AGONIE

David Ralin

Cette agonie

Si fataliste ne suspendra pas son offense,

Acceptons l'éclosion des pétales endeuillés

Quand les rides fanées disperseront nos secrets

Quand les bourgeons ivres de vie seront gelés,

Sur ces notes de poésie où l'âge fuit.

Avec cette infantile impertinence,

Avec cette inexorable impatience,

Regardons cette sénescence avec appétence

Elle parachève en silence les fantaisies fardées,

En une si angélique méprisante existence.

Une moribonde démarche si lente

Dans une ronde en un temps turbulent

Si haletante à vomir nos tourments

Flétrit les ronces de l'âge à l'éternel printemps.

Viendra le souffle coupé des adieux crayeux

Qui ranimera nos souvenirs poussiéreux

Qui rendra bienheureux nos derniers vœux

Feu de toutes voix, râles velouteux

Sans demain pour un dernier lendemain.

POURTANT

L'abîme nous agglutine, nous abime

Lestant tremblant nos corps baillant

Au temps vieillissant nous restant

Perfide imagine notre grise mine.

Du reflet fripé, bercé des hoquets

Des décennies partagées avec le batelier

Sablier sans futur file au passé

De milles éclats de grâce se glace

En épitaphes dans les rébus de nos paragraphes

 

Mais à porter de main pour sceller mon destin

Je voyage et rêve avec toi,

Même si malheur fait de moi un roi

Moi veilleur des années qui versera des larmes séculaires

Quand l'heure se fera hier…..

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