ANGEL LICK [3 Gouttes de Foutres]

Lesaigne Paracelsia

(crédit photo : Lucie de Saint © https://www.kazoart.com/fr/artiste-contemporain/977-lucie-de-saint)

Il était onze heures précises et je me tordais de douleur au volant de ma voiture, garé à la même place, comme tous les ans depuis quinze piges. Et pourtant, je ressentais de nouveau cette brûlure à l'estomac, cette peur plus que la honte de me retrouver ici, bandant à m'en faire mal à la simple idée de la revoir. La seule évocation de son bourgeon dans mon esprit, déclenchait des frissons délicieux sous mes couilles, je jurais sentir perler une larme de mon gland. Je descendis de la voiture pris d'un vertige lancinant. J'allais la revoir et il me fallait oublier tous ses amants qui l'avaient fait tournoyer dans l'attente de nos retrouvailles. L'hôtel était minable, elle méritait le paradis. Mais cette chambre au second, le numéro 212 demeurait le témoin de nos premiers ébats. Je n'avais jamais possédé une fille aussi ardente, aussi désinvolte. Elle esquissait déjà au fusain la quiétude de nos heures sensationnelles pour esquiver la peine de nos séparations à venir. Je connaissais les recoins de son intimité, ses effluves m'avaient donné faim de sa peau, à perpétuité. Pour la marquer, j'avais osé la mordre jusqu'au sang, pensant qu'elle serait mienne à jamais. Elle l'avait tatoué comme une fierté. J'aurais aimé qu'elle soit près de moi tout le temps, mais elle avait refusé, elle ne concevait pas qu'on l'enferme dans le rôle d'épouse, de copine, de mère. Satine voulait voir plier les autres à ses pieds, je n'ai obtenu d'elle que ces rendez-vous clandestins le jour de notre "baptême de baise" dans cet endroit lamentable, défraîchi, certainement après des années de désintérêts. Mais seule notre présence était essentielle. Nous étions vivants entre quatre murs, à nous serrer l'un contre l'autre. Bercés par les chansons de Charles Bradley, nous tanguions pour nous saluer. Loin de nos obligations respectives, de ma famille et elle de ses conquêtes, nous nous abandonnions sans le traduire à cette attirance fusionnelle qui nous tenait à ce rituel immuable.

Satine vouait un culte à mon nez, à sa forme impériale et il lui suffisait de le sentir contre son cou pour déclencher les hostilités. Elle ondula du bassin contre l'érection et je tombais sur le coin du lit pour la regarder se déshabiller, cette forfaiture l'amusait à tous les coups. Son sourire trôna sur son visage un instant avant que ses yeux ne me percent de leur teinte azurée, de leur sérieux assuré. Elle retroussa les bords de sa jupe en vinyle, dévoilant ses bas qui ne voulaient pas rester en place et sa délicate toison rousse qui me fit saliver derechef. Je voulais recouvrir de mon foutre ce nuage de feu qu'elle entreprit de torturer devant ma figure. Tirant sur les poils assez fort pour ressentir les picotements inconfortables qui l'excitaient tant. Elle fit serpenter son majeur dans la fente pour en extirper le jus qui mouillait son crin, déclenchant une réaction vive en moi. Il fallait que je la goûte, que je me repaisse de son sirop acide. Ma queue se débattait sous les coutures du jean, mais je me plongeais déjà dans le corridor de son plaisir, suçotant ivre sa petite bite enveloppée de sa chair délicate. La peau tendre se retira au fur et à mesure de mes coups de langue. Son clitoris gonflait sous mes dents.

— Fabrice, Fabrice... Encore, vas-y !

En entendant Satine piailler d'exigence, je me couchais sur le lit, l'attrapant fermement, sa chatte toujours collée à ma bouche pour l'entraîner avec moi. Elle était ravie de pouvoir s'empaler sur mon aiguillon, se baiser sur mon dard et abdiquer sur mes lèvres. J'avançais tout en la retenant malgré l'agitation de son corps pendant l'orgasme. Elle explosa, et tous ses "putains" devinrent une mélodie incroyable qui me plongea dans une ivresse insoutenable. Je ne tiendrais plus longtemps.

Satine m'embrassa avec émotion, elle enleva mon pantalon avec une brutalité soudaine et déploya sa corolle sur la raideur de ma queue. Je crus m'envoler lorsqu'elle effectua à coup de reins énergiques, un slow sur l'air de Black Velvet. Mon gland découvrit l'entrée caniculaire de son cratère, mais Satine cessa le jeu mesquin pour en débuter un autre. Fendillant ses lèvres soyeuses sur ma verge brûlante, elle fit ramper le salaud dans sa mine étroite. Cette sensation de fondre complètement et tout entier entre ses pétales carmin, était indescriptible. Je glissais dans son terrier, m'enfonçant profondément jusqu'à sentir la cloche qui produisit une grande quantité de salive, noyant mes couilles pour filer dans la raie de mon cul, chatouillant l'entrée qui se contracta. Ce délice dura des minutes entières.

— Mon angélique Satine, ma démoniaque petite salope. Lèche, Lèche, pompe-moi !

Je me redressais pour la regarder engloutir mon sexe qui déformait sa lippe, rendait son visage bouffi et écarlate. Ça m'excitait complètement de retrouver sur ma bite des traces de son rouge. Pour la relever au niveau de mon visage, j'attrapais ses cheveux couleur d'automne. Elle entrebâilla la bouche pour accueillir mes doigts, bientôt mon poing, j'avais envie de jouir sur son joli minois.

— Ma petite suceuse, tu vas encore m'anéantir ? Je te veux tellement ma garce. Tu me rends fou.

Une quantité importante de mousse coula de mes phalanges lorsque je me retirais. Sans la quitter des yeux, je m'emparais de mon sexe pour me masturber, obnubilé par son cul rebondi, ses seins appétissants, son corps si parfait. Elle produisait des bulles avec sa bave en riant, elle était adorable. Dans l'urgence, je la soulevais subitement pour l'entraîner contre le mur de la chambre. Plaquant sa tête contre le papier peint, je fourrais sa bouche avec frénésie. J'aurais voulu lui balancer tous ces mots confus qu'elle souhaitait ignorer, cet amour qu'elle réprouvait. En sentant la paume de Satine me masser les boules pendant que je cédais, j'inondais son gosier. Elle avala tout, traquant dans les plis, la moindre trace de semence. Vaincu, je m'asseyais sur le sol, plus accro que jamais, ne cessant d'admirer son air réjoui. Elle vint se blottir dans mes bras pour lécher mon nez. Satine me souffla qu'elle l'adorait et que la nuit s'étirait pour nos jeux, jusqu'au prochain anniversaire.

Au lever du jour, elle rangea ses affaires dans un épais sac jaune, le sourire moins affirmé. Elle m'accorda sa main dans la mienne sur le parking. Après une étreinte passionnée, ça faisait un mal de chien de la regarder s'éloigner, sans se retourner pour ne pas divulguer la vérité. Son visage aussi se voilait d'une pluie honteuse. Même si je me foutais une balle dans la tête, privé d'ailes, d'air d'elle, Satine continuerait à dévaster le monde en claquant ses talons sur le chemin de ses désirs.

Et c'est comme ça que je la vénérais.


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