Ame qui vive.
Marcel Alalof
Ame qui vive.
La promenade du jour, dans le jardin de cette maison abandonnée depuis des lustres,dans la campagne française.Ici,une inscription : »Sentier des arbustes ».Mais,ni sentier ni arbustes ;des herbes folles.
On sait que le dernier propriétaire a disparu on ne sait où,pendant la guerre.Ni enfant,ni famille,ni intrus,mais vers minuit quand il fait beau,un forme translucide flotte autour de la maison,sans jamais laisser de trace.Elle repassera.
Il est assis dans l'herbe,le dos appuyé sur un tronc d'arbre.Il voit une forme floue apparaître à quelques mètres,mouvante,qui éclaircit la nuit comme un halo,poursuit son chemin comme si elle n'était pas troublée par sa présence.Sa route la mène vers un amoncellement de ruines où elle s'efface, comme aspirée.Il revient tous les soirs et chaque soir,la forme apparaît,poursuit son chemin vers les ruines, où elle s'efface.
Il a perdu tous les membres de sa famille et,à chaque décès,il a vu,avant l'enterrement des phénomènes inhabituels. Par exemple,les lumières de l'appartement de son frère qui clignotaient sans arrêt lorsqu'ils s'étaient réunis deux jours avant l'enterrement de leur mère.Et quand il rentra chez lui,deux court-circuits dans son appartement, où l'électricité avait été pourtant refaite aux normes.
Quelques années plus tôt,avant l'enterrement de son oncle,le frère de sa mère,la tasse de thé que prenait sa grand-mère,en parlant de la succession de son fils,lui avait soudainement explosé dans la main.
Puis,avant l'enterrement de son père,un cendrier de verre massif,dans la maison depuis plusieurs dizaines d'années,s'était fissuré de tout son long.
Bien sûr,la cérémonie funéraire est une marque de respect de la famille au cher défunt.Mais,lui savait que le premier objet de la cérémonie était de faire comprendre à l'âme du défunt qu'il avait quitté ce monde,car le défunt ne sait pas qu'il est mort.Il faut le lui faire comprendre.
Quelques jours plus tard,il se rendit dans le jardin avec son chien,jusqu'aux ruines où le fantôme disparaissait.Par une sorte de respect peut-être ridicule,il le tenait en laisse.Le chien tourna un peu,puis s'orienta vers un recoin abrupt où s'entremêlaient racines recroquevillées et ruines sans âge.Le chien se mit à gratter sans discontinuer.Il l'aida,en enlevant les gros cailloux. Il vit des ossements qui avaient pris la couleur de la terre,se confondant avec elle.Petit à petit,il reconstitua le squelette,remplit les formalités administratives et le fit enterrer,selon le cérémonial de sa religion .
Depuis,l'esprit a quitté les lieux.Il est rentré chez lui.
Waouh....et la suite.... ?
· Il y a presque 7 ans ·J'ai lu d'un trait !
En fait, c'est émouvant ....
theoreme