Amour manquant

              Amour manquant

Mon pote, amour manquant, fit l'honneur à ses dames     (ré, do#m)

Bien sûr, il a vieilli, mais n'en fait pas un drame               (mim, fa#m)

Ses souvenirs abondent, à en verser des larmes                 (sim, mi7, la)

Nous les conte en riant, philosophe en son genre              (ré, do#m)

Tout seul en sa tanière, veut bien nous en apprendre        (mim, fa#7)

«Pour garder la santé, rêvassez, versifiez»                       (mi7, la)

ça fait bien des années, qu'a pas touché une femme

Son cœur lui interdit, depuis qu'est morte son âme

Sa payse, sa complice, en terre depuis longtemps

Hésite à nous montrer, quelques photos jaunies

Issues de sa mémoire, quand était belle sa vie

Des clichés de bonheur, qu'il garde jalousement

Dés fois serait tenté, d'aller la retrouver

Des amours éphémères, il en a plus qu'assez

Ne peut se consoler, de son lointain passé

Il porte en devanture, sa bague de mariage

Sa chaîne et sa médaille, en ultime témoignage

De ses années lumières, où sentait bon l'été

A ses rares copains, se montre solidaire

Trinquer à la santé, mais à ne sait plus qui

Pour fuir la misère, les jeunes sont partis

Les quelques gibiers qui restent, font pas dans la gaieté

Divorcés, retraités, et les manches à balai

Qui rament pour leur pension, tout juste alimentaire

C'est sûr qu'elles sont jolies, nos montagnes d'Auvergne

Pour partir en estive, mais gare aux lendemains

Les beaux jours, on les compte sur les doigts de la main

Résistent les durs à cuire, qui encaissent les beignes

De l'hiver rigoureux, congères sur les chemins

Matelas blanc de neige, jusqu'à la saint glin-glin

Au détour de mes stances, sûrement avez compris

Que je fais des poèmes, mais pas des prophéties

De plaire aux nanas, j'ai dû en faire mon deuil

Amour ou humour, moi, je choisis les deux

Je cache mes sentiments, pour faire des heureux

Même j'en rêverai encore, pénard dans mon cercueil

Elle frappe à ma conscience, l'histoire de mon ancien

A sûrement fait des siennes, l'imprévisible destin

On va boire la coupe, et même jusqu'à la lie

Le monde tourne plus rond, a la tête au carré

On sent venir l'orage, plus question plaisanter

Merci, j'ai dégusté, blague en moi mon esprit

                 JC Blanc     mars  2022  (sur une musique de Brassens:   Les amours d'antan)