Amour Celsius - positif

_aylden_r

Inspiration : "Aux Enfers du Plaisir…", de silas-chien-dutopie
Un peu de joie se fait ressentir ce matin
Car si je n'osais passer le seuil de votre chapelle,
Sur le mont Palatin,
Je sais dès à présent que fortune exauce les vœux :
J'ai vu l'ange irréel,
Vous voilà incarné, adoré à mes yeux…


Ô bouche, porte de l'infortune !
Bientôt transie aux portes de la Raison !


Mon prince, s'il n'y a que cela pour vous plaire,
Je m'agenouille, me courbe et me jette à vos
Pieds embrassés par des passions dévotes -
Autant de disciples traîtres dans l'ancien caveau,
Tous portant la torture facile en haire -
Que l'Esprit altéré a en symbiote…


Au nom du Fils, janissaire aux portes du Cœur,
Mon roi, je vous ai menti
Je prêche le Diable parmi les nones du chœur
Et les plus folles doléances restent à inventer
Pour, peut-être au petit jour, goûter votre chair hostie
- Dois-je me repentir de trop vouloir vous admirer ?


Pauvre femme de péchés...


Quitte à aimer, j'abandonne tout pour le faire,
Le défaire et le refaire,
Sur la même longue lame
Langoureuse des grands martyrs amoureux d'un dieu qui,
Sûrement, te ressemble car, Spectre au-dessus des flammes,
Tu m'apparais, drapé d'une aura d'albâtre et rubis…


Fauve mécanique aux portes de la Folie,
Je ne dors plus


J'entends et récite de plus belle de fervents cantiques
Obscènes et frénétiques aux sacrilèges caresses
À dévoiler Marie, à briser les tympans les plus saints !
À faire rougir les madones et leurs seins !
À assiéger les soutane-forteresses
Des grenouilles de bénitier !


Et je me noie à t'écouter, comme l'on boit de tes psaumes,
Toujours plus doux et enfiévrés que la veille,
Alors tant que la lune malicieuse nous surveille,
Laisse-moi ôter ton armure d'acier et ton heaume
Laisse-moi me brûler au plus haut degré, à coucher
Ongles et paumes sur ton torse dénudé


Alors va, galope, grimpe, glisse
Petit vers aux sons et rythmes lisses
Faufile-toi entre ses cuisses
Avant qu'une autre ne le puisse !


Plaisirs aux serpents défendus -
Saintes prières interdites -
Par une toute autre grâce mordus, ô Paix déchue
Des pauvres innocents, ô Paradis perdu
Cristal d'amours inédites, je te pense ô Malin...
Comme les marins épuisés devant la belle Circé,
Je bois goulûment à ta coupe de désirs déversés :
Tant pis si l'alouette ne chante pas pour moi demain !
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