Amour fugitif
manou-croze
Si l'ombre des dieux nous prive de lumière, seras-tu épargné ?
Le berceau lunaire de nos passions fut balayé d'une légère brise. Il s'agissait-là du souffle paisible de l'hiver, qui endort les âmes et prend sous son aile les faibles. Le visage calme, la voix si douce, tu m'avais promis que seules mes caresses sauraient faire sécher tes larmes. La trahison fut céleste, si brutale. Tu avais embrassé l'infini et le néant pour te faire oublier, être effacée de ma vie. Mon amour, aussi égoïste fut-il, n'aura su retenir ta main qu'un temps fini. Je t'ai haïe pour avoir voulu t'enfuir, me laissant seul face à ce monde qui n'a jamais été le tien. Mais ton véritable ennemi t'habitait indéniablement, te condamnant à la tragédie. Je me remémore cette nuit d'été, où tes tristes yeux me murmuraient sous le soleil rougi ; je t'aime.