An doras dubh

kerby

Histoire policière se déroulant en Irlande mettant en scène un tueur en série.

An doras dubh Chapitre 1:

Oíche na coise tinne

Au petit matin les rues de Dublin commencent à prendre vie. Dans le petit appartement situé au quatrième étage un réveil sonne. Une main surgit de la couette et tout en tâtonnant cherche le petit appareil électrique. Une pression sur le bouton du dessus suffit à l'éteindre. Dans le lit Killian grommèle après cette fichue sonnerie. Il s'assoit et prend un moment pour s'accoutumer à la pénombre de la chambre. Les yeux plissés il regarde l'heure. 7H30. Le mal de crâne qui lui taraude la tête lui fait comprendre qu'il n'aurait pas du aller au pub Mac Kenzie hier, ou du moins il aurait du se restreindre à la consommation de bière. Nonchalamment il se lève et part en direction des toilettes. Il se cogne le pied au passage sur le lit.

-FraochÚn !!!!!

La journée commence plutôt mal. Appuyé d'une main contre le mur des WC il se vide la vessie des restes de l'alcool absorbés la veille. Un rot aux relents de Guinness lui échappe. Killian passe dans la salle de bain pour s'y laver les mains. Il s'asperge le visage d'eau ce qui a tendance à le réveiller pour de bon. Il se regarde dans le miroir et se caresse le menton. Il sent sous ses doigts cette barbe de quelques jours. Il sait qu'il devrait se raser, mais en fait cela le fait chier. Ou bien fait-il cela pour emmerder son patron. A cette idée il esquisse un léger sourire. Un rapide brossage de dents et il repasse dans sa chambre. Il finit par attraper les vêtements qui traînent au sol et les enfile. Un simple jean usé et un t-shirt blanc. Dans la cuisine il récupère un mug dans l'évier et le lave vite fait, puis y verse du café. Pendant que celui chauffe dans le micro onde il se fait deux tartines de beurre. La sonnerie du minuteur retenti. Il sort son café et l'avale. Le liquide le brûle légèrement la langue. Une fois son petit déjeuner avalé, il s'assoit dans son canapé et enfile des dock martins. Il attrape son sweat gris et le passe. Devant la commode où sont entasser divers papiers, il se saisit d'une arme rangée dans son étuis et le fixe à sa ceinture sur le coté droit. A coté se trouve sa carte et son badge. Il les prend et les range dans la poche intérieure de son blouson accroché sur la porte d'entrée. Il enfile la veste et sort de l'appartement. A l'extérieur de l'immeuble il lève les yeux vers le ciel. Des nuages gris s'amoncèlent. Il va pleuvoir. L'inspecteur Pluincéid entre dans sa voiture. A l'intérieur il allume une cigarette et démarre. La voiture s'éloigne alors que le vent commence à se lever.

***

Assise sur son canapé, Cassie Ó Súilleabháin regarde fixement la photo d'une jeune femme. Ses yeux sont emplis de tristesse. Du bout des doigts elle caresse le visage. Les larmes coulent ses joues. La ressemblance entre les deux femmes est flagrante et pourtant elles ont toutes deux quatre ans d'écart. Ebony était sa petite sœur, celle sur laquelle elle a toujours veillé, sauf ce jour là. La première à se marier, celle qui a fait de hautes études et occupait un poste important, celle qui rendait les parents fiers. Cassie à toujours été incomprise. Toute petite déjà elle préférait les jeux des garçons, jouer aux cowboys et indiens, au policiers et aux bandits. Elle se mettait toujours dans la peau de ceux qui faisaient régner l'ordre et la justice et ce n'est guère surprenant si elle avait décidé d'entrer dans la police. Mais pour ses parents ce métier ne correspondait pas à celui d'une femme, surtout dans la criminelle. Heureusement que sa petite sœur avait été là pour l'épauler. Sans elle, elle aurait surement abandonné son objectif et se serait trouvé un job plus dans l'idée de ce que ses parents envisageaient. Sur la table basse son portable vibre. Elle le prend et regarde sur le petit écran le nom qui s'y inscrit  « Pluincéid ». Elle prend un moment avant de répondre. Juste de quoi s'assurer qu'il ne puisse pas entendre la tristesse dans sa voix. Elle finit par décrocher.

-Allo!

La liaison n'est pas terrible avec ce temps. Quelques grésillements lui torturent l'oreille.

-Salut Cassie, je suis en route pour le bureau, tu veux que je vienne te chercher?

-Non ça ira, je m'apprêtai à partir. On se rejoint là-bas.

-Ok! A toute de suite.

Elle raccroche. Habituellement elle aurait accepté l'invitation de son ami mais pas aujourd'hui. Aujourd'hui elle a besoin d'être seule pendant un moment. Délicatement elle repose le cadre sur la table et se lève. Après avoir enfilé son imper elle sort de chez elle. Sa vieille voiture est garée à quelques mètres de là. S'abritant comme elle peut, elle fonce vers le véhicule. Une fois dedans elle inspire un bon coup et se force à sourire. Elle ne veut pas montrer sa peine à ses collègues. Elle doit faire bonne figure. Cassie démarre et part en direction du poste de police.

Cassie arrive au poste de police. Celui-ci est un vieux bâtiment datant de deux ou trois siècles. Il a été classé par l'UNESCO. Ce vieil immeuble de quatre étages à toujours abrité des agents de l'ordre. Le temps que Cassie gagne la porte, elle se retrouve trempée de la tête aux pieds.

-Putain de temps!

Elle pénètre à l'intérieur et se dirige vers l'escalier. Avant de le gravir, elle s'arrête au bureau d'accueil.

-Salut O' Hardy!

L'agent O' Hardy a été placé à l'accueil suite à une balle reçue lors d'une mission qui l'a estropié au niveau de la jambe droite. Etre assis le cul sur une chaise à longueur de journée ne l'a guère arrangé. Il a prit plus de poids, lui qui n'était pas déjà tout maigrichon et il ne fait rien pour en perdre. Son visage rougeaud par la chaleur des radiateurs se lève alors que la jeune femme l'appel.

-‘Lut.

-Quoi de neuf?

-Pas grand-chose. La routine habituelle.

-Ben au moins on peut dire que tu as un boulot peinard.

Il lui sert un large sourire. Cassie passe à coté de lui et monte jusqu'au troisième étage où se trouve son bureau. La pièce est immense et composée de plusieurs petits bureaux. Aucun n'est épargné par le fouillis. Tout le monde est occupé à diverses affaires et ceux qui n'ont pas grand-chose à faire se retrouvent autour de la machine à café. Cassie s'arrête un moment et regarde en direction de la salle qui se trouve à sa droite. Par la baie vitrée elle observe les agents de terrain et de patrouille en pleine réunion. Leur chef, un grand black, leur donne leurs ordres de mission et leur quartier de surveillance. Elle se souvient quand elle est arrivée ici et qu'elle participait elle aussi à ces réunions. Elle était jeune recrue à l'époque, pleine de rêves, avec l'ambition de nettoyer les rues de toute criminalité. Il lui aura fallut une journée de patrouille pour se rendre compte de sa sottise et faire face à la réalité. Elle salut l'officier d'un geste de la tête que celui-ci lui rend, puis elle avance vers son bureau. Il est entièrement recouvert de diverses paperasses, de stylos, crayons et dossiers. Une large partie est occupée par son ordinateur. Au bureau face à elle son collègue et partenaire sirote tranquillement son café. Elle s'assoit.

-Salut Cass'

-Salut Killian. Désolé pour tout à l'heure, mais j'avais besoin d'être seule.

-Pas de problème…… Encore ta sœur?

-Oui.

Killian ne dit rien de plus. Il sait à quel point le sujet est douloureux. Si elle en sent le besoin d'en parler, elle le fera d'elle-même.

***

Peter a enfin finit sa journée. Il quitte son bureau et regagne sa voiture. Sur la route il écoute du U2, son groupe préféré. Il a toujours mené une vie tranquille, réglée à la seconde près, ce qui ne laisse guère de place à l'imprévu. Peter Est-ce genre d'homme qui ne rêve pas de grandes aventures et se contente de ce qu'il a. Une vie paisible de casanier avec sa femme et ses deux enfants. Même son bureau est parfaitement ordonné, sans désordre. Il augmente la vitesse de ses essuie-glaces dont le ballet de va et viens repousse cette forte pluie qui n'a cessé de tomber depuis le matin. Il finit par arriver chez lui, dans une petite maison de pierres qu'il a hérité de ses grands-parents. Il se gare dans l'allée et regagne son domicile.

A l'intérieur ses enfants sont déjà revenus de l'école. Son jeune fils est assis sur le canapé devant une de ces émissions de télé qu'il affectionne tant. Encore un de ces dessins animés Japonais. Peter n'a jamais compris l'attrait que pouvait avoir les enfants pour ce genre de divertissement. Il lui ébouriffe les cheveux au passage ce qui à pour but de faire grommeler l'enfant. Dans la cuisine Martha est occupée à préparer le repas de ce soir. Peter l'embrasse et se penche vers la table de travail. Plat traditionnel ou est-ce de nouveau une tentative d'expérience de la part de sa femme. Celle-ci adore innover en matière de cuisine. Dans quel but, cela a toujours été un grand mystère pour lui. Mais ce soir il constate un bon poulet rôtissant dans le four.

-Tu nous fais quoi ce coup-ci, un poulet aux arômes chocolat et vanille?

Elle lui donne un grand coup de cuillère en bois sur le bras.

-Idiot.

Il sourit et l'embrasse de nouveau. Il aime voir sa femme heureuse, mais ce qu'il aime c'est la taquiner. Il gravit l'escalier se trouvant au fond de la cuisine et gagne ainsi l'étage. Pour aller à sa chambre il passe devant celle de Flora sa fille. L'adolescente est encore pendue au téléphone, surement avec sa meilleure amie. Il lui adresse un léger sourire en passant.

-Ne reste pas trop longtemps au téléphone chérie.

-T'inquiète pop.

Une fois dans sa chambre il se débarrasse de son costume et le troque contre un survêtement. Il sait qu'il a encore un peu de temps avant le dîner. Il décide d'aller courir. Tout les soirs il s'en va courir quelques kilomètres peu importe le climat. Il le fait plus pour garder la forme et éviter la croissance de ce léger embonpoint qui lui entoure les hanches, que par plaisir.

Au rez-de-chaussée il enfile une paire de baskets et une veste imperméable dont il sort la capuche pour se couvrir la tête. Une fois dehors il commence à courir. Les rares passants qu'il croise doivent surement le prendre pour un fou de faire un jogging sous la pluie. Mais peu importe il aime sentir la pluie sur son visage et le vent le refroidir. Il avance à grandes foulées jusqu'à arriver dans les artères de la ville. Celles-ci sont désertées de tout piétons. Alors qu'il passe près d'une ruelle, il ressent une violente douleur au niveau de sa cuisse le stoppant net dans sa course. Quelque chose de chaud coule sur sa jambe. Encore sous le choc il ne voit pas la tâche rouge apparaître sur le pantalon blanc. Il pose une main sur sa cuisse et sent le liquide imbibé dans le tissus. Hébété il regarde le liquide vermillon sur ses doigts. Le sang disparait avec la pluie. Il regarde sa cuisse. C'est alors qu'il se rend compte de la réalité, il est blessé. Surement un objet quelconque qui ressortait de quelque part. Il regarde. Rien. Il ne voit rien dépasser.

Est-ce que cela pourrait venir de la ruelle?

Allez savoir pourquoi, quelle sorte de chose étrange peut être la nature humaine, mais au lieu d'appeler des secours ou d'aller à une pharmacie Peter se dirige vers la ruelle. Dans quel but?

Il se dit qu'il doit avoir le cœur net sur ce qu'il s'est passé et faire quelque chose pour éviter que quelqu'un d'autre ne se blesse. Arrivé devant il ne voit rien. Alors qu'il s'apprête à faire demi-tour un bruit se fait entendre.

-Il y a quelqu'un?

Pas de réponse à par ce son étrange.

-Hé ho!! …….. Ecoutez j'ai besoin d'aide……. Si il y a quelqu'un répondez. Il faut …….

Peter n'aura jamais le temps de finir sa phrase. Une main surgit et l'entraîne dans la ruelle. Avec cette pluie diluvienne personne ne sort, personne ne peut entendre les cris de douleur de Peter. Ils s'intensifient puis laissent la place au son de la pluie martelant le sol. Une vague silhouette s'échappe de la ruelle.

***

20H15

Malgré le fait que toutes les lumières soient allumées cela ne suffit pas pour éclaircir complètement la grande pièce commune des agents de la Gardia. Chacun ayant mit en fonction leur lampe de bureau afin de combattre cette obscurité venant de l'extérieur.

Cassie est en pleine lecture lorsque soudain un bruit près d'elle la fait sursauter. Elle lève soudainement la tête pour voir Killian face à elle.

- Tu m'as foutu les jetons.

- Désolé.

- Ca t'as prit longtemps ton rendez-vous au tribunal.

- Je sais j'ai eu plusieurs détails à régler en vu du procès sur ma dernière enquête.

Elle le scrute intensivement.

- Tu y es allé à pied ou quoi,tu es complètement trempé.

- Non mais en arrivant ici je suis allé vite fait au pub pour acheter des clopes.

Il finit par poser sa veste complètement imbibée sur le dossier de sa chaise et prend place à son bureau.

21H35

Killian est plongé dans un dossier alors que sa partenaire finit de prendre une déposition.

- Pluincéid ! Ó Súilleabháin ! Dans mon bureau !

La voix qui vient de retentir est celle de Brian Ó Cuinn leur chef. Les deux inspecteurs se lèvent et se rendent dans le bureau du fond. Un office entièrement vitré ce qui permet à Brian d'observer tout ce qui se passe à son étage. Les deux flics s'assoient.

-Que se passe-t-il chef?

Ó Cuinn est un homme imposant de par sa masse bien qu'il soit de petite taille. Ne vous trompez pas il ne s'agit aucunement de graisse mais bien de muscles. Ce qui dénature sur ce corps musclé, c'est la petite tête rondouillarde de Brian surmontée d'une tignasse rousse frisée.

- On vient de recevoir un appel. Un homme retrouvé dans une ruelle par une de nos patrouille. Rendez-vous sur les lieux pour enquêter.

Il leur tend un papier issu de son bloc calendrier sur lequel est inscrit l'adresse. Les deux partenaires se lèvent et ressortent du bureau. Killian regarde le morceau de papier.

-Putain on avait bien besoin de ça aujourd'hui ……

***

La voiture de Killian arrive sur les lieux du crime. Il se gare à quelques mètres des gens attirés par les gyrophares comme des insectes par la lumière. Bien que l'averse se soit légèrement calmée, il pleut encore assez pour tremper toute personne se trouvant dehors et en faire ainsi des éponges. Mais tout les gens réunit ici ne semble guère être dérangés par cet eau. Il sont prêt à se rendre malade juste dans l'espoir d'entrapercevoir un morceau de cadavre, un peu de sang ou peut être un criminel menotté. Cassie n'a jamais compris pourquoi la nature humaine fait que les gens ralentissent sur les lieux d'un accident.

Les deux flics traversent l'attroupement et montrent leurs badges au niveau des rubans jaunes délimitant la zone du crime. Bandes de plastique servant aussi à empêcher les gens d'approcher. L'agent en charge de cette frontière provisoire regarde les cartes et soulève le ruban afin de les laisser passer.

Dans la ruelle ils assistent à un ballet de lumière du aux lampes torches dont se servent les agents pour voir sur les lieux. Pas de réverbères, aucune ampoule. Décidément rien est fait pour facilité la tâche se dit Killian. Des agents de terrain s'affèrent à essayer de retrouver des indices parmi les ordures et autres souillures maculant le sol. D'autres sont autour du corps. La légiste est là aussi prenant des photos du corps. Cassie va droit vers elle. Killian interpelle un agent pour lui demander qui à découvert le cadavre. Il le guide vers le fond de la ruelle.

Adossé au mur un agent fume sa clope tout en regardant son jeune partenaire se vider de ses tripes sur le coin d'une poubelle. Killian arrive près d'eux et observe le flic vomissant.

-Voilà un jeunot qui vient d'entrer dans la dure réalité de notre métier. C

elui qui vient de parler est le policier adossé. Un sourire lui barre le visage dévoilant des dents jaunies par le tabac.

-Inspecteur Pluincéid. C'est vous qui avez découvert le corps?

L'homme décolle de son mur pour faire face à Killian.

-Agent D'Alton et voici le bleu agent Martin.

Mike mesure deux têtes de plus que Killian. Agé d'une bonne quarantaine d'années il a l'air du genre à aimer chambrer et bien rigoler. Mais il prend son métier très à cœur et ne se permet aucun écart.

-En effet. Nous patrouillons dans ce secteur très souvent.

-Comment c'est passé la découverte?

Le jeune policier finit par se relever et saluer l'inspecteur.

-Je suis désolé pour tout ça.

-Ne vous inquiétez pas j'ai aussi vomis à mon premier cadavre. Alors pour le corps?

-Et bien comme à notre habitude Flynn et moi étions sur le point de finir notre service. Avant de rentrer au poste on se prend toujours un café et avouez que ce soir il était utile par ce froid.

Killian a un hochement de tête.

-Donc nous retournions à notre véhicule lorsqu'en passant devant cette ruelle nous remarquâmes du sang dilué dans l'eau de la pluie. Avec l'agent Martin nous nous engageâmes dans la ruelle et découvrîmes le corps. Aussitôt pendant que je commençais à sécuriser les lieux mon collègue appelait les renforts.

Killian a tout noté sur son calepin. Il le range dans sa poche intérieure.

-Vous dites que vous reveniez de prendre votre café. A quel endroit exactement?

-Dans une petite échoppe à quatre ou cinq mètres d'ici. En sortant de la ruelle tournez à gauche.

-Très bien je vous remercie.

Killian fait demi-tour afin de rejoindre sa partenaire.

***

Alors que Killian s'éloigne pour aller interroger les agents qui ont découvert le corps Cassie s'approche de celui-ci et du légiste. Ceridwen O'broin est une jeune femme de vingt sept ans. Suite à des études de médecine elle se spécialisa dans la médecine légale car elle a toujours voulu aider à arrêter les criminels. Son père était un bon flic mais il n'a jamais voulu qu'elle entre dans la police. C'est pour cela qu'elle est aussi devenue légiste afin de faire ce qu'elle désirait le plus sans pour autant désobéir à son père.

-'Lut Cass.

-Salut Ceridwen.

La jeune femme est vêtue de la combinaison bleue foncée du service médicolégal, d'une paire de bottes et de gants en latex. Sa mallette ouverte à ses cotés. Des agents de police avaient auparavant dressé une toile sur des piquets en guise de tente de fortune, afin de tenir le médecin et les preuves à l'abris de la pluie. Cassie se baisse et s'agenouille à coté de la femme.

-Alors?

-Et bien pour le moment pas grand-chose si ce n'est que l'arme utilisée a un bon tranchant.

Le corps de Peter est étendu au sol, ses bras et jambes pliés dans tout les sens lui donnant un air de marionnette désarticulée. Son ventre est ouvert du pubis jusqu'au cou, ses entrailles extirpées. Le temps que les deux inspecteurs arrivent Ceridwen avait eu le temps de les mettre dans des bocaux. Le visage de l'homme est crispé en une figure de douleur affreuse le faisant ressembler à une espèce de gargouille ou de poupées de cire exposée au musée des horreurs. Le sang tout autour de lui est mélangé à l'eau et se dilue tout doucement.

-Plutôt ignoble ce qui lui est arrivé. As-tu une idée de l'heure de la mort?

-Pas facile avec ce temps mais j'estimerai entre 19 et 20 heures. J'en saurai plus une fois l'autopsie effectuée.

-Comme d'hab' j'attend ton coup de téléphone.

-Tu sais rien ne t'empêche de venir me voir avant.

Elle lui décroche un sourire de complicité. Cassie la fixe un peu gênée. Ceridwen le remarque et rit légèrement.

-Allons je te taquine. Dès que j'ai toutes les infos je te téléphone.

Cassie sort de sous la tente dont la bâche commence à se remplir d'eau. Une idée lui traverse alors l'esprit. Elle se dit que si le médecin prend encore son temps la toile finira par céder et la tremper complètement. Elle rejoint Killian.

-Tu as eu tes infos?

-Oui. Découverte tout à fait hasardeuse comme d'habitude. Et toi?

-Arme tranchante. Meurtre commis surement entre 19 et 20 heures. J'en saurai plus un peu plus tard. On a rien d'autre?

-Nos deux agents sortaient d'un café un peu plus loin.

-Une possibilité qu'il y ait des témoins?

-J'en doute mais on ne sait jamais. Et j'ai besoin de me réchauffer un peu. Je t'invite.

Les deux inspecteurs ressortent de la ruelle et se dirigent vers le café. Les journalistes sont sur place interrogeant les passants du coin. Les deux flics passent sans même répondre aux questions qui fusent de toute part. Killian lève les yeux au ciel.

-Putain de nuit pluvieuse.

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