Ana

eymsli

Sensible s'abstenir, ce texte peut choqué. Il traite de problèmes réelle et sérieux,et des différentes répercussions sur les autres.

Ana a commencer à avoir des psychoses suite à un choc sentimentale. Dans son corps fantomatique nous assistons aux impressions de sa famille et des autres. " Nous sommes tous réunis ici en ce lieu pour nous souvenir une dernière fois d'Ana." Mes parents étaient assis sur un banc et je les regardais pleurer. Non pas que je n'ai jamais vu ma mère pleurait ainsi, mais j'étais étonnée et triste de voir mon père dans cet état. Il avait l'air dévasté. C'était un homme fort, grand, aimant, protecteur…. Trop protecteur…. Il ne pleurait pas mais j'avais réussi tout de même à voir une larme couler sur le coin de sa joue… Il serrait la main de ma mère, à côté d'eux mes deux petits frères et ma petite sœur pleuraient. Je ne savais pas s'ils savaient pourquoi ou s'ils faisaient comme mes parents. La salle étaient remplis de proche, mes grands-parents, mes tantes, mes oncles, et même certaines de mes rares connaissances. Dans le fond je distinguais rapidement une ou deux professeurs du collège et du lycée. Dans la salle tout le monde pleuraient. Si j'avais pu ressentir quelques choses à cette instant je pense que j'aurais pleuré aussi, mais mes larmes n'auraient pu être vu et entendu que par moi et malgré tout l'amour présent dans la salle je dois avouer que je me serais sentie bien seule. L'histoire était pourtant simple. Il m'avait quitté. Comme tant d'autres filles je m'étais faite plaquée, mais j'étais jeune et je lui avais tout donné. Toutes mes premières fois, tout mon amour, tous mes sourires, tout ! Et je ne m'en étais jamais remise. De mes 13 ans à mes 17 ans, je n'avais été que la moitié de moi-même. J'ai perdu l'appétit, la joie de vivre et au fur et à mesure tous mes « amis ». Ils m'ont tous abandonnés. Je représentée pourtant l'idéal de pas mal de filles autour de moi, maigre, pas trop bavarde, qui plaisait aux garçons… mais quand on me connaissait mieux, on voyait des scarifications, de la haine, et surtout des os. Mes parents ont tous fait pour me soigner Psy, Médecins, Diététiciens… Rien n'y faisait je restais enfermée dans ma bulle impénétrable. A la rentrée en Première, ma classe ne me convenait pas du tout et j'ai perdu 15 kilos en 3 mois. Et je me trouvais encore grosse. Alors j'ai perdu plus. Très sincèrement, je me demande encore comment j'ai fait pour aller en cours, et surtout pour tenir aussi longtemps dans ce corps de morte-vivante. Je ne parlais pas. Je refoulais les gens qui m'approchaient. J'étais un chat sauvage indomptable. Le soir je rentrais, Maman se plaignait de son travail, Papa criait dessus les petits à cause du bazar ou de nos notes. Je me taisais, ils ne pouvaient rien me dire à moi j'étais une bonne élève et je passais ma vie enfermé dans ma chambre donc il n'y avait pas mon bazar. J'étais un fantôme en fait. Je ne sortais que pour le dîner et je ne touchais même pas mon assiette j'écoutais les histoires de mes frères et sœur à l'école. Eux seuls arrivaient à me faire rire, ce qui faisait sourire ma mère et quand elle souriait mon père devenait tout de suite plus aimable. Ils ne savaient que partiellement mes problèmes, même s'ils me connaissaient plus que ce que les profs, qui n'ont pu écrire sur les bulletins que « Bonne élève. ». C'est tout. Et puis un jour de Février, en pleins milieux de la cours alors que je marchais pour aller en cours, j'ai eu vertige. Je suis tombée, ma tête s'est cognée par terre, j'ai entendue des gens venir vers moi et j'ai fermé les yeux. Ce sont les dernières images que j'ai eu de ce monde, alors que j'étais vivante. Je vous dis ça parce que aujourd'hui… « L'église Saint Michel sera sa dernière maison. » Oui, je suis morte. Je regarde les photos postées autour de mon cercueil, j'étais squelettique à faire peur, je ne souriais pas non plus. Dans le fond je suis heureuse d'être morte. Je suis désolée pour les gens qui m'aiment mais je pourrais reposée en paix. Aujourd'hui, je n'ai plus à me soucier de qui je vais voir demain et des erreurs que j'ai pu faire pas le passer. Je pourrais veiller sur ce que j'aime. Et je serais enfin libérée de cette malédiction que sont l'anorexie et la dépression. Ces psychoses m'ont détruite et quand je vois mon squelette je me dis que je ressemblais déjà à lui. « J'invite à présent les proches à dire quelques derniers mots devant l'assemblée. » Maman s'est levée. « Ana était ma petit fille chérie, dit-elle entre deux sanglots. La perdre est pour moi un grand malheur. Je pense qu'aucuns parents ne devraient perdre son enfant et rester vivant. Nous avons soutenue Ana dans ses problèmes, même si elle ne nous disait pas tout je sais que nous avons tout essayé pour qu'elle aille mieux. Et même dans les cieux, si elle peut nous entendre, je tiens à ce qu'elle sache à point je l'aime et…, elle fut interrompue par une série de larme puis respira profondément avant de reprendre, et qu'elle sera toujours ma petite fille adorée. » Ses paroles, malgré leurs désordres, m'ont touchées sincèrement parce qu'elle venait de ma mère, une des personnes que j'aimais le plus au monde, mon père pris le relais. « Ana, ma petite fille, mon petit orient, est morte beaucoup trop jeune. Elle aurait pu se rétablir je sais qu'elle en aurait eu la force mais le destin en a voulu autrement. Je l'aimais, je l'aime et je l'aimerais toujours. » Une larme perla à son œil, et il alla s'asseoir avec ma mère. Une jeune fille dont le visage me rappelait quelqu'un prit la parole. « Je suis la représentante des élèves du lycée et surtout de la classe d'Ana. Malgré que nous ne nous connaissions pas beaucoup, voire pas du tout pour certains, Ana restait la meilleure élève de la classe, elle était très admirée par les autres jeunes filles. C'était un exemple de sérieux, mais elle était très distante de nous. Aujourd'hui, j'ai un regret. Peut-être aurais-je du faire connaissance avec elle. Forcé les choses. Donc je tenais à présenter publiquement mes excuses et mes condoléances. » Elle partit s'asseoir et ma mère lui saisit la main en acquiesçant comme pour la remercier de ses mots. Ensuite la famille prit la parole. Des pleurs et de l'amour voilà ce que j'ai retenu de la cérémonie. Ils ont ensuite enterré mon cercueil dans le cimetière et sont partis chez mes parents. Seule devant ma tombe je regardais la pluie me traversait, et puis je sentis une présence. Enveloppée dans un tissu noir, sa faux à la main, elle m'attendait. C'était un miroir de moi-même, des os mais sans peau. « C'est donc à cela qu'il veut tous ressembler ? Une morte ? Un squelette ? Ne savent-ils pas qu'à la fin on finit tous ainsi ? , pensais-je. » Elle me tendit une main pour m'inviter à passer devant elle, elle n'avait pas d'expression, pas de gentillesse, pas de cruauté, juste un vide qui me faisait l'impression qu'elle était moi. Je passai devant elle, pris sa main et elle m'emmena avec elle, loin d'un monde où j'étais aimé, pleuré, et un modèle pour les stupides !

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