Allumette, gentille allumette...
Lauriane Pdp
Blottie au creux de son ombre,
Mon âme muette vacillait doucement
Au crépuscule du nombr-il
me fondait dans son amour, mollement.
Voir en l'autre une béquille
En soi, une éclopée
Se briser pour une broutille,
L'amulette, brisée.
On se loupe de noir en miroir brisé sans souffle, coupé.
On s'égratigne les peaux pâlies,
Par l'habitude,
Par les carcans qui nous dépassent
On s'établit. On se coupe.
On est un couple qui a cessé.
Puis, j'ai craqué l'allumette,
Celle de tous les démarrages
Des-rapages corpuleux,
Ravages aveugles des absolus incendiaires
où mon âme en goguette
Crépite de nouveaux.
Sans décalage.
J'suis pas sécable, mais corrosive
J'suis pas aimable, mais c'est pas pire
Que d'être mi-èvre ou mi-raisin
D'être mi-sérable sans une raison.
S'en donner l'air, paraître con
Et s'y complaire.
J'ai, un instinct d'une colère sourde
Et des instants sans aucun doute :
Comme un flambeau cautérisant
Et v'là qu'ma rage cogne sur mes dents !
Du fond d'la mine, une castagne hystérique,
Et des fureurs contre toute la clique
Des braves gens « émail diamant » !
Ceux qui sourient en 2012
Ivres sans conscience,
D'être dans une société de flouze et d'ignorance !
Et puis, accélère la cadence !
Café-clope-café-clope-café-clope
C'est la rengaine du cyclope
Qu'avait deux yeux
Mais dont un a été crevé.
C'est plus facile de vivre ainsi :
C'est plus pratique de n'pas gueuler,
Plus pragmatique de n'pas froisser.
Mais c'est nous prendre pour des gros tas !
Des tas de draps bien propres en soie !
Moi j'veux du sale, du foutre et du rugueux
Que quand t'exploses tu m'en foutes plein les yeux !
Pousse une gueulante, soit négligente
Sors de ton cadre !
Pour que les plumes d'acier s'aiguisent
D'un appétit qui cherche l'esclandre !
Pour que de nos colosses aux pieds d'argile,
On puisse peut-être enfin descendre,
Qu'on s'sente fragile,
Et presque utile.
j'aime !!!
· Il y a presque 9 ans ·Patrick Gonzalez