aimez vous les ...

johnnel-ferrary

AIMEZ VOUS LES EXTRAS TERRESTRES ?

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     Encore une nuit passée devant cet ordinateur qui ne cesse de me refiler ses bugs ! J’en suis à mon troisième verre de Bourbon millésimé, mon cinquième cigare dont les autres devenus mégots, puent le chacal. Sympa pour moi de vivre seul, imaginez une seule seconde que je partage ma vie avec une fille, ce bordel entre elle et moi. Je suis un écrivain raté, une sorte de looser qui de temps à autre, balance un bouquin avec fortes ventes en librairie, ce pourquoi mon éditeur me laisse écrire mes bafouilles entre deux cuites. Hier soir, je suis sorti dans les rues de Paname, du coté de Pigalle puis l’ancienne Cité des Sciences devenu un dépotoir pour rebus informatiques. Tout y est crevé, rouillé, la Géode est à moitié écorchée vive, le matériel a disparu. Le sous-marin lui aussi, a prit la poudre d’escampette. On ne sait même pas où il a atterrit, car qui pouvait mettre dans son champ une très vieille machine de sous-marinier, dites le moi ? Après, je suis aller me rafraîchir le gosier proche de la gare de lyon. Des types en besogne vendaient de la coke et du shit, je crois savoir que ces barrettes sont celles mises sous clefs par la police des frontières. Et on les retrouve sur le marché avec des légumes et avec d’autres fruits de saisons industrielles. Moi je n’ai rien acheté, je déteste le shit et je préfère le bon vieux Bourbon et les cigares de l’ancienne fabrique de tabac. Tu fais toi-même rouler les feuilles de tabac, tu les sèches, et un mois après tu as un cigare bien meilleur vendu dans les shops centers. Puis, ayant quelques sous en poche, je me suis tapé deux putes, des filles de l’ouest de la capitale qui cherchaient un peu de monnaie. Une jeune bien roulée, l’autre un peu vieille mais qui avait une grosse paire de seins. Pas besoin de vous dire que mon sexe bien dur, taraudait de ses vingt centimètres ces deux belles juments dans un wagon-car en bord de route. A la suite de quoi, un dernier verre d’alcool au buffet de la gare d’Austerlitz devenu un musée des horreurs, et hop, fissa à la maison. Là m’attendait un travail urgent que je détestais depuis de nombreuses années : Il me fallait continuer les deux cent huit pages de mon prochain roman, une saga du vingt et unième siècle entre guerre de religions, inflation monétaire et baise entre des partenaires séropositifs. Sachez messieurs, qu’il est de bon ton de porter capote sur la bite pour éviter la descente aux enfers, et je sais de quoi je parle. J’ai deux de mes potes qui sont décédés du sida, donc pas question de forniquer la tête haute et sans couvre-chef ! Je rentrais donc chez moi, Avenue d’Italie, et sur le seuil de mon appartement situé au treizième étage, m’attendait le directeur de ma maison d’édition. Pas très frais le pauvre bougre, on aurait cru qu’il avait voulu se suicider avec une batte de base-ball ! Je l’ai regardé, il a levé la tête vers moi et il m’a souri.

-     Salut mec, content de te voir.

-     Salut, t’es tombé de ton lit ce matin, ai-je osé dire en souriant.

Je voulais éclater d’un rire sournois, mais je me suis retenu.

-     Tu crois aux extra-terrestres toi, qu’il m’a questionné.

Je l’ai regardé bien en face, les yeux dans son regard mortifié.

-     Et toi ?

Question posée, question dites en guise de réponse.

-     J’ai peur d’y croire, m’a-t-il déclaré.

J’étais à peu près certain qu’il avait picolé à mort avec ses anciens copains d’armée tellement il était cuit au maximum. Il croyait aux extra-terrestres, lui, le grand savant qui savait tout avant tout le monde ?

-     Je peux prendre une douche chez toi mec, a t-il avancé.

-     Tu peux prendre une douche sans problème, sauf si dans ma baignoire vivent des calamars électroniques fabriqués dans le tiers monde.

-     Déconnes pas merde, tu me fous la trouille, j’ai peur tu sais, car si jamais ils m’ont repéré, je suis navré de te le dire, mais tu es aussi dans la merde que moi.

-     Bien sûr, je serais moi aussi dans ton merdier, et lorsque que tu auras cuvé ta vinasse, on parlera d’homme à homme, pas entre deux pochtrons. D’ici là, entre et ne fait pas comme chez toi, ne dégueules pas sur la moquette, je t’en remercie.

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Il est revenu à la normale ce con. Je dis con mais c’est mon pote, des années de connaissance, des siècles de connivence sur des sujets aussi divers que variés. Et le voici avec une gueule bouffée par les rides, l’œil terne et la bouche qui empeste l’œsophage mal nourri. A le voir ainsi, j’ai envie de balancer des fous rires dans la pièce. Et je me retiens, vous pouvez le croire amis lecteurs, je me retiens pour lui éviter la dégringolade dans un escalier façonné au burin. Je suppute que ma face doit lui ressembler puisque moi-même je suis issu de la syntaxe numérotée B.725.3, bien qu’il ne le sache pas vu que sa connaissance appauvrie ne peut le lui permettre. Enfin, il est là, devant son bol de café noir, son croissant pincé dans la main droite, environ à dix centimètres de sa bouche qui va l’engloutir. Il me regarde en souriant.

-     Tu ne bois pas ton café ?

-     Si, je lui réponds, il me manque un sucre, c’est tout.

Et je plonge la main dans la boite à sucre. J’en sors un, le balance dans mon bol, et je touille avec la petite cuiller. Des gestes à la con que l’on pratique habituellement chaque jour.

-     Tu as terminé ton chapitre, me questionne t-il alors qu’il vient de se bâfrer d’un bon croissant tout chaud.

-     Je l’ai finit la nuit dernière et je recommencerais le prochain chapitre dans quelques jours, j’ai le temps. Je crois que la fille va se faire buter par cet enfoiré de Paul…

-     Ah ? Il va la tuer ?

-     Bien sûr, il n’aime pas que ces putes se mettent à leurs comptes. Il empoche le fric des gonzesses et déteste le savoir ailleurs que dans ses propres fouilles.

-     Cà ne déconne pas dans tes polars mon Jules !

-     Pas question surtout, le lecteur veut du policier bien glauque, de l’hémoglobine à toutes les sauces, du cul aussi dans le placard et de la flicaille véreuse.

-     Et çà se vend bien ?

-     Tu parles, on dévore ce mauvais genre de littérature entre deux trains, entre sa maîtresse et sa femme, et l’éditeur se frotte les mains et son banquier avec !

-     Et toi, tu palpes l’oseille, ricane mon pote.

-     Assez de quoi m’emberlificoter dans des affaires aussi louche que ton slip copain !

-     Et ta bagnole, réparée au moins ?

-     Je l’ai revendu pour racheter une FACEL VEGA…

-     Ouah ! La classe mec, tu me feras le tour de Paname j’espère ?

-     Si tu veux, mais tu mettras du coco dans le réservoir, çà bouffe ce moteur car c’est un huit cylindres américain.

-     Ben mon vieux, çà rapporte sec les bouquins. Je devrais m’y mettre moi aussi, seulement je déteste écrire ! Pas de bol mec, sinon je palperais moi aussi du bifton et de la gonzesse à poil.

-     Tu sais, çà ne s’improvise pas d’écrire de la bafouille à deux balles.

-     Ouais, j’imagine… Tu dois te faire chier devant ta machine à écrire pendant des heures non ?

-     Il y a des moments creux, des moments où l’inspiration flotte. Alors tu plonges dans la néantisation d’un burlesque silence d’où la plume sévère crache du venin. Et tu picoles pour éviter la souffrance du vide…

-     Ben mon gars, t’as bien mérité ta grosse bagnole ! Je ne crois pas que je vais me mettre à balancer des verbes dans une page blanche, je le crains ! Déjà écrire à ma mère c’est toute une expédition, alors bazarder des tonnes de papier chez un éditeur, la vraie galère du galérien.

La suite, vous la connaissez. Mon pote est parti en titubant et les yeux rougis, la veste en deuil, et je me suis retrouvé devant le grand miroir planqué derrière un tableau du maître du surréalisme, Salvador DALI. J’ai enlevé mon masque d’humain pour que mon visage puisse m’apparaître dans son image conçue par nos ordinateurs. Un visage lisse, teinture de métal, reflet lumineux à cause de la petite lampe qui se balance au-dessus du miroir. Qui est en fait mon écran d’échanges avec mon vaisseau principal. Et oui, je suis un extra-terrestre, çà vous épate n’est-ce pas ? Bref, je dois contacter ma base, alors je vous demande quelques minutes de silence juste le temps de converser simple avec mes compatriotes.

-     Ici B.725.3 à l’écoute.

-     Bienvenue cher B.725.3, donnez votre décision pour ce qui concerne la planète des humains.

-     Impossible de se montrer à eux, nous sommes trop en avance sur leur système de gestion, laissons la Terre de magouille et allons ailleurs. J’ai un ami humain qui croit que nous existons, c’est amusant de remarquer qu’ils croient en notre présence alors qu’en réalité, aucun de nous ne c’est montré.

-     Nous avons envoyé des sondes juste pour estimer certaines informations entre les planètes elles-mêmes, rien de plus.

-     Une erreur pratiquée par nos dirigeants car les humains ont pu les voir. D’où cette impression que certains possèdent en nous supposant réels. Par la suite, nous ne devrons plus envoyer ce genre de sondes car nous pouvons risquer la découverte de notre présence. Je vais devoir interrompre la liaison satellitaire et vous dire à bientôt. Je vais redevenir cet écrivain alcoolique qui me répugne et ces humains trop stupides pour notre technologie avancée. Et dire que certains nous croient réels, si ils savaient combien c’est vrai… Liaison terminée.

Et voilà, j’ai remis mon masque et je vais pouvoir redevenir cet auteur de nouvelles que vous aimez tant. Alors, vous aimez toujours les extras terrestres humains ? LOL.

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Johnnel BERTEAU-FERRARY naissance PARIS 19 Janvier 1953.

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