A bannir les ponts

annamuller

A bannir des ponts sous les rides de tes yeux
où le temps implore tes printemps vaporeux

A bâtir des poèmes sur les flancs de ton âme, 
et des vers en cascade pour ton coeur en cavale

A figer les pendules pour reculer les aubes
A chanter ton nom dont les voyelles sont une ode

A toucher tes prunelles, lunes des cents nuits 
 qui à l'ombre des soirs, sous ta paupière brillent 

A chanter les cantiques des aèdes en exil,
A faire trembler les terres siciliennes ou Kabyles

A compter chaque pigment, parure de ta peau,
retenir le gout de chacun de tes mots

A crier les mots doux, de mon âme en écho, sur tous les clochers des capitales et des eaux

A te couvrir de lys, d'eau de pluie,
de couchants automnales et de brises alanguies

Et si l'usure nous prend, otage des tourments
si le jour se noie sous la tempête du Temps

Alors je m'en irai, en bohème au coeur lourd
pour parcourir les ponts, y chanter mon Amour

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