Alice et Laurent

aile68

Ils se sont vus, se sont rencontrés sur les quais comme prévu, ce ne fut pas le coup de foudre mais quelque chose les rapprocha, une curiosité commune, qui les fit discuter jusqu'à une heure assez avancée de la soirée. Ils se promirent de se revoir à dîner chez Laurent samedi en huit, Alice le nota bien dans son agenda mais ne risquait pas d'oublier tant elle se réjouissait de l'invitation. Elle décida tout de suite de l'inviter à son tour à goûter le dimanche suivant ce qui fit gentiment sourire Laurent, et lui fit penser que c'était une invitation pour le moins originale pour des adultes. Le chat d'Alice n'avait cessé de s'agiter durant toute la soirée, sautant sur les genoux de l'un et de l'autre, au bout d'une heure il avait adopté Laurent et lui donnait des coups de museau pour qu'il le caresse. Alice parla beaucoup avec une volubilité étonnante pour une première rencontre, riait, rougissait même comme une jeune étudiante. Laurent timidement finit par lui mettre sa veste sur les épaules car elle se plaignit plusieurs fois non sans une feinte coquetterie que l'air était frais. Tous deux avaient besoin de compagnie, celle de Laurent était plutôt calme et attentionnée, il se conduisait  en homme cérébral qu'il était. Il regretta presque de saluer la femme qu'il avait écoutée avec un amusement et un intérêt particulier. En une heure elle lui avait parlé de sa vie, de ses amis pour qui elle cuisinait, de son goût pour la chasse avec son père qui était en fait une vieille tradition dans la famille. Elle tenait beaucoup de son père, elle était le fils qu'il n'avait jamais eu et l'aînée de trois filles. Laurent aurait bien voulu en dire plus sur lui, mais il fit le tour de sa vie en cinq minutes, il essayait de gagner les voyages que proposaient les livres de mots croisés, un jour il le sait il gagnerait. Il participait à des tournois également de mots croisés au sein d'un club à Tourcoing. Aux côtés de l'admiration d'Alice qui poussa des oh et des ah, Laurent finalement se dit qu'il n'avait pas une vie aussi plate qu'il se l'était imaginé, au contact de la femme, sa vie prenait des couleurs. Ils se séparèrent à dix heures passé, Laurent ne s'aperçut même pas qu'il oublia sa veste, dans son for intérieur il était content de revoir Alice et sa joie de vivre.

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