Alice: retour au pays

dreamcatcher

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Alice de l'autre côté du miroir


C'est capitaine d'un bateau qu'on retrouve notre très chère Alice - formidablement interprétée par Mia Wasikowska - puisqu'elle a pris la suite de son papa adoré. Après avoir survécu d'un mini remake du Titanic version Pirates des Caraïbes, et être rentrée à Londres un peu en retard auprès de sa mère, elle se retrouve face à l'homme qui l'avait demandé en mariage dans le 1er opus: Hamish. Toujours avec sa belle gueule de vainqueur, misogyne et prétentieux, il veut réduire à néant la carrière des Kingsleigh (la famille d'Alice). C'est dans sa charmante demeure qu'Alice revoit Absolem, le joli papillon bleu. Et là, elle passe de l'autre côté du miroir. 

La voilà traversant le ciel, la voilà virevoltant et pouf, la voilà dans les roses. On y retrouve tout le monde, cette fois, pas besoin de chercher plus loin. Un seul manque à l'appel: le Chapelier. Mais où est-il? Pas même le temps de s'inquiéter car, très vite, on aperçoit sa jolie maison en forme de chapeau. Il est là, encore plus fou que fou, mais fou émouvant, fou triste, un fou qui nous brise notre petit cœur d'enfant. Ce qui nous attend? La mort. C'est ça ou Alice qui doit encore faire un truc IMPOSSIBLE pour le sauver. Mais qui a suivi l'univers d'Alice sait que rien n'est impossible. Absolument rien, même si Alice elle-même n'y croit pas tout de suite.

La seule façon de sauver le Chapelier est de revenir dans le temps, et là on se retrouve dans Retour vers le Futur ou dans Harry Potter avec l'épisode du retourneur de temps d'Hermione. Mais ici, le temps est une personne. Ce n'est pas simplement le temps, c'est Le Temps, et c'est un admirable, que dis-je, impérial, Sacha Baron Cohen qui l'incarne. C'est LE point positif du film, car je l'ai trouvé absolument GENIAL. 

Partie dans le temps, Alice va devoir changer le passé pour sauver le Chapelier. Mais le hic, c'est qu'on ne peut pas changer le passé. Après une charmante tentative pour éviter une catastrophe, Alice se rend bien compte que Le Temps avait dit vrai. Il semblait sans cœur au début de son aventure et peu à peu, après de longs voyages (dont un épisode assez drôle dans un asile soignant l'hystérie), la voilà qui aime Le Temps comme elle aime le Chapelier. On a bien cru que tout allait finir, puisque notre copine la Reine Rouge (qui a toujours envie de couper la tête à tout le monde) a fait une grosse connerie (alors qu'on l'avait prévenu quand même) mais... Qui a dit que tout devait finir mal? 

On oublie les fabuleuses histoires de Burton, on oublie tout et on recommence. Nous voilà comme des gamins devant un film qui se finit - selon moi - beaucoup trop en Happy End. C'est le monde des Bisounours. Tout le monde va bien, le Chapelier est sauvé alors on est content mais Alice part déjà. Et quoi? Même les sœurs du Royaume se réconcilie: la Reine Blanche (qui est quand même une petite pute) s'excuse d'avoir bouffé des tartelettes et sa sœur lui pardonne, comme si une simple petite phrase pouvait changer sa personnalité. J'me suis vraiment retrouvée conne devant ce moment, qui transforme nos personnages préférés naïfs de la tête aux pieds. 

Alors, y'aura une suite ou y'aura pas? 
On se demande bien, les avis sont partagés. Les uns se disent qu'une fin cool ne peut donner une suite puisqu'aucun problème ne pointe le bout de son nez, d'autres affirment qu'on ne quitte pas un rêve de cette façon. On se réveille souvent, chamboulé, perturbé, confus, parce que rien n'a de sens ou tout en a un justement, mais jamais parce que tout se finit bien! 

J'avoue avoir quitté le cinéma bizarrement. D'une, parce que la lumière du jour blesse un peu nos petits yeux, mais cet effet là se produit pour chaque film. De deux, parce que je ne sais me prononcer de façon générale sur le film. J'ai vraiment adoré mon retour au Pays, la rencontre avec Le Temps, les retrouvailles avec le Chapelier. Je suis mitigée concernant le passé, le voyage entre les années, le côté naïf (ou trop simple? Je ne sais pas vraiment comment l'exprimer) et la morale de fin. N'ayant pas lu le livre, je ne peux pas vraiment comparer. Ce n'est qu'un ressenti parmi tant d'autres. 

Dans tous les cas, si un jour vous mangez des tartelettes, assumez-le. Parce que ça pourrait sauver plusieurs têtes. 

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