Alec Mac Cárthaigh

heartillyline

Un hasard chanceux t'a mené à moi. Que cette nuit reste gravée dans mes chairs.

   Comme tous les soirs après son travail, Elhaym venait vider quelques verres au pub. L'endroit était toujours bondé, de la tombée de la nuit jusqu'à l'aube. Assise au comptoir du bar, sur un tabouret bancal, elle observait le va et vient incessant des clients. À la voir ainsi, on eut dit qu'elle attendait quelqu'un et en quelque sorte c'était bien le cas. Son regard se posa pour la énième fois sur la porte d'entrée, quand elle le vit enfin en franchir le seuil. Le souffle coupé, elle sentit son cœur se figer dans sa poitrine un court instant. Il était grand, environ un mètre quatre-vingt, une carrure athlétique, des cheveux blonds foncés et des yeux verts aventurine. Essayant de rester discrète, elle tourna la tête de l'autre côté, ne jetant que quelques coups d'œil à la dérobée. Si elle venait ici depuis quatre mois, c'était uniquement pour avoir le plaisir de l'apercevoir. Son physique donnait matière à rêver, et elle aspirait à le connaître, mais jamais elle n'oserait l'aborder… Déjà parce qu'elle était timide et ensuite parce qu'elle l'avait souvent vu repartir avec de très belles femmes. Quand elle entendit son rire, elle tourna les yeux vers lui et fut surprise de croiser son regard. Baissant rapidement les yeux, elle sentit le rouge lui monter aux joues. Son cœur battait à tout rompre et elle dut se mordre les lèvres pour garder pied dans la réalité. Quelle idiote de s'emballer pour si peu. Prenant une nouvelle gorgée de son chocolat, elle ferma les yeux pour la savourer. À leur table, les trois amis avaient une discussion houleuse sur la façon dont se comporter Alec avec la gente féminine.

- Aucune fille normalement constituée n'accepterait sciemment ta « proposition » en connaissant les aboutissants, en l'occurrence une ou deux nuits de ronds de jambes et puis basta ! s'exclama Sin, la meilleure amie du jeune homme.

- Tu comprendrais si tu t'étais laissée tenter… répliqua-t-il les yeux pétillant de malice. Quelle autre demoiselle refuserait de passer une nuit de débauche avec moi ?

- Je suis sûre d'en trouver une, lança Yumi sur un ton de défi.

La jeune asiatique se leva pour faire le tour du pub. Quand elle revint s'assoir, elle désigna du menton une jeune fille châtain assise au bar. Sin jeta un coup d'œil et valida le choix de son amie.

- Je vais vous montrer que même une fille saine d'esprit ne peut pas résister à mon charme ravageur ! lança-t-il sûr de lui, jetant un coup d'œil sur sa proie.

Celle-ci croisa son regard. Il lui sourit mais, elle détourna ses yeux presqu'aussitôt, les joues empourprées. Le jeune homme s'avança d'un pas souple et léger vers le bar. Il ôta son blouson en cuir et le posa négligemment sur le comptoir, tandis qu'il s'asseyait à côté de la jeune fille châtain. Penchant légèrement la tête, il cherchait son regard. Un sourire flottait sur ses lèvres charnues quand leurs yeux se rencontrèrent à nouveau.

- Bonsoir, dit-il d'une voix chaude et sensuelle. Vous permettez que je vous pose une question très directe ?

- Je… Oui… Je vous en prie, balbutia-t-elle, apparemment très déstabilisée.

- Consentiriez-vous à devenir mon « amie câline » pour cette nuit ?

La jeune fille sembla tomber des nues et en resta coi. Interprétant son silence pour un refus, le jeune homme lui fit ses plus plates excuses avant de faire demi-tour.

- J'accepte ! s'entendit-elle crier avant même d'en avoir formulé la pensée.

Il fit instantanément volte-face, un sourire triomphal éclairant son beau visage. C'était peut-être la seule chance qu'il lui serait donné de toute sa vie. Elle se devait de la saisir, quitte à le regretter demain, mais pour l'instant elle aspirait seulement à devenir sienne. Alors qu'ils atteignaient le parking, il lui demanda où elle préférait aller.

- On peut aller chez-moi si tu veux… j'habite tout juste à deux blocs d'ici, lui proposa-t-elle timidement.

Il acquiesça et lui tendit la main pour l'aider à monter sur sa moto. Sa main était aussi douce que sa poigne était ferme. Elle se retrouva collée à lui, sa poitrine blottit contre son dos et son visage au bord de sa nuque. Elle pouvait apercevoir le grain de sa peau et sentir son parfum. Le moteur ronronnait doucement quand il saisit ses mains ballantes afin de les placer autour de sa taille. Sortant de ses divagations féminines, elle assura son rôle de guide et lui indiqua la route jusqu'à son immeuble. Arrivés dans l'appartement, elle l'invita à s'installer sur son canapé et lui offrit un verre. Elle ne savait pas comment se comporter dans ce genre de situation et restait planté devant le canapé, muette comme une carpe… Le jeune homme posa sa main sur son avant-bras et d'une simple pression la fit s'assoir.

- Vous avez l'air de regretter vos paroles jeune fille… Vous n'avez pas à vous sentir gênée, si vous avez changé d'avis, dites-le moi et je m'en irais.

- Je ne regrette pas, pas encore se dit-elle intérieurement.

- Bien, dit-il en se penchant sur elle pour déposer un léger baiser sur ses lèvres. Je ne vous ai pas demandé votre prénom…

- E…El…Elhaym, bégaya-t-elle rougissante.

- Elhaym, répéta-t-il de sa voix chaude et profonde.

Quand elle entendit son prénom sortir de la bouche de cet homme, elle se sentit happée par l'aura captivante qu'il émettait. Oubliant son embarras, elle passa ses bras autour de son cou et l'embrassa. Le jeune homme sembla surpris par sa réaction. Ses beau yeux verts se troublèrent un instant, puis s'embrasèrent. Elle se mordit la lèvre et s'approcha plus lentement cette fois, observant son regard où le désir couvait. Elle l'embrassa à nouveau, laissa glisser sa bouche le long de sa mâchoire et descendit dans son cou. Elle inspira profondément pour s'imprégner de son parfum avant de poursuivre « sa route » jusqu'au lobe de son oreille qu'elle titilla du bout de sa langue. Quand elle l'entendit gémir, elle sentit son propre désir se propageait dans son corps comme une trainée de poudre. Les mains du jeune homme se crispaient sur sa taille et sur sa nuque, lui indiquant ce qu'il aimait. Elle s'enhardit, ôta son t-shirt et descendit sur son torse. Léchant et mordillant ses mamelons, caressant son ventre et ses hanches. Elle voulait le découvrir tout entier, caresser toutes les parties de son corps et embrasser chaque parcelle de sa peau. Dégrafant son pantalon, elle poursuivit sa descente en contournant sciemment son sexe, elle embrassa l'intérieur de ses cuisses et le creux de ses genoux. Remontant très lentement, elle fit glisser sa langue sur sa verge, puis elle recommença à titiller ses hanches avant de revenir la lécher et l'embrasser. Sentant son excitation monter, elle saisit son sexe dressé et le prit dans sa bouche, faisant tourner sa langue autour du gland. Le jeune homme émit un léger râle, son souffle était saccadé et ses muscles contractés de plaisir. Sa respiration s'accéléra brusquement, il souleva Elhaym et la renversa sur le canapé. Quand elle croisa son regard fiévreux, elle se sentit comme emportée par un typhon. Il l'embrassa avec une passion qui eut raison d'elle. Pantelante, elle se laissa aller, complétement à sa merci. Tandis qu'il déposait des baisers dans son cou, sa main descendit jusqu'à son intimité. Ses doigts dessinèrent des cercles autour de son clitoris avant de glisser le long de ses lèvres inférieures. Le tissu qui couvrait son corps lui parut insupportable, elle voulait le sentir sur sa peau. Comme s'il avait perçu sa pensée, le jeune homme lui retira ses vêtements. Déboutonnant d'un geste sa chemise à pression, il défit son soutien-gorge et caressa sa petite poitrine. Un agréable courant électrique traversa son corps quand il posa sa bouche sur ses seins, lui arrachant un soupir de plaisir. Sa langue jouait avec ses mamelons durcis par ses caresses. Relevant son visage, il l'observa et s'agenouilla au pied du canapé. Il déboutonna son pantalon et le fit glisser avec lenteur sur ses cuisses, embrassant la peau qu'il découvrait au fur et à mesure, jusqu'à ses chevilles. Il fit de même en lui retirant sa culotte. Vague de tissu, vague de baisers. Ses mains effleurèrent ses jambes avant de les saisir pour les passer autour de ses épaules. Sa bouche vint se poser sur son pubis tandis que ses mains pressaient délicieusement sa taille. Il glissa sa langue entre ses lèvres, les léchant, les suçotant, guidé par les gémissements emprunts de délice de la jeune fille. Quand il sentit qu'elle commençait à perdre pied, il se redressa et entra en elle. Elhaym gémit plus fort. Elle ressentit une forte chaleur envahir son bas ventre et irradier dans ses membres. Les vagues de plaisir qui déferlaient en elle étaient de plus en plus puissantes, l'emportant de plus en plus haut. Elle enroula ses bras autour de ses épaules, se pressant contre lui, le visage blottit dans son cou. Elle le serrait plus fort à mesure que son orgasme s'intensifiait, montant jusqu'au sommet du monde, puis chutant à une vitesse vertigineuse jusqu'à terre, rattrapé par les bras de son amant. Après leur étreinte, il la porta jusqu'à sa chambre et l'allongea doucement sur son lit. Alec demeura un moment debout, immobile et silencieux, à l'observer. Quand elle entendit ses pas s'éloigner, elle crut qu'il allait partir, mais contre toute attente il revint avec la couverture qui trainait sur le canapé, s'étendit auprès d'elle et les couvrit tous les deux. Il s'était allongé sur le dos à quelques centimètres de la jeune fille. Elhaym mourrait d'envie de se pelotonner dans ses bras, pourtant elle se retint. Elle appréhendait sa réaction et craignait de précipiter son départ. Basculant sur le côté, face à lui, elle ferma les yeux. Ses muscles tremblaient légèrement, elle inspira profondément pour les détendre, quand elle le sentit bouger. Ouvrant les yeux, elle constata qu'il avait roulé sur le côté, de son côté. Elle croisa son regard et il lui fit signe de se rapprocher, ce qu'elle fit sans se faire prier. Son bras autour d'elle suffit à la combler. Elle s'endormit comme un bébé, dans un berceau de chaleur parfumé, le sourire aux lèvres.

 

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