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Amours décomposés
antares
Caché là derrière le feuillage
Se tenait sans bruit et sans mouvement
Allongé comme sur une plage
Un homme tout couvert de sang.
Sur le sol livide luirent tout à coup
Mille visages tous ornés de trous
Anthropophages de leur corps gisants
Qui vivaient là en se décomposant.
Jonchaient la terre aux veines noires
Des mâchoires toutes de pus gorgées
Guettant sous la lumière du soir
La proie qu’elles avaient chassée.
J’avais emménagé dans ce sanctuaire
Peuplé de crânes et de paires d’yeux
J’eus pour l’un d’eux un amour sincère
Je le fixais l’air amoureux.
Sous mes pieds l’enfer ouvrit sa porte
J’étais devenu l’un d’entre eux
Mon bel amant saisit ma chair morte
Et mordit mes lèvres autant que faire se peut.