Allohomora

Manon B.Castle

Etre féministe, ce n'est pas vouloir castrer tous les hommes de la planète (mmmh, certains peut-être). C'est revendiquer des droits, une reconnaissance mais surtout un putain de respect.

Lors des batailles antiques, elles étaient là. L'humanité leur avait attribué du pouvoir. Elle avait fait de la femme, une figure du chaos et du désordre. Tous les citoyens, sans exception célébraient et vénéraient la figure féminine. Dans les tribus celtes, la femme était envoyée au front. Elles étaient considérées comme des êtres dotés d'une force exceptionnelle. Sans aucune hésitation, elles brandissaient leurs armes devant leurs ennemis. Elles étaient tellement puissantes, et tellement effrayantes pour les hommes, qu'ils prirent la décision de les réduire à néant. Autrefois, l'Afrique était un pays où la femme incarnait la vie, la créativité, l'ingéniosité et la force. Les hommes décidèrent de voler leur puissance. Oh, joie, le christianisme s'imposant au Moyen-âge, la femme fut réduite à un simple vagin que l'on peut pénétrer quand nous le voulons grâce au droit de cuissage. Oh, autre joie, l'islam ! Les femmes se voient être des incarnations impures ayant besoin d'un homme pour exister. Derrière ces dieux que l'homme vénère se cache des hommes misogynes qui ont tout simplement peur de ne pas pouvoir posséder une assez grosse paire de c********. Et vous pensez que cette période est révolue ? Oh, non ... Vous connaissez la culture du viol ? Les inégalités de salaire ? Les produits hygiéniques payants ? L'excision ? Le mariage forcé ? Le point du mari ? Le repassage des seins ? Les maternités forcées ?

"Et tout le monde s'en fout". 

À vous, les propriétaires de pénis. Sachez que nous n'avons pas besoin de vous pour avoir un orgasme. Sachez aussi que nous sommes aussi forte que vous pensez l'être. Enfin, sachez aussi que nous ne sommes pas seulement des vagins, mais aussi des êtres humains qui devraient bénéficier des mêmes droits que vous. Nous n'existons pas pour vous faire jouir, nous n'existons pas pour vous servir, nous n'existons pas à travers vous. Nous sommes LIBRE. Aussi libre que l'étaient les amazones. Aussi forte que l'étaient les valkyries. Aussi puissantes que l'étaient les déesses originelles. Et aussi combatives que l'étaient nos ancêtres : sorcières, guerrières, suffragettes, auteures, philosophes, sportives ... Nous aussi, nous pouvons être des « p'tites canailles ». Arrêtez d'insulter les femmes qui ont, selon vous, de nombreuses aventures sexuelles. Nous aussi, nous pouvons posséder notre propre « tableau de chasse » comme vous l'appelez. Cela ne fait pas de nous des salopes ! Nous n'appartenons à personne et encore moins à vos pénis messieurs. Méditez là-dessus (en estimant que vous possédez un cerveau capable de comprendre cela). 

À vous, les professeurs/professeures de sciences. N'oubliez pas de mentionner la fonction du clitoris dans l'anatomie féminine. Il existe, il n'est pas là pour faire jolie, mais bien pour nous donner du plaisir. Toutes les filles devraient connaître leurs corps à la perfection. 

À vous, les religieux/religieuses. Vous véhiculez une image maternelle de la femme (pour ne citer qu'un problème parmi tant d'autres). Ce n'est pas parce que nous pouvons être mère, que cela signifie que nous devons absolument trouver notre bonheur dans la maternité. Être une femme ce n'est pas être mère. 

À vous les gynécologues/médecins hommes et femmes. Vous qui pratiquez des examens vaginaux sur des femmes inconscientes pour un cours de médecine ou qui pratiquez ce fameux « point du mari » après un accouchement. Et je ne parle pas des violences gynécologiques de plus en plus fréquentes. 

À vous les parents. N'élevez pas vos fils dans le monde du patriarcat, n'élevez pas vos filles dans ce monde de patriarcat. 

À toutes les femmes. Arrêtez de trouver "normal" les embrassades forcées, les mains aux fesses, les frottements de pénis contre vous dans les transports en commun, les insultes lorsque vous portez une jupe ou un décolleté ! Réveillez-vous, armez-vous, battez-vous, car ce n'est pas la société qui le fera pour vous, pour nous. 

Et n'oubliez pas ; sur plus de sept milliards d'êtres humains, nous sommes plus de trois milliards ... 

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