le bureau ? Ciseaux, coupe-papier...
- Mme Latchoumane : Je n'ai pas cherché cela.
- M. Marcellesi : Il n'y a rien de tranchant !
- Agatha : Vous n'ouvrez pas le courrier ?
- M. Marcellesi : Si, mais avec rien de tranchant ou de coupant ! J'ai peur des lames.
- Nicolette : Et ne te moque pas, Mélody ! M. Marcellesi est un homme très courageux mais il a tendance à se couper, et la vue du sang le fait tourner de l'œil.
- Mélody : Non, mais c'est une blague ! Et comment tu sais cela ?
- Nicolette : Je travaille depuis toujours ici et j'ai porté secours une fois au chef, alors c'est devenu notre petit secret, parce que je sais trop comment peuvent réagir les jeunes sauterelles comme toi.
- Mélody : Je vois que la confiance règne !
- Agatha, ayant fouillé le bureau pendant ce temps : Hé, mais c'est un téléphone !
- Tous : Un téléphone ?
- M. Marcellesi : Faites voir ! Ah oui, j'avais complètement oublié… c'est le portable de mon fils Steeve. Je lui pris après la facture qu'il nous a demandé de payer à mon ex-femme et à moi
- Agatha : C'est super. On peut appeler des secours ! Oh non, il n'y a plus de batterie !
- Tous : Oh !
- M. Marcellesi : Ça ne m'étonne pas ; il passe son temps à jouer avec et à écouter de la musique. C'est un brave garçon mais je ne sais pas... il vit dans un autre monde !
- Mme Bonté, à M. Marcellesi : Vous n'avez qu'à essayer de souffler sur la porte !
- M. Marcellesi : Souffler sur la porte ?
- Mme Bonté : Bien oui ; ça marche bien dans les 3 petits cochons !
- Nicolette : PSSST, PSSST !
- Mme Bonté : Quoi PSSST PSSST ?
- Nicolette : Quelqu'un arrive !
Acte II- Scène 5.
Tous se rassemblent au milieu de la pièce, assis en demi-cercle face au public; ils ont forcé Mme Latchoumane à les rejoindre. Ils la soutiennent pour ne pas montrer qu'elle est ivre.
- M. Marcellesi : Faites comme si de rien n'était et laissez-moi improviser.
- Alphonse, pénétrant dans le bureau : Il me faut un p'tit café à moi ! Qu'est-ce que vous faites, tous ?
- M. Marcellesi, hésitant : On rassemble nos énergies.
- Alphonse : Ah ? Il se sert son café et attrape un gâteau. Et ça sert à quoi ?
- M. Marcellesi : Euh ; à faire le vide, à être très calme. Parce que même si Nelly nous a tiré les cartes ce matin…
- Alphonse : Ah oui, j'ai compris c'est une séance d'espritisme! J'en ai jamais fait mais j'ai toujours voulu y participer un jour ! Il met le gâteau entre ses dents et se crée une place au sein de l'hémicycle. Je suis prêt (toujours avec le gâteau dans les dents car il donne les mains au groupe). Tout le monde le regarde étonné.
- M. Marcellesi : Euh Nelly, à vous de présider cette séance.
- Nelly : Mais M. Marcellesi, je n'ai jamais... je ne sais pas…
- M. Marcellesi : Mais si, mais si ! Si vous ne savez pas qui convier, Alphonse a peut-être une idée ?
- Alphonse, toujours le gâteau entre les dents : Ma grand-Man !
- M. Marcellesi : Pardon ? Vous pouvez répéter ?
- Alphonse, même jeu : Ma grand-Man.
- M. Marcellesi : Sa grand-man !
- Nelly : Alors, nous sommes ici réunis aujourd'hui pour célébrer...
- Mme Latchoumane : Mes funérailles !
- Mme Mamadou et Conchita la maintenant fermement, l'une la bâillonnant : La ferme !
- Nelly : …pour célébrer une personne qui a beaucoup compter aux yeux d'Alphonse. Concentrons-nous, serrons-nous bien fort les mains en fermant les yeux…
Seuls Alphonse et Mme Latchoumane les ferment.
- Nelly : Nous appelons à nous madame grand-Man !
- M. Marcellesi : Non, juste grand-man ; ce doit être sa grand-mère…
- Nelly : Ah. Grand-Man, êtes-vous là, s'il vous plait ? Entendez notre demande. Votre petit Alphonse, qui vous a tant aimé, est là.
On entend un bruit.
- Nelly : Grand-Man, votre petit Alphonse chéri vous demande de lui faire un signe. Il a des choses à vous dire. Alphonse, demandez-le lui et faites-vous reconnaître par une anecdote commune dont elle pourra se rappeler.
- Alphonse : Grand-Man; c'est moi, ton Alphonse, ton petit garçon gourmand. Tu te rappelles quand on faisait de la pâtisserie tous les deux ; tu me grondais toujours parce que je mangeais la moitié de la pâte crue ? Tu disais alors : « Alphonse, tu es un vilain garnement ! »
- Alphonse : Oh mon Dieu, elle est là !
- Mme Mamadou : Qu'est-ce qu'ils ont tous avec leur Dieu ?
-Nelly : Vite, vite ; refermez vos yeux. Il faut garder le contact, serrez bien vos mains.
Alphonse écrase celles de ses voisins. M. Marcellesi hurle.
- Nelly : Concentrons-nous. Je la vois bien à présent, elle se rapproche, c'est très clair. Je vois une dame d'un âge certain pas très grande…
- Alphonse, sanglotant : Oh Grand-Man !
- Nelly : Elle est là dans sa cuisine avec son tablier et son... rouleau à pâtisserie.
Je la vois avec son chignon gris…
- Alphonse : Ah bon, elle a les cheveux gris, elles qui les avait si noirs !
-M. Marcellesi : Oui mais après tant d'années, elle a dû changer elle aussi…
-Alphonse : Ah, bien oui, c'est sûr. Moi aussi j'ai changé. Elle n'aurait pas reconnu facilement son petit Alphonse.
- Nelly : Elle est là et vous regarde avec amour, Alphonse. Elle a un message pour vous.
Nelly fait signe à M. Marcellesi de lui venir en aide.
-M. Marcellesi, avec sa grosse voix, qu'il change aussitôt : Alphonse…
-Alphonse : Oh Grand-Man, que tu as une grosse voix…
- M. Marcellesi : C'est pour mieux te parler mon enfant. Alphonse, mon grand, j'espère que tu ne manges plus la moitié de la pâte crue maintenant !
- Alphonse : Non, grand-Man. Je t'ai écoutée… j'en mange… juste une larmichette !
- M. Marcellesi, même jeu : Tu te rappelles ce que je te disais…
- Alphonse : Oui, grand-Man ; que si je continuais j'aurais encore des vers plein le derrière !
L'hémicycle éclate de rire.
- M. Marcellesi : Mon petit, c'est bien, Tu es ma grande fierté. J'espère que tu te comportes bien.
- Alphonse : Oui, grand-man.
- M. Marcellesi : Oui, en es-tu bien certain, Al ?
- Alphonse : Euh, c'est-à-dire qu'actuellement, je traverse une petite crise...
- M. Marcellesi : Crois-tu que je ne vois pas tout d'où je suis ? Je sais ce que tu as fait et tu vas me faire le plaisir de remettre bon ordre à tout cela et vite ! Sinon tu auras affaire à moi !
- Alphonse : Oui grand-Man ; je te le promets.
- M. Marcellesi, tapant un grand coup du pied : Ca y est, elle nous a quittés.
- Mme Latchoumane qui s'était mise à ronfler : Qui ? Qui est morte ?
- Agatha, cajolant Alphonse : Ça va Alphonse ? Vous avez l'ai bien retourné.
- Alphonse : C'est que je l'aimais, ma Grand-Man ! Je voulais tellement qu'elle soit fière de moi.
-Agatha : Il n'est pas trop tard. Vous pouvez mettre fin à cette terrible méprise.
- Alphonse : Je sais qu'il n'est jamais trop tard pour bien faire. Vous savez, on n'est pas des mauvais bougres. C'est juste qu'avec la crise, on a perdu nos boulots et on a une famille à nourrir. On n'est pas des criminels, on est des honnêtes gens.
- Mme Bonté : Bien tiens ! Toujours le même couplet. Y en a d'autres qui perdent leur boulot et nous trois, on n'a pas dévalisé une banque !
- Agatha : Eux non plus, remarquez !
- Mme Bonté : Vous n'allez quand même pas les plaindre. Ma pauvre, Vous êtes déjà victime de syndrome de Stockholm si vous aimez votre agresseur !
- Agatha, voyant qu'Alphonse se sent de plus en plus mal : Vous aviez prévu du ruban adhésif?
- Alphonse : Oui, tenez.
- Agatha : Je vous remercie. Elle scotche les mains puis la bouche de Mme Bonté. Comme vraiment rien de bon ne sort de votre bouche, je pense que l'on pourra tous se passer de vos commentaires !
- Mme Bonté : Si on s'en sort, je porterai plainte contre...
- Agatha : Voilà déjà une bonne chose de faite. La Situation est déjà assez pénible comme cela.
- Conchita : Là, tu vois, tu es déjà ma sauveuse,
- Agatha : Alphonse, je sens bien que vous êtes un bon homme ; je veux dire un gentil homme, enfin vous avez compris !
- Alphonse : Vous voulez du café ?
- Agatha : Volontiers.
Acte II- Scène 6.
- Alphonse : Vous avez tous le droit de vous servir. Veuillez m'excuser.
Il sort.
- M. Marcellesi : C'est un brave type.
-Tous : Oui.
-M. Marcellesi : Bon, on reprend. Faut pas s'appesantir sur notre sort !
Ils se relèvent tous et Mme Latchoumane tombe à la renverse. Elle reste allongée où elle est.
- Nicolette : C'est bon ; vous pouvez y aller.
- Mélody : C'est vite dit, parce que justement, on ne peut aller nulle part ! A part si Chita arrive à passer à travers cette petite grille d'aération !
- Conchita : C'est vrai qu'il y a plus mince que moi, mais toi, si tu enlevais tes faux airbags, ça pourrait le faire.
- Nelly : Les filles, s'il vous plaît, nous devons être unis.
- Agatha : Oui, l'union fait la force !
- Nicolette : PSSST ! PSSST !
- Agatha : Quoi ? Ils reviennent déjà ?
Acte II- Scène 7.
La porte s'ouvre. Tous se sont précipités pour être dans la même position que lors de la séance de spiritisme. Ils ont relevé Mme Latchoumane.
- Steeve : Salut, Pa ! Excuse-moi de te déranger mais ... tu fais quoi ?
- M. Marcellesi : Steeve ? Mais tu viens d'où ?
- Steeve : Ben, de la maison !
- M. Marcellesi : Non, j'veux dire comment tu es entré ici ?
- Steeve : Oh t'inquiète pas, je suis passé par derrière. Depuis le temps que tu m'engueules pour ça, j'ai compris.
-Nicolette : Mais comment t'as fait ?
- Steeve, se marrant : Eh bien, j'ai fait le code sur... le digicode, puis j'ai ouvert la porte et je me suis dirigé vers le bureau de mon père. Je sais que cela peut paraître extraordinaire, Nicolette, mais je n'ai plus 6 ans !
- M. Marcellesi, se précipitant pour regarder à la porte : Tu n'as croisé personne ?
- Steeve : Ben, non ! En même temps, comme c'est marqué fermé côté rue, c'est plutôt normal qu'il n'y ait personne, non ? Mais dis-moi, t'es pas un peu tendu, là ?
- M. Marcellesi : Non mais tu ne comprends donc rien ! Il ne faut pas que tu restes ici ; c'est trop dangereux !
- Steeve : Oh la la, oui, c'est dangereux d'être avec autant de vieux, qui plus est dans une agence pour l'emploi quand on veut pas bosser. Mais qu'est-ce que vous leur avait fait à ces deux-là ?
Lorsqu'ils se sont tous relevés, Mme Latchoumane est retombée pour la deuxième fois ivre morte et Mme Bonté s'est retrouvée couchée sur le côté toujours les mains attachées dans le dos.
- M. Marcellesi : Steeve, c'est un Holdup !
- Steeve : Ah ok, c'est comme nous au bahut, y a des alertes incendie pour qu'on s'entraîne. Alors qui fait le braqueur ? Vous voulez que je le fasse ?
- Nicolette, revenue à son poste : Pssst PSSST !
- M. Marcellesi : Oh non, c'est pas vrai. Il ne faut pas qu'ils te trouvent ; sinon ils sauront que tu as trouvé le moyen d'entrer !
Ils se remettent tous en hémicycle et essaie de dissimuler Steeve derrière M. Marcellesi.
- Pépé Rony : Alors mes agneaux, tout va bien ? Vous avez perdu votre langue ?
- M. Marcellesi : Serons-nous bientôt libérés ?
- Pépé Rony : Serai-je bientôt riche ? Et un petit café pour ma caille ! Il prend deux cafés et s'en va.
Nicolette court à la porte et revient aussitôt mais M. Marcellesi, qui s'était levé, n'a pas eu le temps de reprendre sa place.
Acte II- Scène 8.
- Alphonse : Allez Alphonse, sers-toi ton café tout seul mon vieux. Faut pas rêver, tu peux pas rivaliser avec l'Amour en personne.
Il regarde Steeve.
- Mais c'est qui lui ?
-M. Marcellesi, l'air ignorant coupable: Qui ça ?
- Alphonse : Ben lui là. Il n'était pas là tout à l'heure.
-M. Marcellesi : Steeve ?
- Alphonse : Steeve ou Du shnock, lui, quoi !
- Nelly : Ah ben si, il a toujours été avec nous.
- Alphonse : Non, vous n'étiez que 10 !
- Agatha : Alphonse, je crois que le stress, le café et vos retrouvailles avec Grand-Man vous ont fatigué l'esprit,
- Alphonse : C'est bizarre !
- Agatha : Non, ce qui serait plutôt normal c'est qu'il manque l'un d'entre nous ! C'est vrai quoi ? Dans un Holdup, on essaie plutôt de s'enfuir. Mais ce serait franchement bizarre que des otages invitent d'autres otages à la fête !
- Alphonse : C'est pas faux. Ça doit être le café et Grand-Man. Mais avec la dégaine qu'il a quand même ça m'étonne ! Je l'aurais forcément remarqué !
- Agatha : Ah, non. Mais il était pas comme ça toute à l'heure. Il a voulu essayer le kole de Mélody.
- Alphonse, à Agatha et désignant Mélody : Alors faites attention à vous. Il ne faudrait pas que ce pot de peinture ambulant déteigne sur vous. Vous êtes une beauté naturelle, vous.
- Agatha : Merci, Alphonse. C'est le plus beau compliment qu'on m'ait jamais fait.
- Alphonse : Bon, j'y retourne avant de me faire engueuler.
Acte II- Scène 9.
Il sort.
- Steeve : Mais alors c'est pas un entraînement ?
- M. Marcellesi : Je te l'ai dit, c'est un holdup. Et avec ta dégaine, tu as failli nous faire prendre ! Depuis le temps que je te dis que tu ne ressembles à rien !
- Steeve : Un holdup de quoi ? De qui ? Ils pensent que les chômeurs planquent des lingots d'or ici ?
- Nelly : Ils ont cru que la BDE était une banque à cause des initiales ; ce sont des gens désespérés.
-Agatha : Vous êtes donc le fils de M. Marcellesi…
- Steeve, avec humour en prenant son père par l'épaule : Tel père, tel fils, non ?
- Mélody : Quand vous parliez de votre fils, j'imaginais un adolescent boutonneux !
- Steeve : Oui, je pense que mon père ne m'a pas vu grandir.
- Mélody : Et vous faites quoi dans la vie ?
- Steeve : Oh, plein de choses. A vrai dire, je n'arrête pas. Je suis de ceux qui pensent que la faucheuse passe toujours trop tôt et qu'il faut profiter un max avant de tirer sa révérence.
- Nicolette : Ce n'est pas faux, Steeve, mais d'ici à rester chez ses parents jusqu'à 30 ans !
- M. Marcellesi : Merci Nicolette !
- Mélody : Ah oui d'accord, je comprends. C'est un syndrome de Peter Pan !
- Conchita : Elle va pas nous lâcher avec ses syndromes !
- Mélody : Sans rire. Les hommes-enfants qui refusent de grandir, je mets un point d'honneur à les éviter ceux-là !
- Conchita : Et bien comme ça, on est sûr qu'il n'y aura jamais de promotion canapé dans cette agence !
- Mélody : Très drôle.
-M. Marcellesi, à son fils : Mais qu'est-ce que tu es venu faire ici, au fait ?
- Steeve : Je voulais que tu me rendes non portable.
- M. Marcellesi : Tiens, tu m'étonnes !
- Steeve : Bien, sans portable, pas de boulot, hein !
- M. Marcellesi : Prends-moi pour une bille ! Je te rappelle que je dirige une agence pour l'emploi alors on ne me la fait pas.
- Steeve : Ouais, c'est pas faux !
- M. Marcellesi, lui rendant son portable : Tiens ; et tu vois, avec ton irresponsabilité habituelle, on n'a pas pu prévenir la police puisque tu as bouffé toute la batterie avec tes jeux et ta musique !
- Steeve : Ça c'est le gros problème de ces p'tits bijoux de technologie, la batterie tient pas !
- M. Marcellesi : Qu'est-ce que je disais : « IRRESPONSABLE ! Il s'en fout, lui, qu'on soit coincés ici !
- Nicolette : Faut pas dire ça. Il prend la vie comme elle vient, le p'tit, et si vous ne l'aviez pas pourri avec votre femme aussi !
- M. Marcellesi : Mon ex-femme ! Mais dites-moi, c'est la première fois que je vous entends émettre un tel jugement.
- Nicolette : C'est que je le connais depuis longtemps ce gosse et vous vous travailliez tout le temps et votre femme était trop occupée à dilapider le fruit de votre travail dans ses chaussures et ses robes de princesse !
- Steeve, lui faisant un colin : Tu sais que je t'ai toujours aimé, ma coco, comme une deuxième mère !
- M. Marcellesi : Mais enfin pourquoi avoir gardé cela pour vous si longtemps ?
- Nicolette : Parce que vous étiez fou de votre femme !
- M. Marcellesi : Ex-femme !
- Steeve : Fou tout court, tu veux dire.
- M. Marcellesi : Si j'avais su...
- Mélody : Oui bien, maintenant vous savez, et on fait quoi ?
- Steeve : Peut-être qu'on peut tous sortir comme je suis entré ?
- Mélody : Dis-donc Peter Pan, redescends un peu sur terre, hein ! Tu nous vois sortir tous les 11 discrètos ? !
- Steeve : Pas tous en même temps, c'est sûr, mais au moins un par un.
- Agatha : On peut toujours essayer ; qu'est-ce qu'on risque après tout ?
- Mélody :Juste de se faire dézinguer !
- Mme Latchoumane, se réveillant : Quoi, qui s'est fait dézinguer ?
- Mme Mamadou, l'assommant avec un annuaire téléphonique trouvé sur le bureau : Personne ! Dors, Chivas ! Décidemment, qu'est-ce qu'elle me saoule ! Enfin façon de parler hein, j'suis musulmane quand même !