Ambre de l'encre

Francis Etienne Sicard Lundquist

Sonnet

Chaque pas de la vie éloigne du poème

La peur de succomber aux douleurs du néant

Dont l'obscure parade auprès d'un trou béant

Arrache des miroirs un terrible blasphème.

 

Quelques gouttes de miel parfumant le saint chrême

Tombent d'un ciel meurtri par le cri mécréant

D'un cerf apprivoisé mais pour toujours réant

Comme si toute chair l'avait pris pour emblème.

 

Des ruches de silence ouvertes au chasseur

Bourdonnent en patience au tamis d'un sasseur

Dont les bras dénudés espèrent la richesse.

 

Personne ne s'invite au repas de la mort

Et pourtant le trépas sacre un dernier effort

D'un testament écrit sous le poids de l'ivresse.  

 

Francis Etienne Sicard Lundquist @2015

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