Amer recommencé

Jean Claude Blanc

mortelle solitude ; le deuil, lui va si bien, en ce mois de novembre, suis rongé par mes vers

                                  Amer recommencé

 

Il passe ses journées, à lire, à bouffer

Suivre les informations, d’un coup d’œil distrait

Somnole pour rêver, quelques instants de paix

Faut dire qu’il s’ennuie ferme, c’est dur de continuer

Le « silence des agneaux », le mutisme des idiots

C’est son film ordinaire, avec son cabot

Pour sa froide partenaire, pas mal autoritaire

Il est l’homme à tout faire, esclave, mercenaire

A devenir mytho, il se parle à lui-même

A beau se répéter, qu’il ne doit pas s’en faire

L’angoisse, lui tord le cou, précède le suicidaire

On récolte toujours, les fruits de ce qu’on sème

Prostré sur canapé, s’amuse croiser les mots

Pas facile de chasser, ses personnels maux

Tueries à la télé, l’Afrique persécutée

Journalistes trucidés, idées noires rajoutées

A réussi l’exploit, de tout envoyer chier

S’en tient à la sagesse, d’un ours mal léché

Tout le monde se blasphème, la famille éclatée

De causer à ses murs, y’a pas de ricochets

Rancunier, revanchard, n’est pas de cette engeance

Ceux qui se couvrent d’ordures, les laisse à leur conscience

C’est dans la raillerie, qu’il retrouve bonne humeur

Car la vulgarité, ne souille que ses auteurs

Pendu au téléphone, il sonne le tocsin

Appelle ses gamins, et ses meilleurs copains

A soif de crachoir, abondent ses idées

Déversoir chérot, mais faut s’en contenter

Il n’ose imaginer, ce que sera demain

Quand on a la fringale, se noue le cervelet

On s’habitue à tout, mais jamais à la faim

Avides de savoir, ce qu’est l’éternité

D’exciter ses neurones, ça aide à satisfaire

Ce qui passe en nous, claironne l’imaginaire

Obstinés narcissiques, le monde, on veut parfaire

Hélas, en vérité, on n’y voit pas bien clair

Mon gonze, à la retraite, s’attend à dépérir

De ranimer le poêle, le diner, se farcir

Végéter, et guetter sa miss au carreau

De trop se lamenter, va devenir dingo

Parfois, il le regrette, d’avoir posé ses guêtres

Abandonné ses potes, son sens du paraitre

A peur de son miroir, n’y voit qu’une carcasse

Prématuré vieillard, la mort regarde en face

Dans la classe des séniors, pas fier, y est entré

C’est dur à avaler, que ses membres sont usés

Bricole, le pensionné, sur son ordinateur

Déverse ses moribondes, réflexions antérieures

Sit-in pacifique, malgré vents et marées

Gandhi à sa façon, sa lutte va persister

Adule ses supporters, renie ses déserteurs

Il a choisi son camp, celui des bienfaiteurs

En a bavé sa part, concède le témoin

A ceux qui rient en coin, d’outrances, de venin

A leur tour de flipper, de reprendre le manche

Du haut de son perchoir, va jouir de l’ambiance

A le choix de survivre, ou se tirer des balles

Au fond, ne s’en veut pas, se flinguer, ça fait mal

Ce serait trop flatter, les prophètes faux amis

« Il était vraiment dingue, devait finir ainsi »

Mon artiste à lui seul, son coach, son libre arbitre

Un gus multifacettes, qui s’admire le nombril

Ne se concède rien, lui-même intransigeant

Savez, les suicidés, sont les plus exigeants

S’exclure du troupeau, y songe sans arrêt

Rien ne peut l’arrêter, se cause en secret

Sa nuit mélancolie, est un regain de vie

Lorsque le jour parait, son humeur s’assombrit

Poursuit son marathon, tout seul pour courir

Pour connaitre la gloire, il faut des adversaires

Des athlètes de sa taille, il n’y en a plus guère

Victoire, à la Pyrrhus, aux trophées inutiles

Une maison, un jardin, locataire de passage

Une greluche solitaire, dont il ignore la voix

Deux ados indigents, éducation sauvage

Enfin une famille, qui le couvre de crachats

Vous comprendrez sans peine, qu’il préfère le trépas

Ne peut que se marrer, et peu à peu s’abstraire

« Pourtant faut continuer », belle blague, d’un téméraire

Solide en apparence, il veut défier l’enfer

S’éclater consciemment, en bonne santé, s’extraire

A force de composer, est rongé par les vers JC Blanc novembre 2013 (le deuil lui va si bien)

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    · Il y a environ 11 ans ·
    2012 09 07 12.19.16   copie 92

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