Aimer c'est quoi?

Tes mots n'ont pas de sons, mais leur sens me fait écho.
Du temps à trouver le temps et puis un autre à trouver les mots.

Des escapades parisiennes, angevines, des séjours programmés, des weekend entre amis le plus souvent, des séances de cinéma, des pièces de théatre, des visites de musées , es soirées à me perdre dans des excès, et d'autres à me chercher, je me fais l'effet d'un Caligula (celui de camus) qui après avoir perdu l'être aimé, s'enfuit du palais plusieurs jours. Quand il revient, il est souillé de boue et de sang, ses sandales ont craqué, il est brisé à l'intérieur, à l'extérieur. On lui demande où il était ; il répond, qu'il cherchait à attraper la lune. Des fois je me dis que je suis comme lui, j'aime m'accrocher à des chimères que je fais mes absolus. J'aime y croire, me battre jusqu'au sang. Aujourd'hui, je ne sais trop si je me bas ou si je renonce. Je l'aime, ça je le sais Oui. Et quelque part, j'y crois encore, et je m'occupe pour ne pas y penser. Mais ne parlons pas de moi. Parlons de ta question...

Qu'est ce que l'amour? Vilaine question que tu me poses là.

Qu'est-ce qu'aimer? Crois-tu seulement qu'il y ait UNE réponse? il y a tant de manière d'aimer, tellement d' émotions et de manière de les éprouver. Aimer est-ce voir l'autre heureux, jusqu'à accepter le voir s'éloigner ? Est-ce tenir à lui égoïstement pour le bonheur qu'il nous apporte, est-ce c'est se projeter avec lui vers un but commun (je ne sais plus de qui c'est : "regarder le même horizon", au passage, je trouve ça con, comme phrase)... toutes ces choses ou aucune d'elles. Complicité, Intensité, Confiance ou pas d'ailleurs. Aimer n'est ni un virus, ni une sorte d'état de transcendance, c'est une chose étrange qui se déclenche, qui dure ou pas, qui tient tant à soi qu'à l'autre... (faut que 'arrête je vais finir par donner à ce mot des allures de chansons de variétés françaises). Est-ce qu'on aime qu'une fois? certains oui. Ceux qui ne sont plus capable de se bruler. Car aimer c'est aussi cela. Comme un enfant devant le feu, fasciné, on se brule parfois à trop s'approcher, à trop vouloir sentir sa chaleur, à trop... Trop. Certains se brulent et comme de bons enfants retiennent la leçon. Ils ne le feront plus. Aimer sans excès , est-ce aimer? Aimer sans passion, est-ce aimer? Certains n'aimeront qu'une fois, parce que sans limite, à la folie, à l'extrême, jusqu'à tout foutre en l'air, tout accepter ou le contraire. D'autres aimeront simplement différemment, plus sagement peut-etre... peut-on être sage en amour? Voilà un sujet usé sur les tables d'examen des bacheliens depuis plus de 20 ans. Il n'y a toujours rien eu d'absolu. D'une question simple, on pourrait en soulever 10 de plus. Simplement parce que l'émoi, l'intensité est propre à chacun d'entre nous, issu de nos valeurs, de notre vécu, de ivresses et nos abîmes.

Alors aimer n'est ce que la promesse d'une souffrance?
Un passage fugace, un trip qui a sa descente.

Tu sais quoi, un jour (j'avais quand même 22 ans), j'ai dit une chose à ma mère. Je lui disais que la seule chose que je savais faire vraiment , et où j'étais sur de le faire bien, c'était d'aimer quelqu'un. Quelle audace n'est-ce pas? Quelle prétention. Je me suis rendu compte qu'aimer parfois ne suffisait pas. Et qu'aimer "Bien" n'est pas non plus un gage de réussite.

Aimer c'est un état, un émoi qu'il faut accepter, qu'il faut vivre quitte à s'y bruler. Vivre c'est agir, c'est aimer et souffrir, déclencher des choses, les provoquer, aller les chercher, y parvenir parfois, accepter de les laisser venir à d'autres moments. Sans cela nous ne ferions qu'exister.

Tu ne le sais, je ne répondrais pas cette question, mais aimer pour moi, c'est sentir bien avec quelqu'un, galvanisé par sa présence, sans que cela soit un besoin nécessaire (si cela le devient c'est plus souvent une addiction à ce bien être que ça présence procure, la désintox est douloureuse, mais marche aussi dans ce cas là). Aimer c'est se sentir bien, oui, au point de pouvoir être soi même et partager ce que l'on est sans masque, accepter l'autre aussi.

Nous voilà bien avancé.