Alice et Laurent (suite)
aile68
Arrivé au bas de son immeuble, Laurent s'aperçut qu'il n'avait plus ses clefs pour rentrer. Si au début il s'affola un peu, il se dit que ce serait un bon prétexte pour revoir Alice, il pensa d'abord aller chez elle, mais il déchanta vite en pensant qu'il n'avait pas son adresse en tête. Et puis lui revint le souvenir de la première lettre de la femme: " J'habite au petit hameau". Très bien c'est là qu'il se dirigea aussitôt, il fallait presque une demi-heure pour y aller. Il se mit à courir à plusieurs moments. Il ne voulait pas arriver trop tard. Dans la joie de se rencontrer ils n'avaient même pas pensé à échanger leur numéro de téléphone. Arrivé à destination Laurent gara sa voiture, personne dans les rues, comment retrouverait-il la maison d'Alice. Un miaulement attira son attention, hourra c'était le chat de cette dernière! Le chat qui avait reconnu le nouvel ami de sa maîtresse, se frotta à ses jambes et Laurent se baissa pour le caresser. "Alors mon gros chat tu es encore dehors? Va bien falloir penser à rentrer maintenant." Il avait hâte de revoir Alice. Un bruit de volets claqua plus loin et l'on entendit: "Mistigri!" C'était la voix d'Alice! Magnifique! Le chat partit faire un dernier tour tandis que l'homme se pressa en direction de la voix qu'il avait entendue.
"Ah mais c'est vous! J'ai votre veste. Venez donc la récupérer."
- Oui et j'ai mes clefs dans ma veste.
- ça alors!
La femme ouvrit à Laurent fière et un peu intimidée de lui montrer son logis. C'était un trois pièces assez spacieux, bas de plafond, on eût dit la maison des sept nains. Un désordre qu'il jugea sympathique régnait dans la salle de séjour, sa veste était posée sur une chaise. Alice la lui tendit avec empressement et tous deux restèrent un moment debout au milieu de la pièce.
"Bien je vais y aller. Je ne veux pas vous retarder." dit Laurent.
- Oh vous ne me dérangez pas. J'allais me faire une infusion. Vous en voulez une?
Il ne sut quoi répondre:
- Euh non merci. C'eût été avec plaisir mais je dois rentrer maintenant. Il fait bien nuit.
- Oh mais attendez! Je n'y avais pas pensé plus tôt! Je vais vous raccompagner en voiture. On en aura pour cinq minutes.
-Oh non! Je ne veux pas abuser.
- Mais non vous n'abusez pas du tout!
Alice était trop excitée de lui rendre ce service. Dans la voiture, elle ne cessa de parler et sembla bien désolée quand elle arriva au pied de l'immeuble.
"Nous voilà rendus!" Elle regarda Laurent légèrement gênée et ne trouva rien d'autre à faire que sourire.
- Merci infiniment Alice! C'est qu'il et vraiment tard.
- Vous vous coucherez sans faire vos mots croisés ce soir!
- Oui! C'est exact. Bien, à bientôt!
- Oui, à dimanche!
Laurent sortit vite de la voiture car le rouge commençait à lui monter aux joues. C'était la première fois qu'une femme le ramenait chez lui. Il était content et avec sa retenue habituelle, il ne voulait pas trop le montrer. Dans la loge de la concierge il vit un rideau bouger. Les commérages iraient bon train demain. Mais il s'en moquait, il était tombé amoureux.