amandes

Yves René Bonjour

                                 Amandes

 Je t’aime, petite fille à la peau si douce, aux yeux d’amandes amères, aux lèvres souples et chaudes. Pour tes airs de femme et de garçon manqué, pour tes feintes et tes non dits, et ta jolie frimousse de jeune matelot embarqué sur ma galère. Avec ton envie d’apprendre les choses de la vie et ta déjà longue expérience sur le pont de la souffrance. Tu viens souquer avec moi, tes mains touchant les miennes sur des avirons qui nous briserons peut-être les reins... Enchaîné à toi, j’ai peur de te faire du mal, de louper la cadence, de te faire souffrir en lâchant, d’un coup de tête, d’un coup de cœur, les bois qui nous font avancer sur la vie.

 

Je ne suis pas un ange mais je n’ai pas non plus tué tous mes démons. J’ai trop fait de mal pour recommencer la vie que je menais autrefois, vie d’alcool, de bruits et de vaines fureurs, d’amours à la sauvette quand bien même amour il y avait. Mais ce passé est encore présent, il attend à la porte de mon âme, prêt à entrer dans mon cœur et de cela j’ai peur...

 

Mon futur sera-t-il une vie ? Notre vie sera-t-elle douce et tranquille, sereine ? Où alors le chaos viendra nous emporter, nous arrachant l’un à l’autre, nous éloignant pour toujours.

 

Je retarde le moment de vivre avec toi car j’ai peur de moi. Je veux vivre près de toi, être dans tes bras qui me serrent, me protègent, qui me guident et m’entraînent sur les chemins de la volupté, avec tes mains qui me caresses et jamais ne me blessent.

 

Attend moi ce soir sur le quai, nous lâcherons les amarres à l’aube de nos baisers.......

Signaler ce texte